Cyber City : YA COCK SUCKIN' SON OF A BITCH
Dernière partie de la trilogie des City de Kawajiri, Cyber City nous offre un voyage dans un univers cyberpunk dans la droite lignée d'Akira et préfigurant les futurs GITS ou Cowboy Bebop.
Cyber City se déroule dans la cyber ville d'Oedo en l'an de grâce 2808. Trois cyber détenus dangereux purgent leur peine dans une station orbitale avant que le cyber chef de la police ne leur propose un deal : travailler pour eux afin de combattre le cyber crime dans la ville, ou retourner croupir en prison. Nos trois personnages acceptent, et leur caractère bien trempé nous assurent trois cyber OAV de grand spectacle.
Trois OAV pour trois personnages, quel beau calcul. Chacun des trois personnages aura son moment de célébrité dans trois affaires indépendantes. La première verra un preneur d'otage virtuel mettre en péril un gratte-ciel géant ; la deuxième verra une guerre des services à la GITS entre la cyber police et l'armée, qui souhaite introduire une cyber arme secrète surpuissante. La dernière mêlera chasse au cyber vampire et manipulations génétiques.
Les scénarios ne sont ni particulièrement alambiqués ni vraiment crédibles, mais chacun d'eux est bien écrit et propose de bons morceaux de bravoure. Le cadre lui-même est sommaire ; non pas que la réalisation, typique des années 90, ait quelque chose à se reprocher, mais je n'ai pu m'empêcher de trouver la ville un peu vide et froide, par rapport à GITS ou au film Cowboy Bebop. Le même défaut d'ambiance était à constater dans Wicked City et Demon City, mais dans ces deux cas-là comme ici, cela sert à mettre ne avant les personnages, qui sont excellents.
Le trio est classique mais tellement bon. Sengoku est la tête brûlée du groupe, impulsif mais terriblement attachant. Goggle est l'ancêtre de Batô et de Jet, expert en informatique et favorisant les armes lourdes. Benten est l'élégance et la classe incarnée, dont l'androgynie prononcée ferait passer les Chevaliers du Zodiaque pour des modèles de virilité. Tous arborent fièrement une coupe de cheveux tout droit sortie des années 80 et le chara design qui va avec. Immersion garantie.
Je retiens surtout la répartie dont ces personnages font preuve. Cyber City fait preuve de ce talent, aujourd'hui perdu, pour les dialogues cinglants et jouissifs, où chaque parole est un condensé de cynisme, d'humour et de grossièreté. Car oui, j'adore particulièrement les animés grossiers.
Bien qu'étant une œuvre mineure de ce réalisateur, et pas particulièrement représentative de son style, Cyber City n'en reste pas moins un classique de la SF à regarder en mode "c'était mieux avant".
- Hey Benten, don't crap your pants if you see a vampire !
- Get lost, you wouldn't recognize a godamn vampire if one jupmed up and bit you on the end of your fucking dick. So just get off my back"
Les plus
- Un goût rétro délicieux
- Personnages badass, dialogues savoureux
Les moins
- Il manque un scénario
- Anime anecdotique de Y. Kawajiri