Planet With nous montre tout ce que peut apporter de bien la participation active d’un mangaka, en l’occurrence Satoshi Mizukami, lorsqu'il goûte enfin aux honneurs du petit écran. On aurait pu s’attendre à une simple adaptation de Samidare, tant attendue par les fans. Et bien non, le monsieur nous offre un projet original entièrement pensé pour une série d'animation même s'il commence à publier le manga en parallèle. Il fallait donc bien composer avec lui et ses storyboards pour mener l’histoire à bon port. Et c’est admirablement bien fait. Le rideau se baisse après 12 épisodes intenses avec de l’action partout et des rebondissements en séries.
Les lecteurs assidus de Satoshi Mizukami ne seront pas dépaysés avec Planet With et c’est le moins que l’on puisse dire. Dès le premier épisode, les clins d’oeil sont présents, avec notre gros chat-sensei qui s’applique à zieuter en douce sous la jupe d’une figurine de Samidare. Ensuite, tous ces antagonistes qui apparaissent un peu partout sur Terre avec leur design ridicule, ça fait penser inévitablement au fameux Biscuit Hammer qui flottait dans le ciel. Et l’équipe des Paladins, ça rappelle aussi tous les héros de la justice qui faisaient un pacte avec leur familier. L’auteur ne cherche donc pas à se renouveler, loin de là. Il suit un répertoire dans lequel il excelle déjà et c’est pas plus mal.
Un grand point fort de Planet With, c’est la manière dont chaque personnage est développé à travers notamment ces rêves qui les confinent dans un état de félicité dévoilant le passé et les aspirations de chacun. Il y a un casting de qualité dans ce petit univers; même Ginko, la meido au sourire idiot, en a long à raconter. Et notre héros traverse ma foi une sacrée évolution tout au long de la série. D'abord amnésique (oui, c'est pratique comme handicap), il se pose au départ comme antagoniste des héros de la justice, à un moment où le spectateur ignore encore tout des ficelles de l’univers et des raisons des conflits. Obnubilé par la vengeance, il prend de la bouteille pour finir par déblatérer des tirades un peu neuneues sur l’amour et l’humanité mais on passera l’éponge.
Planet With, c’est aussi du Satoshi Mizukami à la sauce mecha avec ça et là des relents de Bokurano. Un processus de transformation hyper classe où un chat en peluche fait une roulade et bouffe notre héros, des combats pas trop sophistiqués qui s’achèvent en un fulgurant «Giga cat hammer», des séances de dopage qui se terminent en gueule de bois. Et le scénario en deux lignes: c’est une querelle entre chat et chien qui finit en chasse au dragon.
Au final, on en ressort avec l'impression d'avoir assisté à un concentré de bon divertissement. Si seulement la réalisation suivait mais non, de ce côté faut avouer que les types de chez JC Staff travaillent manifestement avec leurs pieds. Tout cela montre bien que l’animation aurait encore des ressources si certains mangakas prêtaient davantage main forte au navire...