Cela faisait longtemps un petit récit de mafieux.
Enfin longtemps, longtemps que je n’'avais pas jeté un œil de ce côté de là de la production. Faut dire ces dernières années, à part Gangsta y avait rien de bien folichon, et les gens ne lui ont pas fait la ola. Le genre se fait rare.
Enfin rare, beaucoup de saloperies sont sorties dans le domaine, mais de propres, depuis Phantom - Requiem The Phantom, on était revenu à une hygiène minimale, médiévale. Et encore, surement qu'à l'époque ils n'étaient pas si sales. Vous dire le fond du panier qui nous a été servi ces dernières années.
Peut-être certain auront à redire, avec plaisir je recevrai les démentis.
Pour le moment parlons de mon cas.
Depuis bien longtemps, votre camarade souffrait d'un manque. D'un manque de gunfight, d'un manque de mafioserie animée. Votre serviteur est plutôt fin gourmet sur la question, il faut un peu de saveur pour le contenter.
Arrive les 91 jours.
Je flaire de suite le fumet, dès l'annonce, le synopsis et la pochette. Tout indique le service minimum. Il y a une certaine volonté dans leur communication de nous offrir quelque chose de plus ou moins authentique, du moins franc.
J'arrête tout de suite les débats houleux, non je ne fus pas accroché à mon siège, je n'ai pas non plus troué mon slip, non plus je fus dans une attente diabétique de l'épisode suivant. L'anime portée fut honnête, complète. J'aime qu'on me respecte.
L'histoire est somme toute classique, nous suivons les aventures de Scarlouche (ce personnage est un mixe improbable entre Tony Montana et Lelouch), à qui on a fait du sale dans son enfance. Qui une fois qu'il a des poils là où y faut, décide de se mettre en action, de se venger quoi. Bon c'est pas vraiment ça l'histoire, mais c'est tout comme.
Ce qui va surtout nous intéresser et pousser le badaud à appuyer sur Play, c'est le cadre. Cela se passe pendant la période de la prohibition. Je ne sais pas, il faudrait pousser la recherche, mais il me semble que c'est une des rares animes de mafieux qui se passe durant les années trente aux Etats Unis.
Le cadre dans cette série reste finalement un cadre. Pas qu'il est sous exploité, ni artificiel, il habille juste le décor, donne une raison et un ton. Qui n'est pas pour me déplaire.
Cette anime est quand même dans le bas du panier, du côté animation et qualité. Le récit est efficace et tient la route. On suit d'épisode en épisode les manœuvres de Scarlouche qui est prêt à s'en foutre partout pour arriver à ses fins. Rien ou peu ne l'arrête et le vice est son partenaire. A cela s'ajoute une galerie de personnages, qui ne vont pas il est vrai, provoqué l'euphorie générale, mais en tout cas vont contenter le récit. En particulier le meilleur ami du héros, plutôt bien écrit, dont la propre histoire amènera son lot de surprises. Pareil pour le psychopathe de service qui à lui seul tient une bonne partie de l'anime. Bonne prestation que ce soit du doubleur et de ceux qui l'ont créé et animé. Le reste sert notre affaire. C'est à dire un bon récit de mafieux, avec sang et fumé, trahison et mitrailleuse Tompson.
Alors ça y va, ça secoue, y a du rebondissement, de l'action, encore un peu de sang et des balles qui se tire dans des dos tout prêt pour. En gros l'amateur est contenté, on l'arrose, on le gave et il se contente de peu finalement.
Enfin je me contente de peu.
91 Days n'est clairement pas maîtresse dans son domaine, mais (et on va dire que je termine mes critiques toujours de la même façon), elle fait le travail. Elle apporte ce qui est demandé, un récit de mafieux intense et calibré. Rien de bien nouveau mais juste ce qu'il faut pour apprécier une bonne histoire de gangsta.