Critique de l'anime Asura

» par Deluxe Fan le
06 Avril 2013
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Asura - Screenshot #1

Après avoir fait la tournée mondiale des festivals de films d’animation, Asura s’offre au regard des spectateurs avides d’expériences japanime un peu différentes de l’ordinaire. Car ce long-métrage des studios Toei fait clairement preuve de jusque-boutisme dans ses partis-pris, si bien qu’on lui pardonne ses maladresses.

Adapté d’un vieux manga des années 70, l’histoire racontée par Asura se déroule dans un Japon médiéval en crise. La famine sévit et la population s’enfonce dans le désespoir à chaque nouvelle calamité. C’est dans ce contexte que l’on suivra Ashura, enfant sauvage, illettré, cannibale, dans sa quête d’humanité.
L’ambiance d’Asura n’est pas simplement sombre, elle est authentiquement noire et lugubre ; la manière dont est dépeinte la misère et la terreur régnant sur monde ne sont pas loin des premiers tomes de Berserk. La séquence d’ouverture, répugnante, n’est qu’une mise en bouche.

Car à la violence esthétique suit une autre forme de violence, celle qui heurte nos conventions morales. C’est tout le rôle du personnage principal, Ashura, tout jeune garçon qui passera de statut de bête sauvage à humain en devenir. Mais les évènements lui apprendront que s’ouvrir aux émotions humaines peut s’avérer encore plus douloureux…

Asura - Screenshot #2Cette thématique de l’humanité est au cœur du propos abordé dans Asura, le film ne cherchant pas délivrer une narration sortant de l’ordinaire. Sa spécificité, le film la trouve avant tout sur le plan technique.

En effet, Asura est intégralement réalisé en cell-shading : les dessins en 2D ont été posés sur des modèles animés en 3D. Ce procédé, qui tend à se généraliser dans les grosses productions animées japonaises (voir les derniers films Berserk justement), est ici plutôt bien rendu même si on reste à des kilomètres du potentiel qu’aurait pu avoir le film s’il avait eu droit à un traitement à l’ancienne. Le chara-design typé années 70 n’aide pas non plus à mettre le spectateur à l’aise, ce qui tout bien considéré était peut-être le but.

Le réalisateur, Keiichi Satô, n’en est d’ailleurs pas à son coup d’essai puisque c’est lui qui opéra sur les OAV de Karas et la série Tiger & Bunny, des productions connues pour leur utilisation de l’animation 3D. Mais ce que Asura « perd » avec la 3D est rattrapé par le soin remarquable apporté à la photographie. Même si l’histoire se déroule dans un seul type d’environnement (la campagne japonaise médiévale), les décors sont détaillés et les couleurs variées, et le film est émaillé de plans sublimes qui font clairement remonter l’ensemble dans le haut de la production actuelle sous ce format.

Asura sort un peu de nulle part et ne compte pas faire l’évènement avec son histoire simpliste, son ambiance glauque et son esthétique aux antipodes des standards actuels. Ce film d’une heure et quart est toutefois très recommandable pour ceux qui recherchent des expériences animées un peu plus radicales qu’à l’accoutumée. Avec Asura, jamais l’expression « A réserver à un public averti » n’aura eu autant de pertinence.

Les plus
- Un ambiance radicalement sombre
- Histoire simple, tragique et efficace
- Un travail de photographie superbe

Les moins
- chara-design repoussant
- L'animation en cell-shading ne convainc toujours pas

Verdict :7/10
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A propos de l'auteur

Deluxe Fan, inscrit depuis le 20/08/2010.
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