Fate/Stay Night Heaven's Feel - Why I Fight.

» Critique de l'anime Fate/Stay Night : Heaven's Feel III par GTZ le
10 Avril 2021
Fate/Stay Night : Heaven's Feel III - Screenshot #1

Well, well, well...

Urinons dans un violon. Que dis-je une contrebasse.

Peu seront à approuver ce qui suivra et peu seront convaincus, pourtant les mots qui suivrons porteront une certaine vérité.

Il y a peu fut sortie en Blu-ray le dernier film de la trilogie Fate Stat Night Heaven's Feel. Adaptation du troisième scénario du jeu éponyme sortie des années auparavant. Adaptation en soit peu "attendue" en occident, les portes étendards s'étant faits timide sur un titre méritant.

Pourtant, une base fan existante, ne put renier son plaisir face à une telle nouvelle.

Le studio Ufotable fidèle au poste, grand maître de l'adaptation du Nasuverse, à qui on doit la série de film Garden of Sinners, Fate Zero, et Fate UBW, se devait de poser la dernière pierre de l'univers en la présence de l'œuvre traitée en question : Fate Heaven’s Feel.

Troisième course, j'entends pour les trois du fonds, les endormis, qu'au départ Fate/Stay Night est un Visual Novel, une sorte de jeu vidéo pour les ignorants, en somme un livre interactif, un livre dont vous êtes le héros pour les anciens. Ce "jeu" contenait plusieurs récits en son sein, trois pour être exact qui furent tous plus au moins adaptés.

Fate/Stay Night : Heaven's Feel III - Screenshot #2La série Fate Stay Night de 2006 des Studio Deen, développait la première course Fate avec beaucoup de liberté. Porte ouverte sur l'univers, qui amena le grand public à s'intéresser au monde thaumaturgique représenté. Nous ne débâterons point de sa qualité en ce lieu. Ceci fait partie de l'histoire c'est notre départ.

La série Tsukihime avait posé déjà quelques pierres, mais le rapprochement au monde magique se faisait plus avare ce qui empêcha à l'époque, et encore, le rapprochement, même si le finaud, s'aidant d'un minimum de réflexion, pouvait reconnaître à l'œil repéré le travail au trait de Takeuchi, maître d'œuvre graphique de l'univers traité.

Enfin on n’y est pas. Les deux œuvres cités sont au mieux anecdotiques, procurent un plaisir nostalgique pour le fan avéré, de l'indifférence ou de la compassion pour le consommateur avisé.

Un beau jour, de printemps ou d'automne débarque dans les salles obscures Ufotable.

Fate/Stay Night : Heaven's Feel III - Screenshot #3Reprenant la main, avec grandiose et passion, cinématographie et savoir-faire, ils adaptent une des premières œuvre du "maître", Kara no Kyoukai.

Série de sept films à l'intérêt il est vrai subjectif mais à la technique poussé, une qualité graphique qui ne peut mettre que d'accord, un joyau pour les yeux et les oreilles. Vide d'une histoire qui ne sert qu'à illustrer un savoir-faire technique.

Une fois bien en chair, Ufotable ne s'arrête pas là et prétend reprendre un flambeau que personne n'attend et adapte le préquel du jeu précité, Fate Zero.

Réussite au total, seul les grincheux boudent la qualité, en reste un divertissement certes présomptueux mais hautement qualitatif.

Ne s'arrêtant point-là, une fois la bouteille ouverte il faut la finir, les fans en furies sont en demandes, le rêve peut être atteint, ils poursuivent dans leur lancée et adaptent la deuxième course du jeu Fate, avec la série UBW. J'ai déjà écrit amplement dessus, seuls les déments renient le divertissement offert.

Fate/Stay Night : Heaven's Feel III - Screenshot #4Suite ou pas de Fate Zero.

Reste finalement un goût d'inassouvie sur la question concernant la dernière série mentionnée. Toutes réponses confondues n'ayant trouvées conclusions.

Arrive l'annonce. La trilogie filmesque Heaven’s Feel, dernière course à adapté la plus sombre.

Celle traitée véritablement en ces mots.

Longue introduction pour écrire, que depuis le début, nous ne discutons point de crotte de loutre dysentérique, mais de jolie Mitrhil, dernière prise restante de la Moria avant d'être conquise par l'Ombre.

Ombre, il est vrai, il en est question.

"Sauver une personne c’est ne pas en sauver une autre".

Grossière citation de Kiritsugu, mais cela est le thème des trois films. Un Justicier ne peut que sauver ce qu'il a sous les yeux au dépend de ce qu'il ne voit pas. Les autres versions de Fate parlaient donc de Justicier.

Ici cela parle de héros.

Pourquoi de héros ? Car seulement un héros, égoïste étant, pouvait réaliser ce qui a été fait, ignorant tout pour juste sauver une personne, un héros pour une personne, mais un véritable héros, non un justicier hypocrite de ses biens faits, un héros qui va contre envers et contre tous lutter même contre l'impossible pour sauver ce qui ne peut être sauver.

Fate/Stay Night : Heaven's Feel III - Screenshot #5Fate Heaven's Feel est l'histoire d'un héros.

Dans chaque course, chaque version, il y a toujours un sacrifié, mais la personne qui doit vraiment être sauvée, représentation de toute les souffrances passés restent toujours oublié.

C'est l'histoire d'Heaven's Feel qui sur un coup du hasard, le regard du justicier se portent enfin sur la victime qu'il doit protéger.

Mais le véritable conflit moral qui en découle transforme ce justicier en héros. Héros d'un seul, il est vrai mais héros tout court. Car de l'impossible il doit vaincre, et de fait extraordinaire il doit créer. Reconnu par ennemi comme allié, car il ne porte en son cœur qu'une justice. La sienne.

Le contexte habituel de Guerre du Graal est toujours en cours, les mêmes personnages en présence, plus le mal oublié, celui qui décide d'enfin se réveiller, pour accomplir ce qu'il s'était toujours promis. De total antagoniste il devient, non, il n'est qu'un déclencheur. Le véritable est le premier. Le premier à avoir été repéré. Le père avait parlé. Il ne s'était pas trompé.

La boucle est bouclée, l'homme enfin à trouver son repos, a trouvé sa raison, celle tant cherché, sa félicité. Il meurt heureux, un sourire aux lèvres, d'avoir eu enfin un ami avec qui l'a partagé.

Fate/Stay Night : Heaven's Feel III - Screenshot #6Assez parler, ou évoquer, partiellement, un contenu que vous pourrez, vous seul vous approprier.

Ces trois films sont indécents.

Techniquement les Studios Ufotable ont mis la barre haute.

Un des leurs aux manettes, Tomonori en question, plus ou moins habitué du game, en tout cas au crayon, a montré une performance, une subtilité, une cinématographie je répète, qu'on le ne pouvait deviner capable à partir de son premier travail sur l'univers.

Le film, tout comme ses prédécesseurs du même studio fonctionne sur une image chargée, symbolique, une ambiance nocturne, dont les lumières ne font qu'éclairer la noirceur et transcender l'espoir. Les jeux de lumière, le montage sonore, la bande originale, une ambiance qui vous alpague, non vous capture, des fers lancés sur vous pour vous enchaîner à l'intrigue.

Que ce soit par ses plans évocateurs, les couleurs sombres et l'ambiance nocturne, cette animation à se rouler par terre, tout est là pour vous donner le spectacle de qualité, non, le faste, l'orgie, la décadence visuelle.

Et pourtant dans tout ce zèle, la simplicité fait place, dans tous ses plans urbains ou intimistes, d'un quotidien oppressant d'une jeune fille en souffrance.

Et là éclate la musique, éclaboussant nos oreilles, frissonnant nos sens, transforme des tatannes du domaine de l'indécence en des passages d'animations historiques.

Le Dark Chevalier est là, il est en armure et il n'a pas de PV. Pour l'affronter, le frontal ne suffit, le piéger sur sa fierté il faut.

Avare en action, comme toujours, mais d'une qualité telle, que quand les films montrent le dessous du manteau, il est en ce cas, véritablement incontestable, pour ce coup le mot est approprié, maître de son domaine.

Ce que j'avais lu, imaginé, fantasmé, fut éclaté à mes yeux, mon imagination n'était qu'une ébauche, ceci est la réalité.

Pourquoi il se bat, vous le verrez.

"Emiya Shirou ta voie est tracée, mais si tu t'en détourne, il ne t'attend que la fin".

Un récit qu'on pourrait penser abscons pour le non éclairé, devient limpide pour le seul avertit, joliment mener, et encore, ce mot est traitre, de jolie, il n'y a que l'image éclaboussante que vous pourrez y trouver, mais d'un drame bien monter, pour l'amateur confirmé, pitance est donné. Emotion trouvant pour celui qui s'y adonne, réalisation aidant, d'un savoir-faire consumé, à transposer en quelques plans par une musicalité adapté, les enjeux et les sentiments. Forts sont ceux qui y ont travaillé. Des films, ils en sont vraiment dans leur qualité.

Son corps était fait d'épées.

Cela se finit à l'ancienne, chair contre chair, cœur contre cœur, chacun voulant sauver ce qu'il aime. De l'aventure vécue, du cœur éprouvé, je ne peux que souffler un coup une fois cela passé. Car maintenant la dernière pierre est posée, et plus jamais, je ne verrai ces aventures racontées.

Celle-ci était la dernière, avec brio, sagesse, justesse et propos, elle vient fermée toutes les portes, me marquer au fer d'une dernière image, larmes lâchées, d'une histoire rêvée qui me fut enfin racontée.

Merci Ufotable.

9.5


P.S : La bande son est ultime !

Verdict :9/10
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A propos de l'auteur

GTZ, inscrit depuis le 09/06/2010.
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