Pour célébrer la quinzième année de diffusion de l’animé Détective Conan à la télévision japonaise, voici une rétrospective des films animés Détective Conan, qui se voudra critique mais aussi pédagogique envers ceux qui ne seraient pas familiers de cet univers (honte à eux). On continue.
Détective Conan, le film 2 : Tuer n’est pas jouer
« Kogoro Môri faisait partie de la police de Tokyo, dont il était un fin limier sous les ordres de l’inspecteur Maigret (Megure-keibu, pour les intimes). Expert en judo et en tir, il vivait une vie parfaite avec sa femme Eri, juriste de profession, et sa fille Ran. La situation a bien changé depuis : Kogoro a divorcé, et quitté la police. Il s’est mis à son compte en tant que détective privé, mais son alcoolisme chronique semble avoir refroidi ses capacités, et il est désormais ce que l’on est en droit d’appeler un beauf. Jusqu’à ce que Conan fasse son apparition et relance sa carrière. Il n’entretient plus beaucoup de relations avec son ex- femme Eri qui est devenue une avocate réputée, mais Ran a toujours l’espoir de les remettre ensemble un jour.
En ce qui concerne Conan, il a intégré l’école Teitan, dont il fut déjà élève lorsqu’il était Shinichi Kudo. Revenu en primaire, il cache son identité en faisant semblant d’être un garçonnet comme les autres, bien que cela l’ennuie au plus haut point. Il se fait néanmoins des amis : Ayumi Yoshida, une gentille petite fille qui est en admiration totale pour lui ; Mitsuhiko Tsuburaya, un petit freluquet qui se veut l’intello du groupe ; Genta Kojima, un garçonnet un peu trop obèse pour son âge, pas très doué en prononciation japonaise. Ils forment tous les quatre les Détectives Boys (Shônen Tantei), qui résolvent tous les crimes grâce à leur talent de déduction… »
Le film commence donc sur ces acquis. Il débute par une journée presque ordinaire dans le quartier de Beika où se déroule l’essentiel des aventures de Conan. Les Détectives Boys visitent une exposition d’aéronautique, accompagnés par le Prof. Agasa. Ran et sa meilleure amie Sonoko Suzuki participent à la séance de dédicace d’un célèbre écrivain adulé par les adolescentes. Quant à Kogoro, il est à son club de Mah-jong où il traîne habituellement les après-midi. Il retrouvera sa fille et celui qu’il appelle à juste titre le « squatter » pour un dîner en compagnie de son ex-femme, Eri Kisaki, au cours duquel il rencontre un célèbre golfeur dont Kogoro est une connaissance. Bref, rien de bien exceptionnel comme journée.
L’histoire démarre lorsque le lendemain, l’inspecteur Maigret se reçoit un carreau d’arbalète sur le flanc, alors que celui-ci faisait tranquillement son jogging. Une agression incompréhensible, sauf si l’on considère que la tenue de l’inspecteur (survêtement blanc et casquette rouge à l’envers) est une atteinte manifeste au bon goût, auquel cas… Peu après, Eri Kisaki est empoisonnée en ingurgitant des chocolats qu’un mystérieux expéditeur lui a envoyés à son bureau. Le jour même, le Prof. Agasa est agressé sous les yeux de Conan par un motard anonyme… Coïncidence ? Toutes ces personnes sont liées à Kogoro… se pourrait-il qu’un assassin ait décidé de s’attaquer à toutes les personnes qui lui sont attachées ? Y-a-t-il un lien avec cette tragique affaire que Kogoro a traité il y dix ans et qui marqua la fin de sa carrière de policier ainsi que son divorce ? Et quelle est la signification de ces cartes à jouer retrouvées sur les lieux de chaque agression ?
Les affaires de tueurs en série ne sont pas courantes dans Conan, tout comme celles touchant directement le passé d’un des protagonistes. Ainsi suivre une histoire liée d’aussi près à l’intrigue générale du manga a de quoi surprendre. Mais c’est aussi ce qui la rend passionnante. De plus, l’histoire est extrêmement bien écrite, avec un juste équilibre entre moments de suspense et scènes d’actions. L’affaire en elle-même m’a pas mal fait penser au roman « ABC contre Poirot » d’Agatha Christie (il est d’ailleurs fait référence à ce personnage dans le film). Une comparaison des plus flatteuses. Le film a ainsi le bon goût de mettre en avant le personnage de Kogoro, une très bonne chose puisque dans Conan c’est de lui que vient 90% de l’humour.
Cela n’enlève pas le fait que comme tout film Conan qui se respecte, la résolution de l’intrigue soit quelque peu facile, et pas forcément crédible. Je pense surtout au mobile du tueur. Je ne spoile pas, mais je pense que l’on a affaire au mobile le plus ridicule de l’histoire de la littérature policière tous genres confondus. Mais encore une fois cela sert à l’effet WTF qui caractérise Conan, avec une scène finale épique avec des EXPLOSIFS, une prise d’otage, une inondation, des hélicoptères et des bâtiments qui s’effondrent sous les pas de nos héros… Un final assez HS, il faut l’avouer, mais je préfère largement cela plutôt que l’ennui que l'on ressent devant certains fillers de la série animée.
Reste que ce film, techniquement identique au précédent, est un divertissement de choix, et s’avèrera indispensable pour le fan de Détective Conan, tant il apporte à l’univers de ce dernier en développant certains personnages. LE film à voir.
Les plus
- Développement complémentaires au manga original
- Un vrai suspense digne d'un roman policier
- Action non-stop
Les moins
- le coupable le plus ridicule qu'on ait jamais vu