Et si l’on allait dans l’espace ? Si nous décidions d’un commun accord d’aller tous ensemble organiser un grand pique nique intersidérale, en imposant à tous le port d’un masque de Lion ridicule. Et si nous admirions la beauté des étoiles, et si nous nous rendions compte qu’en chacun de nous sommeille un spationaute avide de découvrir les lointains espaces, parce que c’est beau l’espace. Et si…
Ce mélange de questionnement philosophique et de pragmatisme aérospatial sert de base émotico-scénaristique à cette série. Alors bien sur l’enjeu est de taille. La conquête de l’espace, les grands voyages intersidéraux, Star Wars, ou Appolo 13, Amstrong, et j’en passe…Combien de fictions ou d’événements historiques n’ont-ils pas développés ce thème. L’espace fait rêver. Alors que les terres inconnues ont quasiment disparues de la surface du globe, l’espace possède ce dernier pan d’inconnu que n’a pas encore soulevée l’humanité.
Nous nous retrouvons donc dans cette série avec de jeunes adolescents de 14 ans entrant dans une école de spationaute, la première du Japon. Déjà l’on peut s’interroger sur la crédibilité de la chose, mais bon passons pour cette fois (parce que s’il fallait s’arrêter à chaque incohérence on aurait pas fini pour cette série). Ensuite surprise : l’une de ces jeunes personne s’avère être une sorte de clone de Thorue (Fruit Basket), a savoir qu’elle partage avec son aînée le fait d’être :
1. Niaise
2. crucruche
3. fluette et petite
4. horripilante par son optimisme béat face à l’adversité.
En fait cette miss Asumi Kamogawa est l’héroïne de Twin Spica (le titre désigne le nom de deux étoiles jumelles et paf, comme ça vous vous coucherez moins bêtes ce soir !), qui va sans cesse, a quelque rare exception prés, faire des allers – retour entre Asumi à 5 ans, et Asumi a 14 ans. Ce procédé est sans doute ce qui pourrait à la rigueur donner une petite originalité à cette série, permettant à certain moments d’éclaircir les quelques rares zones d’ombres du scénario, même si la majeur partie du temps ces « éclaircissements » sont tirés par les cheveux. Enfin bref. Nous suivons les pas de notre héroïne, qui veut à tout pris réaliser son rêve de « conduire » une fusée.
Le scénario est assez insipide. Si le début nous laisse penser qu’il y a un potentiel, la suite infirme le bon a priori du premier épisode, car l’on plonge assez rapidement au cœur d’épisodes au sein de l’école spatiale, lesquels épisodes ont du mal à intéresser de part leur niaisalité. Heureusement les fréquents flash-back sont plus réussis permettant ainsi au spectateur de ne pas couler dans les méandres de l’ennui.
L’autre originalité prend naissance avec la découverte du personnage de Lion-san. Ce dernier rencontré au premier épisode est en fait un fantôme, ancien spationaute mort dans un accident de fusée (lequel accident de fusé est le point de départ de la série). Alors certes, ce personnage est étonnant. Etonnant tout d’abord par le ridicule de son masque. En effet ce pauvre fantôme est affublé d’une tête de lion atrocement mal dessinée. Le pire dans l’histoire c’est qu’il porte ce lourd fardeaux volontairement, et n’espérez pas découvrir une quelconque raison à cela, il n’y en a tout simplement aucune de valable.
Petit à petit au courant de l’histoire, va graviter une pléiade de personnage autour de l’axe Asumi Kamogawa Chacun ayant sa propre histoire, qui tient la plupart du temps dans le cadre étroit d’un timbre poste. Ce qui nous donne au final des personnages bien fades, souvent dotés d’une seule facette de personnalité omniprésente dans la série. Nous avons donc des caractères vu et revus surabondamment exploités : l’héroïne cruche, le mec cool, la fille ténébreuse qui cache un lourd secret, la beuglante, le garçon protecteur… bref il n’y a rien, dans ce désert de psychologie, à tirer de potable.
Et puis y a comme un problème. Comment dirai-je, comme un petit agacement, d’avoir assez régulièrement à supporter les grandes envolées lyriques, ou pires, les leçons de vies de mômes de 14 ans, de chaque personnage sur l’amour, l’amitié, le destin et tout le toutim. Bon non pas que ce soit faux hein leur principe, mais bon, devant la puissance de phrases du type : « A plusieurs, nous sommes plus fort que tout seul » , « Ton rêve réside dans ton cœur » , « il y a toujours une part de bons en chacun de nous » j’irais presque jusqu’a penser que ces jeunes gens ont raté leur vocation Au lieu d’un banal destin d’astronaute, ils auraient tout aussi bien pu postuler pour faire philosophe, BHL aurait ainsi eu de la concurrence à sa mesure.
Comment ne pas évoquer cette série pour finir, sans s’attarder quelques instants sur l’aspect technique. Le premier épisode nous permet d’entrevoir de réelles possibilités, soit dans la mocheté, soit dans un style épuré assez agréable si et je dis bien si, bien exploité. Malheureusement l’on va vite se rendre compte que le graphisme que l’on pensait volontairement mignonnet des le début, va perdurer tout au long de la série. Et cela sonne comme un cruel aveux de facilité. Le charadesign est simpliste, trop simpliste, les couleurs manque de nuances, les voix sont parfois irritantes, et l’animation est minimaliste.
Le format quand à lui détonne. 20 épisode. C’est moins qu’une saison entière, mais plus que sa moitié. Bref un format bâtard qui amène une conclusion bâtarde. Le final est inattendu en ce sens que la fin parait tellement prévisible des le départ, mais hélas, elle est médiocre et expédié à la va vite, par des scénaristes sans doute soucieux de pouvoir passer rapidement à autre chose.
Après c’est comme tout : question de goûts et de couleurs. Je n’ai jamais trop apprécié les séries où tout le monde il beau et gentil comme tout, mais ici, en plus de cet aspect c’est décidemment trop enfantin pour mon age.
Et si vous ne perdiez pas comme moi votre temps à visionner cette série ?