Amnésia...
Le tout est mauvais mais certains ingrédients sont peut-être intéressants. En effet, certains détails exagérés ont attisé ma curiosité et c’est pourquoi j’ai décidé de visionner cette série.
Visionner Amnesia c’est un peu comme avoir le « mal des hauteurs » et devoir grimper une falaise glissante. Plus vous avancez dans l’histoire, plus l’ambiance pesante se fait ressentir et plus il est difficile de s’accrocher à l’histoire tant elle vous force à ne pas continuer…
Graphismes :
Premier point original ! Effectivement, les couleurs piquants les yeux et éclatants de toute part constituent une partie de l’originalité de l’œuvre. Je ne dirais pas que c’est beau, ou que cela rend plus chaleureux les personnages, au contraire ils ont presque l’air étranger à la série et vous pourriez même à la fin, vous retrouvez à n’en avoir apprécié aucun… Et pourtant, je pense que ces couleurs flashy sont en parties une des raisons pour lesquelles je vous conseillerais cet anime et contribuent à la création d’un monde sans attache.
L’animation est fluide, même si par rapport à d’autres œuvres contemporaines elles n’usent pas des capacités dont disposent les maisons de productions, mais reste correcte.
Musique :
Les génériques appartenant au genre pop/rock japonaise ne sont pas forcément d’une qualité exemplaire mais marquent l’esprit. Plus particulièrement, l’opening que j’ai vraiment aimé et qui rappel dans un rythme agréable les sensations de malaises que l’on peut avoir en visionnant l’animé. Les OST se font remarquées uniquement durant les moments tristes, les moments graves et ceux où le malaise s’installe, avec le lot d’incertitudes qui s’installent.
L’univers :
Je ne parlerais même pas de l’histoire car en réalité le synopsis suffira à vous en montrer les limites, sans compter le fait que ce n’est pas l’intérêt de la série. Outre l’histoire, c’est plutôt l’ambiance générale et la manière dont le récit est mené, qui ont retenu mon attention. Je ne saurai vous dire si l’auteur avait voulu cette impression, mais en tout cas il arrive à installer chez le spectateur un double malaise : L’un sera celui qui vous prend en suivant l’histoire à laquelle il est possible d’accrocher, dans la mesure où l’on ne sait pas vraiment où le scénario veut en venir, une sorte de suspens forcé. L’autre sera celui de vous maintenir dans l’incertitude, vous forçant ainsi à vous demander si la série est réellement mauvaise, ou s’il y a bien un petit quelque chose d’intéressant qui mérite d’en parler..
Et honnêtement, avancer petit à petit dans l’histoire nous révèle au fur et à mesure des surprises. Parfois, on est dans du cliché au possible avec un personnage qui se torture l’esprit car il a tué un homme puis quelques épisodes après, alors que tout se passe bien la situation sombre peu à peu.. Pour arriver, à un moment carrément glauque.
D’ailleurs, je n’ai pas mentionné le traitement des personnages car au final ils sont approfondis mais de manière si rapides que l’on ne s’y attache pas vraiment. Pour vous donner une idée plus précise de la chose, un détail extrêmement important dans le cadre de mon interprétation : L’héroïne n’a pas de nom.
Et c’est là tout le renforcement de l’expression d’un malaise, car nous n’avons aucune attache… La série défile, les personnages défilent, l’héroïne semble avancer avec peine, on ne sait même pas si elle cherche avec envie ses souvenirs. Elle-même ne semble pas être accrochée par l’univers qui l’entoure ! Et lorsque l’on arrive à « l’arc » final on est alors sûr qu’objectivement la série n’échappera pas à la basse qualité que prévoyait les premiers épisodes. Toutefois, je pense que c’est dans le milieu de la série que repose toute l’intensité du malaise dont je ne cesse de parler depuis le début de ma critique. Pour ne pas trop en dire pour ceux qui auraient été intrigués par mes paroles, on a un schéma qui part du cliché vers le malaise et arrive à la tension (aux alentours des épisodes 7 à 9), pour ensuite revenir dans du très mauvais clichés sur la fin.
Je ne sais pas si celui qui a conçu l’adaptation du jeu avait réellement pour objectif ce que j’ai pu énoncer plus haut, mais malgré la mauvaise note que je vais donner à cette série, ça ne changera pas le fait qu'elle m’ait profondément marquée. J’espère avoir pu tenter ne serait-ce qu’une personne qui désirerai se lancer dans une expérience unique en son genre.