Critique de l'anime Cowboy Bebop - le Film (Knockin' on Heaven's Door)

Sorti trois ans après la série TV, ce film bénéficie de notables progrès techniques. L’animation m’a semblé plus soignée et certaines séquences en 3D de synthèse sont assez bluffantes (car parfaitement intégrées au graphisme traditionnel), je pense notamment aux passages en vue subjective nous plaçant dans la peau de Faye ou de Spike. Pour le reste on retrouve les mêmes sensations qu’avec l’anime. Le format long-métrage a néanmoins permis d’augmenter la durée des scènes d’action, pour notre plus grande satisfaction. Duels au corps-à-corps, course-poursuites, échanges de coups de feu, ballet aérien entre vaisseaux spatiaux… tout cela prend une ampleur jamais observée dans la série, tout en conservant le même esprit, les mêmes qualités de mise en scène et le même rythme, ce dernier étant une nouvelle fois souligné par l’excellente musique de Yoko Kanno.

Si le cadre de l’aventure est une nouvelle fois Mars, le spectateur découvre un quartier inédit à l’architecture proche de celle des pays maghrébins ou proche-orientaux. Visuellement ça claque sévèrement, l’ensemble prend réellement vie sous nos yeux et le souci du détail est toujours aussi stupéfiant. Evidemment, c’est avec un plaisir non feint que l’on redécouvre les quatre membres du Bebop. Plus que jamais Jet passe pour le papa poule du vaisseau ! Ca fait aussi du bien de voir Ed la malicieuse aller un peu sur le terrain. Quant à Spike et Faye, ils rencontrent enfin des adversaires à leur mesure, ce qui met à jour leurs faiblesses. Enfin, deux nouveaux personnages font leur apparition : un terroriste psychopathe au passé obscur du nom de Vincent ainsi qu’une certaine Electra qui lui coure désespéramment après. Chacun est vraiment réussi, autant visuellement que psychologiquement.

Bon alors, qu’est-ce qui ne va pas dans ce film ? Cela tient en un mot : le scénario. Au début on est intrigué, dans l’expectative, mais on se rend vite compte qu’il a du mal à tenir debout. Son manque de crédibilité (et parfois son incohérence) serait sûrement mieux passé dans le format d’un épisode de 25 minutes, mais l’étaler sur deux heures ne fait que souligner ses failles. Dommage car il y avait vraiment moyen de mettre en place une histoire grandiose, poignante, bien ficelée… l’univers de Cowboy Bebop est si riche ! Pas de panique, les personnages, la mise en scène et l’ambiance restent au top, le film est un bonheur à regarder… mais je ne peux qu’être déçu en réalisant que l’immense potentiel de la série n’a pas été exploité.