Critique de l'anime Détective Conan - Film 08 - Le Magicien du Ciel Argenté

Pour célébrer la quinzième année de diffusion de l’animé Détective Conan à la télévision japonaise, voici une rétrospective des films animés Détective Conan, qui se voudra critique mais aussi pédagogique envers ceux qui ne seraient pas familiers de cet univers (honte à eux). Paré à décoller !

Detective Conan le film 08 : Air Force One

Le premier détail qui saute aux yeux avec ce huitième film de Conan, c’est qu’il est le premier à avoir été réalisé par un autre que Kodama Kanetsugu. Tous les précédents films avaient été réalisés par ce même mec.

(Nan en fait ça ne m’a pas sauté aux yeux, je viens jute de le remarquer en jetant un œil sur la fiche d’AK.)

Ceci dit, je me permets de remarquer qu’il y a tout de même une différence entre le travail des réalisateurs : là où les premiers constituaient des films mettant en scène Détective Conan, les derniers sont des Détective Conan mis en scène sous forme de films.

Je vais vous expliquer.

La première partie du film commence sur une enquête classique : une jeune femme vient trouver Kogoro pour lui soumettre une énigme du Kid. Celui-ci a en effet l’intention de dérober un joyau lui appartenant. Il se trouve que la jeune femme en question est comédienne et joue dans une pièce de théâtre à laquelle elle invite Kogoro et toute la bande de Conan. Alors que chacun s’inspecte pour deviner sous quel masque se cache le Kid, apparaît le personnage que personne, je dis bien personne (même pas moi) ne pensait voir arriver… Cette partie s’achève en apothéose par une poursuite entre un deltaplane et un parapente entre les gratte-ciels de Tokyo.

La seconde partie du film (les deux tiers) est une affaire de meurtre en huis clos se déroulant dans l’avion où la troupe de théâtre et la bande à Conan a embarqué. Outre l’enquête, on a droit à un bon petit suspense puisque l’avion en question va se retrouver sans pilote et ce sera à Conan et au Kid de l’empêcher de s’écraser…

Sur le papier ça a l’air cool comme ça mais en réalité le film pêche par une mise en scène mollassonne, je dirais même bête par moments. Par exemple, à plusieurs moments le scénario appuie des séquences en apparence sans importance, l’air de dire « faites gaffe ! Je suis une scène sans importance mais je pourrais très bien constituer un indice essentiel pour la résolution de l’énigme donc faites attention ! Je dis ça je dis rien, hein, mais retenez-moi bien parce qu’il se pourrait que je sois un point important de l’affaire ! Souvenez-vous de moi ! ». Ce qui gâche un peu le suspense puisque l’on sait à l’avance quels sont les éléments qui seront utilisés dans l’enquête. D’habitude je ne réfléchis pas quand je regarde Conan : plutôt que de chercher la solution en même temps que le héros, je préfère savourer la surprise lorsque la solution est donnée. Ici il n’y a pas vraiment de surprise et l’on s’ennuie un peu devant son écran.

C’est pour cela que je disais que ce film est plus un HS de la série télé qu’un film Conan : il aurait été très bien fait en plusieurs épisodes diffusés à la télé mais on n’y voit pas le souffle épique qui doit caractériser un film d’animation. Preuve en est qu’à la fin, le film contient des flash-backs de la série télé justement.

Le film reste plaisant mais pas transcendant. Ceci dit, il reste intéressant : on y entend la Marseillaise (l’hymne national de la France, pour ceux qui ne savent pas), et c’est aussi dans ce film que Ran déclare officiellement sa flamme à Shinichi. Ce qui n’est je crois jamais arrivé dans le manga.

Ce huitième film Conan ne restera donc pas dans les annales et représente bien la nouvelle tournure que vont prendre les films suivants, c’est-à-dire qu’ils proposeront un copier-coller de la série TV avec simplement un rajout final pour ce qui est de l'action pure. Un film qui ne vous emmènera donc pas au septième ciel (haha... septième ciel... avion... vous avez pas compris ?)

Les plus

- Une interprétation particulière du manga

- Quelques moments épiques

Les moins

- Enquête molle

- Assez niaiseux...

- Un mauvais tournant dans la série des films Conan