Critique de l'anime Ghiblies

» par Pharaoh le
06 Août 2005
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Incursion de Ghibli dans le paysage du court-métrage japonais, les Ghiblies relatent des histoires courtes sur le personnel du studio : parodies des genres, caricatures, exagérations, orchestrées par des techniques d'animation variées, le projet naît sous l'impulsion du défunt Yoshifumi Kondô, dessinateur intimiste et délicat. Son feuilleton Nonaka-kun, paru dans la revue Animage, sert de fondement aux Ghiblies : sa particularité réside dans une narration à cinq cases, en "strips", pareillement à la bande-dessinée qui inspira le film Tonari no Yamada-kun.

C'est d'ailleurs après la sortie du long-métrage de Takahata que le premier épisode de Ghiblies semble avoir été amorcé : son réalisateur, Momose Yoshiyuki, collaborait à la mise en scène de Mes Voisins les Yamadas, et Ghiblies y puise des influences formelles très nettes. Plein d'expérience et de ressources, Yoshiyuki connaît une pléthore de procédés d'animation : il a déjà travaillé au sein de Ghibli sur l'infographie pour élaborer de nouveaux rendus, des manières inédites de donner vie au dessin. Il a également participé à Porco Rosso, Pompoko, Le Tombeau des Lucioles ou encore au Voyage de Chihiro.

Pour leur deuxième apparition, les Ghiblies semblent avoir bénéficié d'un travail plus conscencieux et de moyens financiers plus conséquents : et pour cause, elles se font les honneurs de figurer aux côtés de Neko no Ongaeshi au cinéma, le 20 juillet 2002.

Le second épisode des Ghiblies explore les originalité et les richesses de l'animation avec bien plus d'audace, de recherche et de brio que son aîné. Effet de fumée, images de synthèse, reflets de lumière, éclair, flammes, le premier sketche, fondé sur un humour d'exagération un peu éprouvé mais toujours assez efficace, manie et maîtrise de nombreuses techniques. Puis, le tracé crayon fait une entrée fracassante, les distorsions arrivent, et Ghiblies II exhibe un décor de train de banlieue plus réaliste, aux tonalités plus froides, opposition aux couleurs chaleureuses de la précédente saynette. Mais surtout, cette deuxième approche est plus touchante et plus subtile.

Petit univers qui déconcerte et qui ravit, d'une fantaisie riche, vivante, pittoresque, toute en contrastes, Ghiblies II – et c'est un reproche, le seul, que l'on peut adresser aux deux opus – franchit les frontières de l'intimisme, embrasse une moquerie trop personnelle. Les références deviennent obscures, soulèvent l'incompréhension ; le spectateur ne peut les assimiler. Mais c'est une dimension volontairement insufflée par Momose, et qu'il n'a d'ailleurs jamais voulu resteindre.

Verdict :6/10
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A propos de l'auteur

Pharaoh, inscrit depuis le 20/06/2004.
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