Dénicher un anime qui nous prend aux tripes est la récompense de la petite chasse au trésor de tout affictionnado d'animes.
On fouille, on lit les synopsis, les avis, on matte quelques bandes-annonces, et on espére tomber sur la perle rare qui nous fera vibrer. Et l'on sait à quel point cela peut être parfois désapointant.
Ici, il n'est pas question de perles rares mais plutôt de trèfles. Et je dois dire avant tout chose, presque comme un résumé, que des trèfles il y en a. Et si certains épisodes s'avèrent être des trèfles à 4 feuilles, beaucoup n'en ont que 3. C'est surtout cette inégalité qui ressort après visionnage. Parfois très bons, parfois médiocre, on se croirait sur des montagnes russes.
Développâtion... :
Ceci est un shônen.
Point.
L'anime, dont j'ai vu l'intégralité de la première saga, "L'Oeil du Crépuscule", avant de poster ici ma critique, nous balance dans la tronche tout ce que le genre peut apporter de bien comme de mal.
Je vais donc étaler ici, presque en vrac, ses bons points et ses mauvais points, au fur et à mesure de mes souvenirs.
On entre donc en scène avec du bon vieux cliché éculé, à savoir deux d'orphelins que tout oppose ou presque, et dont le héros sera bien évidement le plus naze des deux. Hein. Parce qu'il ne faudrait surtout pas que le héros d'un shônen soit le grand mec badasse, posé, intelligent, doué et beau gosse. Non non non. C'est forcement l'abruti de service, petit, qui dit toujours de la merde, qui n'a aucun don, et se comporte toujours comme un gamin de 10 piges. Mais par contre il a une volonté en acier trempé, et cette dernière toujours dirigée vers le bien, l'amitié, le pardon,... bref, Mère Thérésa avec des couilles.
Jusque là rien de neuf sous le soleil.
Pour ce qui est du caractère en particulier de ces deux personnages, on reste dans le cliché mais alors.... porté à son paroxysme... Le héros est le braillard de service, non pas naïf mais carrement niait, et dont le rêve ultime est d'être l'empereur-mage de son pays (toute ref à un certains gamin-renard-à-9-queues est interdite), et ce alors qu'il est le seul humain de leur monde à être entièrement dépourvu de magie. Armé de ce nindô tatoué au fer rouge sur tous ses neurones (du moins les fonctionnels), il aura la chance de cocu (bien que comme 100% des shônens, et ce malgré les obligatoires 2 ou 3 femelles en chaleur qui lui tournent autour, il ne se sera bien évidement jamais en couple.) il sera l'élu d'un grimoire particulier, arborant un trèfle 5 feuilles. Du jamais vu messieurs-dames ! Même si tout le monde s'en fout... Son pote, lui, reçoit un grimoire à 4 feuilles, d'une rareté absolue, et tout le monde est époustouflé ! Lui en reçoit un à 5 alors qu'il n'a pas une once de magie, mais personne ne s'en étonne. Personne autour de lui ne se demande ce que ces 5 feuilles signifient. Pas mêmes les chevaliers-mages. C'est tout juste s'ils s'étonnent de son pouvoir particulier. D'ailleurs au départ, aucun d'entre eux ne le voudra dans son régiment. C'est dire.
Enfin bref. Passons.
Son ami/rival, et l'élu du 4 feuilles, est également le cliché du gars badass qui ne parle jamais ou juste pour envoyer les gens bouler. Le seiyu qui le double a son texte de toute la série qui tient sur une feuille A4. Sinon lui aussi va vouloir devenir l'empereur-mage. Petite originalité d'ailleurs, (attention petit spoil) car si habituellement c'est le héros qui suit cette voie de manière inébranlable, son ami et presque frère, suivra la même voie que lui, en toute sincérité avec la même volonté inébranlable, évitant ainsi le cliché du rival qui fini a l'ennemi. Du moins jusqu'à présent. (fin du spoil)
Pour cela ils passeront ensemble les tests d'entrée chez les chevaliers. Là aussi re-cliché. Pendant que son accolite parfait entre évidemment dans la plus prestigieuse et luxueuse garnison, notre héro se retrouve dans la plus marginale et délabrée. Classique. Voilà pour la pose du décord. Je n'irai pas plus loin car on tomberait dans le spoil complet.
Ensuite se grefferont tous les persos secondaires obligatoires, à commencer par l'héroïne (si tant est qu'elle en soit une vu le peu d'impact qu'elle aura durant toute la série, et quelque part c'est tant mieux vu que l'on sait, comme je le disais plus haut, que dans les shônens les relations particulières - entendez amoureuses - ne mènent nul part et sont au mieux platoniques. Cela nous évite la frustration de les voir se chercher sans jamais se déclarer), et une tripoté de "nakama" plus différents les uns que les autres, là aussi en se demandant souvent à quoi ils servent au final car certains seront à peine utilisés. Leur caractère est cliché et leur histoire respective baclées alors qu'il y avait matière. Dommage. De plus ils n'affrontent tous leur passé qu'une fois que le héro fait partie de l'équipe et pas avant bien sûr. Avant, sans le héros ils n'arrivaient même pas à aller pisser seuls, c'est bien connu. Il fallait forcement qu'il soit là pour que tous se remettent en question.
Une fois ce passé affronté, rien ne change non plus. Le furieux électrique obnubilé par les combats continuera à l'être, l'alcoolo continuera de se pinter, la "princesse" sera toujours hautaine et tsundere, etc... bref, zéro évolution des persos hormis leurs pouvoirs. Seul le coureur de jupon changera un peu pour être un type moins lourd. Bon point ça. Mais même dans leur running-gag on ne fera que s'en bouffer jusqu'à l'overdose comme la fée du vent qui dès qu'une fille approche de Yuno, pète un plomb. Elle n'a aucune autre fichue ligne de dialogue de tout l'anime ! Ce n'est plus du running-gag, c'est une faille spatio-temporelle qui se répète en boucle. Ils auraient mis un disque rayé pour économiser une seiyu que ça ne m'étonnerait même pas.
L'histoire en elle-même est intéressante mais il ne faut pas s'attendre à des plot-twist de fous furieux. Si j'ai été étonné 2 ou 3 fois sur 130 épisodes, c'était le bout du monde. Mais l'histoire reste malgré tout intéressante même si là aussi on échappe pas aux clichés.
Parlons-en deux minutes d'ailleurs de ces clichés et notamment le plus gros et le plus affligeants : un super vilain débarque, le héro lui fout une trempe, lui dit que c'est pas bien d'être méchant et qu'il faut être gentil, et hop. Le méchant pleure après 30sec de flash-back (que l'ont revéra bien sûr 100 fois dans l'anime dès que le personnage apparaitra à l'écran), cesse d'être méchant, et devient un allié. Bien sûr aucun mort non plus, cela va de soit.
Et c'est comme ça over ∞. Pas UN méchant, n'est vraiment méchant, à l'exception bien sûr du boss final. Et ça, c'est clairement gavant. Surtout que c'est amené à chaque foi dans une purée indigeste de bons sentiments dégoulinant de naiserie.
Les nombreuses scènes et dialogues un tant soit peu émotifs sont mals menés et nous mettent même parfois mal à l'aise au point de parfois vouloir les passer en x8. Chose que je ne fais quasi jamais habituellement. (Les chansons et danses des deux fragin/frangine qui vivent dans la cité sous marine largement en tête de liste... mon Dieu le malaise... je les ais toutes zappées).
Au niveau des graphismes c'est là que l'inégalité se fait le plus ressentir. L'animation est parfois d'une nullité affligeante et parfois épique. Et pas forcement au moment où on l'imagine. Il y a des combats de boss bien pourris et des passages banals dans des fillers très bien réalisés. Et l'épisode d'après c'est l'inverse. Quand ce n'est pas carrement la scène suivante.
Les dessins en eux mêmes sont moyens et les chara-design dans la moyenne également. Certains perso sont biens, d'autres sans plus. On a toujours le même délire du héros coton-tige qui est sencé être musclé (comme le héros de my hero academia par exemple) mais qui, en dehors des scènes d'entrainement et de combat, perd 25kg de masse...
Par contre je n'aime pas du tout les yeux des personnages et notamment du héro et de la princesse (Noelle), que j'ai trouvé vraiment moches, surtout quand il y a un gros plan dessus suite à une émotion. Quand elle a peur ou que lui crit par exemple.
Parlons en d'ailleurs de ça tiens. J'ai failli lâché dès le premier épisode à cause de cela. Sans rire. Le héros gueule absolument tout le temps ! c'est insuportable et sans doute le point le plus noir pour moi (ps. Je l'ai vu en VOSTFR). Il est incapable de parler sans hurler. C'est exaspérant et nuit énormément à l'ambiance de l'anime. Je comprends que cela puisse aller avec son caractère mais faut pas déconner non plus. C'est quasiment inaudible ! Si on ajoute à cela celui qui, à l'inverse, parle en sourdine et celui-ci qui parle avec un mot toutes les 5mn, on fini par péter un plomb.
Autre point noir, en rapport avec les animations pourries par moments et le son, on se retrouve avec parfois des syncro labiales complètement aux fraises. Et je ne parle pas en milliseconde là. On est sur une seconde ou deux... Il y a même une scène où le héro parle en arrière plan, la bouche ouverte, figée, sans absolument aucun mouvement durant tout le dialogue. Impressionnant.
Cette inégalité on la retrouve partout. Dans l'histoire, dans les personnages, dans les décors, dans les musiques... à tel point que parfois on se demande si c'est bien le même studio qui gère le tout. Du coup on est mi-figue mi-raisin durant tout le visionnage. Parfois on se demande ce que l'on regarde et si on ne vient pas de perdre 20mn de notre vie, et l'épisode suivant on se dit que finalement ce n'est pas mal, pour se demander de nouveau deux épisodes après pourquoi on le regarde encore, et ainsi de suite.
On jongle ainsi sur des dents de scie durant toute la saga, avec toutefois une amélioration vers la fin de celle-ci. Pourvu que cela dure avec la prochaine qui débute à peine (mais qui visiblement se perd déjà en filler... sic).
Bref. Cet anime je le recommande car il fait le job. Mais ne lui en demandez pas trop non plus. Vous ne chialerez pas comme quand Nami demande à Luffy de l'aider alors qu'elle vient de se taillader l'épaule ou que Robin hurle à l'équipage qu'elle veut vivre, vous ne rirez pas au éclat comme lorsque vous avez vu Onizuka (ni jû, ni sai) arriver au bahut déguisé en éléphant et péter le pif du sous-dirlo, vous ne haïrez sans doute jamais comme vous avez haï Makishima dans Psycho-Pass, mais bon, Black Clover reste un anime intéressant si vous aimez les shônens et que vous n'avez rien de mieux à regarder dans le même genre.
Je lui colle un 6.5 que je traduirai en 7 et non en 6 sur ma note final histoire de ne pas trop le saquer, car il a au moins le mérite de proposer un univers cohérent et intéressant et il ne se perd pas en centaines d'épisodes dans des histoires secondaires dont on se fout royalement et il n'allonge pas non plus artificiellement le fil rouge. L'action avance, les combats ne trainent pas trop ni ne sont trop courts. Et cela au moins est bien dosé. C'est bien d'ailleurs la seule chose de constante durant toute cette première saga.
Je reviendrai sans doute éditer et revoir mon avis une fois la série vraiment finie, mais cela permet une critique pour ceux qui souhaiteraient se lancer maintenant.
Bon confinement à toutes et à tous...