Il n’y a pas qu’Agatha Christie qui a vu ses écrits apparaître dans le monde de la japanimation. Howard Phillips Lovecraft aussi a eu droit à une adaptation, sous forme d’un OAV regroupant trois de ses œuvres : L'Image dans la maison déserte, L'Abomination de Dunwich et Le Festival (respectivement de 15, 10 et 15 minutes). Ces histoires tournant autour de l’horreur et du surnaturel.
Je vous préviens, l’animation est ici assez spéciale puisque tout est fait en animation en volume. Le plus vraisemblablement en papier mâché pour les personnages et les décors, qui sont placés sur des maquettes pour ce qui est du paysage. Ne vous attendez donc pas à une animation dite classique.
L’OAV tente de reproduire fidèlement les histoires originales, aussi bien au niveau des décors que des événements, même si on ne peut pas s’attendre à des détails poussés au vu des techniques utilisées. De fait, nous avons droit à beaucoup de plans fixes qui ont les avantages de leurs inconvénients. Ces moments, inhérents à l’animation choisie, permettent de renforcer le sentiment d’inconfort lié aux histoires et de mettre l’accent sur l’oppression présente dans les œuvres originales. Tout comme la texture des personnages : ils sont moches mais cela sert le malaise ambiant. Dans le même temps, car je parlais aussi d’inconvénient, beaucoup de plans fixes ont pour conséquence un réel ennui, notamment dans l’histoire du Festival. J’ai eu le sentiment que l’action n’avançait pas et que l’on cherchait juste à gagner du temps d’une manière assez lourde.
Bien que l’ambiance soit très sombre (une image en majorité noire et gris-bleu, avec très peu d’autres couleurs), on ne ressent pas de sensation de peur à proprement parler. Comme si l’on voyait un documentaire d’un œil très extérieur, plus que d’être immergé dans l’action avec les personnages concernés. Ce qui reste dommage compte-tenu des thématiques traitées et des œuvres sur lesquelles ces adaptations sont basées.
Pour tempérer mes propos, on sent tout de même un réalisateur bien renseigné sur les romans de Lovecraft avec une réelle volonté de reconstituer comme il se doit les décors mentionnés dans les écrits et transmettre comme il le pouvait les émotions des personnages. A réserver aux curieux plus qu’aux amateurs.