Critique de l'anime Dororon Enma-kun Meeramera

» par Deluxe Fan le
30 Juin 2011
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Dororon Enma-kun Meera Mera: c'est chaud, ça brûle!

Anime sorti de nulle part et attendu par personne, Dororon Enma-kun Meera Mera est un remake d'un anime préhistorique lui-même adapté d'un manga antédiluvien signé par le doyen Go Nagai. Autant dire que Brain Base n'a pas pris énormément de risques sur ce coup, en se contentant de faire du neuf avec du (très) vieux - à la manière du futur film Harlock en 3D, ou de la réadaptation du premier Mobile Suit Gundam de 79...

Seulement, à la différence des deux licences précitées, Dororon Enma-kun n'est pour ainsi dire pas connu (du tout) en occident, et c’est donc sans a priori que je m'y suis plongé.

L'histoire raconte les aventures de la Yokai Patrol, une fine équipe envoyée par le Roi des Enfers pour retrouver les démons qui se sont enfuis du Monde Souterrain, et éviter qu'ils ne foutent trop le boxon à la surface. Notre commando de choc se compose d'Enma, le neveu du Roi, héros typique du shônen d'antan: petit, con, pervers, qui frappe d'abord et qui discute ensuite. Il est assisté de Yukiko-hime, une jolie princesse des neiges qui se retrouvera systématiquement à poil. Puis vient Kappaeru, mais lui on s'en fout. Ensemble ils aideront Harumi, une gamine impliquée malgré elle dans cette chasse aux monstres. La série se déroule dans les années 60-70 au Japon, au moment donc de la première série. Cet élément, bien que sans importance, est révélateur de mon sentiment général sur Dororon Enma-kun Meera Mera: c'est old-school.

Tout dans la série, que ce soit la direction artistique, l'humour, les références, a un goût rétro, et particulièrement japonais. C'est flagrant avec le générique de début, écrit dans un style désuet, mais jouissif au plus haut point («♫ Tama Mera Mera 1000000000°C»). Le style est simple et rond, sans fioritures. Les couleurs sont vives, mais les décors ne sont pas détaillés, ce qui est un peu dommage tant j'aurai aimé que l'on insiste sur le cadre spatio-temporel. L'animation est bonne, mais n'a nul besoin d'être exceptionnelle.

Ce qui retient l'attention dans Dororon Enma-kun Meera Mera, c’est son humour particulièrement graveleux. Étonnamment graveleux même: tout est prétexte à montrer des filles nues, à des blagues salaces, si ce n'est carrément à des scènes sans aucune ambiguïté... Vous avez vus beaucoup d’animés dans lesquels les monstres utilisent leurs pénis en guise d'épée? Où l'on voit des chapeaux faire l'amour? Où une vieille peau fait tourner ses seins comme les hélices d'un hélicoptère?

Parfois inattendu, souvent trash, extrêmement vulgaire, quelquefois carrément borderline, l'humour de Dororon Enma-kun Meera Mera est à coup sûr très sélectif, et testera votre seuil de tolérance. La série est noyée dans un grand bain de WTF, d'absurde, de grasse connerie. La subtilité? Connais pas.

Outre cette obscénité permanente (qui personnellement me fait rire ou me choque, mais jamais ne me déplaît), la série se démarque par son ton provocateur, n'hésitant pas à passer outre le quatrième mur pour interpeller le spectateur et le convier à cette farce grossière. Cette autodérision, caractéristique de certains animes comiques japonais (genre Gintama), fait ressortir Dororon Enma-kun Meera Mera de la masse et aide à rendre les personnages sympathiques.

Car si les personnages sont réussis, le scénario, lui, est aux abonnés absents. Pour tout dire, j'ai rarement vu une telle inégalité de rythme sur une série comique, même en seulement douze épisodes. Ainsi la première moitié est excellente, tordante, très efficace. Mais dès que la chasse aux démons cesse, que de nouveaux personnages apparaissent et que la série tente d'introduire un fil conducteur à ce joyeux bordel, l'ensemble se casse la gueule. Le dernier tiers de la série est juste ennuyeux, et même le grand climax, le grand délire qui aurait dû conclure la série, tombe à plat. Et ce n'est pas parce que je me serais lassé; j'ai revu quelques-uns des premiers épisodes, et j'ai ri même si je connaissais les gags à l'avance, tout simplement parce qu'ils étaient mieux écrits.

Je conseille de visionner Dororon Enma-kun Meera Mera par petites doses, ou alors de ne se contenter que de la première moitié de la série, pour ne pas rester sur sa faim comme moi. Néanmoins, les bons moments passés au début compensent les mauvais et cette comédie s'impose comme une belle surprise pour ceux qui aiment regarder des idioties en japanime.

Les plus

- Dessin et animation réussis

- Humour politiquement incorrect

- ma découverte de Go Nagai

Les moins

- plus du tout drôle au bout de six épisodes

Verdict :6/10
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A propos de l'auteur

Deluxe Fan, inscrit depuis le 20/08/2010.
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