Depuis quelque temps je me lasse des longues critiques, évidemment il est intéressant de rentrer dans le détails quand l'anime s'y prête, mais parfois il vaut mieux savoir être synthétique donc je vais essayer de faire court
Onihei est un anime intéressant mais qui souffre cruellement du manque d'un scénario globale. Concrètement la narration suis une voie assez simple et répétitive, le personnage principal est Onihei (ou Heizo), chef de la brigade vol et incendie et les épisodes s’enchaînent plus ou moins autour de lui. À chaque épisode on nous présente un nouveau personnage, que ce soit un informateur, un allié, un espion, un méchant, un ami d'enfance etc. Et à partir de là les personnages qui nous sont présentés sont la plupart du temps là pour qu'on en sache plus sur le passé des personnages, par exemple Samanosuke (un ancien du même dojo que notre personnage principal) nous permet d'en apprendre plus sur le passé d'Heizo.
La narration est bien construite dans le sens ou les épisodes et enquêtes gagnent en complexités au fur et à mesure que le "casting" s’étoffe. Néanmoins chaque épisode est construit sur le même schéma ou il n'y a guère que l'ordre qui change : nouveau personnage (ou personnage dont on a très peu parlé), flash back, lien avec l’enquête/crime de cet épisode, résolution de l'enquête. Il y a globalement 3 types de personnages, les membres de la brigade sous les ordre d'Heizo, les voleurs respectant le code des voleurs (pas de viol, pas de meurtre, ne voler que les malfaisants) et les voleurs/meurtriers ne se pliant pas au code. Les premiers étant plutôt présentés comme des protagonistes et les seconds comme les antagonistes.
Sur le principe cette voie narrative ne me dérange pas, c'est un peu le schéma classique des séries policières ou médicales. 1 épisode une enquête ou 1 épisode 1 patient. Je n'aurai rien eu à dire si il n'y avait pas le problème que j'ai évoqué plus haut. Il n'y a pas de scénario global, pas de fil rouge et c'est fort dommage. L'animé ne mène nul part en particulier. À part les personnages il n'y a rien qui fait particulièrement lien entre les épisodes et au final l'épisode final aurait très bien pu n'être qu'un épisode interchangeable avec les autres. L'animé ressemble à une longue scène d'exposition de 13 épisode, mais ne donne en conclusion que le goût frustré d'un immense acte 1 qui attend sa suite.
Néanmoins si ce défaut ne vous refroidi pas, je vous conseil cet animé. L'animation est très fluide, le coup de crayon est très expressif, surtout au niveau du visage des personnages qui fait vraiment passer une émotion à chaque plan. La musique lounge/jazz ajoute à la poésie dansante de l'oeuvre une touche particulièrement agréable. L'animé sait parfaitement bien dosé le sang et la violence pour qu'elle ne soit ni trop édulcorée ni exagérée. Nous avons droit à certains plans de décors vraiment magnifique. Cet animé est vraiment un plaisir pour les yeux tout en apportant une petite touche légèrement old school par rapport à la plupart des animés de 2017.
Il persiste un dernier souci, plutôt une dernière interrogation. Je ne comprend pas vraiment le surnom "Démon" du personnage principal. C'est un personnage conciliant, agréable, sympathique, droit, protecteur. Il à certes une attitude assez pragmatique, notamment dans le premier épisode, mais à part dans celui ci j'ai trouvé que Heizo n'avait pas particulièrement un comportement ou un caractère qui correspondait à ce surnom de "démon". Ce n'est pas particulièrement un défaut, mais je trouve cela assez curieux que l'animé s'appelle Onihei, que tout le monde connaisse le personnage sous le nom de Onihei mais qu'il n'en montre aucun signe.
Pour moi cet animé fait figure de tranche de vie historique du monde des voleurs de l'ère Edo. Ce n'est pas inintéressant mais un scénario plus complet aurait vraiment fait passé un cap à cet animé et l'aurait propulsé d'un simple "animé sympa" à un "animé vraiment bon".