Depuis quelque temps j'en avais marre de mettre des bonnes notes et alors que je cherchais un bouc émissaire à défoncer, j'ai croisé Doreiku The Animation dans la rue.
Je suis tombé dessus comme sur mon ex en allant cherchant du pain.
Doreiku The Animation est une série de romans que je connais pas, elle a ensuite été adapté en un manga que je n'ai pas lu et même eu droit à son adaptation en film live que je n'ai pas vu.
Et comme vous avez compris qu'il s'agit d'un anime, je vais l'appeler Doreiku.
Un pitch me paraît nécessaire ici afin de pouvoir dresser le portrait-robot de notre victime.
Bon alors en gros, y'a un bidule appelé SCM pour Slave Control Method - faut croire que les acronymes en Anglais ça fait mieux passer les douilles - qui permet d'asservir une autre personne pour peu qu'elle porte elle aussi une SCM.
Personne sait d'où ça sort apparemment vous pouvez en acheter un sur AliExpress si l'envie vous prend.
ça a pas vraiment l'air d'inquiéter le gouvernement pourtant depuis le Printemps Arabe ils passent plus de temps sur les réseaux sociaux mais apparemment ils ont pas l'air au courant du buzz ou alors ils se disent que c'est pas la prio' du moment quoi, faut déjà redresser l'économie et tout le bordel.
Ça c'était le premier point, le second étant qu'il faut apparemment se foutre le SCM dans la bouche car c'est un genre d'appareil dentaire du turfu! pourquoi dans la bouche parce que c'est là que se trouvent toutes les terminaisons nerveuses pardi! non en vrai ch'ais ap, c'est comme ça.
Enfin le troisième point étant qu'il faut se livrer à un jeu n'importe lequel même le pierre feuille ciseaux - qui doit sûrement être le jeu le plus plébiscité dans l'animation Nippone - vaincre son adversaire et bingo il devient ta bitch!
Plus tu as d'esclaves plus tu collectes des cast points que tu peux échanger contre des items ou des pouvoirs, c'est donc ici que se déclenche le nouveau jeu télévisé N1 devant Deadman Wonderland:
la course aux esclaves!
nan je déconne pour le dernier paragraphe, ça aurait pu , ça aurait même été drôle mais non.
En vrai ce genre d'histoire qui pose son cadre à l'arrache parce qu'il veut vite aller à l'essentiel j'aime bien, je veux bien fermer les yeux et donner sa chance au concept.
Par contre j'aime moins quand je vois que le scénario évolue tout aussi à l'arrache en s'imposant par la force aux spectateurs sous peine de s'écraser en vol, surtout dans les tournants... cet aspect brusque et nonchalant a tendance à expulser de l'intrigue en court tant on est consternés...
Franchement c'est comme d'éplucher un oignon, y'a des réactions tellement connes que ça fait pleurer à mesure que les couches de l'oignon s'effeuillent... en fait faut se rendre compte qu'au bout d'un moment Gustave il a dit qu'on jouait à Deli-Delo, et que si il a envie de remettre le piège du trou recouvert de feuilles au goût du jour et que tout le monde tombe dedans sauf l'héroïne c'est comme ça! (ta gueule suis le script, on a dit Deli-Delo)
D'ailleurs l'heroine elle est facile à capter, c'est la seule à avoir les cheveux courts, elle est plate comme un manga, ressemble à un mec, ne porte jamais de jupe ni de décolleté.
Bref les grands atouts de la femme distinguée du 21 em siècle quoi.
(d'façon il paraît que la mode est au plat alors les stiletto peuvent aller se rhabiller.)
En fait Doreiku c'est surtout une affaire d'optique si on accepte de se laisser emporter par le courant sans se retourner sur le détail cela vous ôte tout ennui.
En effet c'est le genre d'anime qui se cherche tout du long sans réellement réussir à poser le doigt dessus et c'est pour ça que l'anime donne l'impression d'évoluer constamment comme les différentes périodes artistiques de Picasso.
franchement tous les 3 épisodes j'savais plus quoi penser...
L'ironie se trouvant dans l'aspect moral à 1 yen car les gens qui décident d'user du SCM ont de mauvaises intentions dès le départ et donc que les perdants de duels SCM n'ont plus qu'à remercier leur Karma.
Le fin mot de l'histoire étant:
" naïfs prenez garde aux beaux parleurs et vous qui n'êtes pas suffisamment naïfs pour accorder votre confiance au premier venu, triplez votre méfiance vis-à-vis des inconnus car ce monde est cruel et peuplé d'enflure " ce qui n'est pas complètement faux si tant est d'une part que vous soyez suffisamment con pour mettre une prothèse dentaire dans la bouche pour jouer à un pari insensé avec un inconnu mais après tout y'a bien des types qui essayent de la faire rentrer dans la prise électrique pour voir ce que ça fait.
Le truc c'est que quand tu vois qu'un type dans l'anime n'hésite pas à employer des moyens... pour le moins radicaux pour combler son manque affectif, tu te demandes bien pourquoi il a en plus besoin d'avoir un SCM pour arriver à ses fins...
Héhéhé question piège, c'est justement parce que c'est un connard en puissance qu'il va l'utiliser et c'est d'ailleurs pour ça que tous les connards en puissance sont attirés les uns les autres grâce aux GPS intégrés dans leur SCM! c'est la loi de l'attraction!
Et donc au lieu des lycéennes naïves de Selector Wixos qui pourchassent un idéal, on a droit à une ville envahie de socio-psychopathes qui veulent faire des trucs du Sheitan.
Franchement Doreiku The Animation c'est pire qu'Enquête Interdite, si tes darons voyaient ça ils ne voudraient même plus te laisser sortir le chien dans le parc en face de chez toi après 18 heure.
La surenchère criminelle qui cherche plus à surcompenser qu'à en imposer réellement se fait aussi clairement sentir que l'ammoniaque dans des chiottes publiques.
On a donc droit à un Jojo's Bizarre Adventure Diamond is Unbreakable du pauvre!
Le gros point fort jouissif dans cette dynamique parano' du "manger avant d'être mangés" c'est de voir que le vainqueur d'hier finit en bitch soumise le lendemain.
on retrouve ce côté sadique à la Kaiji quand on voit que la pyramide peut changer du tout au tout, ceux qui mangent du vomi en attendant leur heure, en plus du voyeurisme pervers de Kakegurui quand le temps est venu de payer la note!
J'avoue que j'aime bien voir les salauds arrogants finir par pleurer en sous-vêtement.
En plus Doreiku trouve même le moyen de ramener cette idée peu édifiante: que se passerait-il si un frustré de la vie, porteur de lunettes cela va de-soi, qui utilise plus de klinex que de capotes dans son évidente solitude, avait le pouvoir d'asservir toutes ces putes qui n'arrêtent pas de le regarder de haut ?
Je ne compte pas répondre à ça, démerdez-vous.
Finalement Doreiku passe son temps à éluder des trucs tout en sortant d'autres trucs de son chapeau au petit bonheur la chance parce que comme tous les scripts de seconde zone, il sait pas quoi faire une fois qu'il a lancé la boule de bowling... En même temps j'ai le sentiment qu'au final il en a rien à foutre parce Doreiku sait qu'il est un divertissement pur et fonctionnel et qu'il ne va pas concourir pour les oscars de l'anime le plus exigeant...
C'est quand même cool de voir des productions comme ça, cet aspect minable d'un fail supposé ou d'un kitsch assumé donne une dimension particulièrement unique dans son genre car après tout personne ne peut prédire le résultat si vous mélangez toutes les sauces disponibles dans un seul et unique sandwich grec sauf peut-être le fait que le goût sera loin d'être standard.