Un retour aux sources déroutant mais réussi.
Et voilà, troisième film de Rebuild of Evangelion sorti, on rentre dans la partie "différente", à savoir une fin modifiée car beaucoup trouvent celle de l'anime original trop "spéciale et difficilement compréhensible". Alors ce changement de direction, top ou flop?
Graphiquement, et bien toujours rien à redire. L'animation est vraiment sublime, les perspectives propres et sans bavures, que ce soit celle du décor ou des personnages, les EVA sont toujours aussi détaillés, bref, ce fut un plaisir pour les yeux de redécouvrir Evangelion 3.33 ! Le studio d'animation Khara nous livre là une digne suite en terme de graphismes aux précédents films d'animation Evangelion, qui comme un bon vin se bonifie avec le temps.
Là ou la surprise demeure pour moi (positivement), c'est dans l'histoire, et plus particulièrement ce qui domine comme ressenti général. Le point qui me chiffonnait un peu dans les précédents films était que l'esprit "Evangelion" (complexité et profondeur psychologique, maturité de l'anime) était vraiment au second plan, au profit d'une approche un peu trop shônen a mon goût, et ce malgré les gerbes d'hémoglobines à l’écran. Rassurez-vous, ce troisième opus corrige le tir et vous proposera une expérience se rapprochant beaucoup plus du seinen, et beaucoup plus proche de la série Evangelion (paradoxale en soi quant on sait que cette "pré-fin" est totalement inventé face à l'anime original).
L'histoire nous embarque dès le départ dans un univers beaucoup plus mature, à savoir un héros seul, abandonné par ses camarades, et rendu inutile. Et ce qui fait le charme de cette épisode et lui donne le droit d'être qualifié de digne suite de l'anime, c'est que chaque révélation dans ce film n'est en aucun cas une possibilité d'échappatoire pour notre protagoniste ou une évolution vers le "meilleur", mais bien au contraire un coup de marteau l'enfonçant encore plus vers le bas, rendant son acte ayant provoqué le Third Impact encore moins justifiable, le culpabilisant encore et encore avec raison.
Il en résulte une réelle noirceur psychologique, rendant Shinji beaucoup moins "plat" psychologiquement qu'il le fut dans les précédents films, tout en entraînant le spectateur dans cette descente infernale. Et quand un infime espoir de rédemption apparaît, ce n'est pour au final qu'asséner le coup de grâce.
Au final, je trouve cet opus certes moins bourré d'action et de scènes grandioses que le furent les précédents, mais il n'est certainement pas moins intéressant. Une seule chose me vient à l'esprit après le visionnage.
Vivement EVA 4.0 !
8.5/10 arrondis au dessus.