Voilà une série bourrine comme on les aime (parfois)
Histoire de se faire un grand lavage de scénario à coup de grosses bébêtes –très moches par ailleurs, on y reviendra plus tard – qui explosent en flot d’hémoglobine et de tripailles, rien ne vaut une série comme Blue Gender. On pourrait d’ailleurs faire le parallèle avec un Starship Trooper, les deux productions ayant par maints cotés des similitudes troublantes. Ainsi, le scénario cataclysmique à base de bestioles mutantes qui luttent contre les hommes, n’est pas sans rappeler le film américain dans son scénario et sa démesure, ainsi que pour le coté « second degré » de cet animé.
Résumons donc : Yuji Kaido est « sleeper ». A savoir donc qu’il est endormi pendant plus de 20 ans, et lorsqu’il se réveille, la terre telle qu’il la connu n’est plus qu’un vaste champ de chasse, où les « Blues » monstres mutants se repaitrent de chair humaine. Du coup, le Yuji, il flippe un peu méga sa race. En fait il est la convoitise des humains vivant désormais dans l’espace, qui veulent récupérer les « sleepers » pour une raison mystérieuse. Et dans l’équipe de secours se trouve une bombasse du nom de Marlene, dont Yuji va forcement s’éprendre. Puis ben pour le reste, z’avez qu’a regarder.
Premier constat : ça a vieilli, et en général, plutôt mal. Ainsi, le charadesign qui bien qu’assez soigné n’arrive pas à effacer l’affreuseté du « monstro-design ». C’est d’ailleurs l’une des choses qui décrédibilise le plus cette série, qui est dans le genre pas mal au final. En effet, les monstres mutants, ces Blues, sont d’une laideur à faire pâlir la réputation d’Armande Altai. Pas la laideur qui fout les jetons, et vous fait éprouver le besoin d’éteindre à tout pris l’écran. Non, cette laideur est plus dérangeante encore. Les mutants sont tout bonnement ridicules. Ce qui le fait moyen pour maintenir le climat de suspense dans lequel baigne « Blue Gender ». Exemple : le premier « Blue » de la série. J’ai vaguement crue au préalable voir une sorte de mécha bionique (très mal fait d’ailleurs) avant de m’apercevoir que la chose était sensée interpréter un organisme biologique vivant.
Passé ce moment – non pas d’effroi – mais de perplexité quant à la position à tenir face aux grosses bébêtes ridicules, on attaque le seconde point, à savoir le scénario. Blue Gender n’est pas non plus exceptionnel sur ce point. A la différence prés, c’est que pour le coup, il ne cherche pas à l’être. En effet, la série se divise en deux parties. La première : « le petit voyage de Yuji au travers la campagnes verdoyante des plaines nippones et russes, et sa relation quelque peu virile avec les p’tites bébêtes du coins ». Ca flingue – Explose – Découpe – Tranche – Eventre le bestiaux à tout va pendant cette partie. Un conseil d’ailleurs, ouvrez votre crane, prenez-y les quelques neurones que vous estimez en trop (ceux de la réflexion, du savoir, et de l’intelligence) et foutez les dans un coin pendant chaque épisode. En effet, pendant un voyage, il faut voyager léger, donc inutile de s’encombrer du superflu.
Ce n’est pas une partie extraordinaire, MAIS, pour nuancer mon propos, depuis le début de la critique, ça n’a aucune vocation à l’être, et ça se visualise sans problème pour enchainer quelques épisodes à la suite.
La seconde partie quant à elle, intitulée « le petit voyage de Yuji à travers l’espace, et l’évolution de sa relation psychopathique envers nos amis les bêtes ». Petit tournant dans la série, l’arrivée dans l’espace de notre « couple » permet à la série d’entrer véritablement dans un scénario concret, avec les explications aux questions restées en suspense auparavant. Cette facette permet de faire évoluer les relations entre les divers personnages, et parvient enfin à nous les rendre moins caricaturaux (le Yuji il était bien parti, lui). Dieu merci, serait on tenté de dire, car l’ennuie commençait à guetter, et se tournant scénaristique permet au spectateur d’éviter de sombrer dans la lassitude.
Concrètement, quelle synthèse puis-je faire de cette série ? Ses défauts sont tellement énormes, qu’ils occupent beaucoup de place dans cette critique. Ce qui est paradoxale, car au final, j’ai bien aimé Blue Gender. Quels en sont donc les qualités, me demanderez-vous, alors ?
Tout d’abord, hormis le design « mocheting » des « Blue », les dessins, sont plutôt soignés, et la séries bénéficie du style du studio AIC. Ainsi le charadesign est plutôt agréable, l’animation est pour l’époque assez soignée, permettant aux combats de paraitre moins ridicules. D’autre part, fait assez rare pour le souligné, ça meurt beaucoup, et pas seulement à la fin de la série.
Le scénario, quoique basique offre largement de quoi contenter, si tant est bien sur que l’on ne cherche pas une série explosant les neurones. Toutefois, il est suffisamment bien construit pour laisser peu de temps morts à l’action.
Finalement, tout dépend de ce point. Si vous n’avez pas cette faculté à prendre du recul sur ce genre bien peu « intellectuel », je vous conseille de fuir Blue Gender. Si toutefois, vous êtes à la recherche d’une série bien bourrine, pas mal gore (un gore très spécial je vous l’accorde), et que vous êtes capable de pardonner au studio des mutants moches, ben comme moi, vous devriez apprécier a minima cette série.