Dans ma période (fleur) bleue, je suis tombé sur Suki-tte Ii na yo dont j'ai l'impression qu'il est passé un peu dans l'oubli. Pourtant, s'il ne casse pas 3 pattes à un canard (depuis Fukushima, c'est pas les mutants qui manquent) il recèle de vraies bonnes idées.
Déjà, alors que la plupart des séries romantiques sont bâties sur la construction lente de la relation entre les deux protagonistes et la va-et-vient des "je t'aime moi non plus" balisées par les scènes classiques de Noël, la Saint Valentin et des vacances de l'été (je suis en train de regarder pas mal de shôjo en ce moment et ils suivent vraiment tous cette chronologie) à la plage, Suki-tte Ii na yo brise un peu les traditions : là le couple est formée dès les premiers épisodes. La série repose plus dès lors sur comment conserver cette relation APRÈS les confessions.
On pourrait craindre qu'il n'y ait pas vraiment matière à traiter mais en fait pas vraiment. Les personnages gardent une partie de leurs secrets, la jeune fille doit subir la jalousie des autres ados de l'école voire celles et ceux qui voudraient les voir rompre.
La série n'hésite pas d'ailleurs de prendre un ton plus adulte. Je pense bien sûr au traitement des blessures de l'enfance qui continuent de vous marquer mais surtout aux relations amoureuses. Alors que souvent les personnages de shôjos sont d'une pruderie à faire passer les conservateurs pour le neuvième cercle de l'enfer. Là on parle de sexe. C'est pas un porno, ce n'est jamais que suggéré mais au moins on a l'impression d'avoir autre chose que des gamins de primaire à l'écran.
Alors la série n'est pas complètement inoubliable pour autant. Les graphismes sont vraiment très marquées avec des jeunes filles qui rougissent comme des tomates à la moindre occasion, des beaux gosses (l'un fait même du mannequinat) qui font trois têtes de plus que le sexe faible et une ambiance globalement mignonne. Si on rajoute une musique quasiment absente et de peps, ça manque un peu de vie. Heureusement la série a l'intelligence d'être concise et de ne pas donner l'impression de se trainer avec une succession de petits arcs à la faveur de l'arrivée de nouveaux personnages. Le rythme reste donc assez bon.
Bref, un cadre un peu trop conventionnel ne met pas vraiment en valeur de vraies trouvailles et une certaine modernité dans le fond.