Critique de l'anime Chrome Shelled Regios

Chrome Shelled Regios, c'est l'histoire d'un gros gâchis.

La série démarre plutôt mal à mon sens. Un premier épisode assez déroutant nous révèle un chara-design original mais qui a quelque chose de pas fini. Face aux productions du même moment, Regios ne supportait pas la comparaison avec Xam'd ni ou Michiko to Hatchin par exemple. Des personnages Playmobil avec des coiffures et des couleurs de cheveux/yeux dignes de figurer dans les caricatures des œuvres japonaises. Des décors immenses mais figés. Seul point vraiment réussi : les phases d'action, bien réalisées et très immersives. Bref pas une immense réussite visuelle.

Et pourtant, on a tendance à s'accrocher parce que la trame révèle intelligemment des éléments d'un univers finalement très riche et bien goupillé. Déjà, notre héros est immensément fort d'entrée de jeu. Ensuite, il s'entoure de personnages soit totalement inutiles soit finalement très riches. Nina et Feli sont par exemple beaucoup plus intéressantes que de prime abord.

Et surtout Layfon évolue dans un monde assez complexe, avec un système de villes post-apocalyptiques qui se révèle à chaque épisode. Un système de pouvoir qui a défaut d'être géniale et originale, reste intéressant et logique. Sans oublier cette série noir et blanc en anglais (affreusement teinté d'accent japonais) qui agrémente chaque épisode sans qu'on sache bien de quoi elle traite. Et qui aiguille les curiosités.

Le slice of life est maîtrisé et moins niais que chez d'autres. L'action devient logique et haletante. Elle est même parfois drôle. Arrivé à la moitié de la série, je me disais qu'on allait peut être bien obtenir un bon shônen bien sympa qui méritait son pesant de cacahuètes.

Mais voilà. Trop de secrets tuent le secret. Et 24 épisodes, c'est trop peu quand l'intrigue se lance à la moitié avec un assez de secrets pour faire pâlir un One Piece. Ainsi, Regios possède les 5-6 derniers épisodes les pires qui pouvaient être réalisés avec les ingrédients dont disposaient la série. Outre des power-ups affligeants, on notera des rebondissements inexplicables et inexpliqués, des personnages changeant du tout au tout sans raison, des larmoiements inutiles et tout ça pour finir en queue de poisson. Beaucoup de choses restent inexpliquées alors qu'elles ont occupé tout l'espace des derniers épisodes. Comme si tout, rien et surtout rien ne s'était passé depuis le 17e épisode.

Quand on rajoute à cela une bande-son affligeante aux sons nippo-technoïdes inécoutables, y compris et en fait surtout lors des séquences d'actions (qui restent bonnes jusqu'à la fin) venant occulter l'un des seuls points forts de la série, on se dit qu'il ne reste pas grand-chose à sauver.

Dommage. 52 épisodes au lieu de 24 auraient sans doute accouché d'une très bonne série si tant est qu'on eut abréger les souffrances des compositeurs "musicaux" en post-production. Mais la série n'est pas assez bonne, cette fin est bien trop pétrie de défauts et mes oreilles ont trop saigné. Je ne recommande pas. Malheureusement.