Gilgamesh commence extrêmement fort : l'ambiance qui se dégage est unique, l'équipe est parvenue à rendre tout le côté mythique et mystérieux de ce tombeau millénaire. La puissance découverte est vraiment inquiétante, on perçoit sensiblement cette impression d'impuissance et de terreur enfouie face à un tel pouvoir. Le climat mis en place, nous avons à peine le temps de nous habituer aux personnages que la catastrophe se déclenche.
Sur une telle mise en place, on ne peut qu'être happé par l'histoire, qui opère un bond en avant de quelques années pour nous présenter les deux héros. Alors le scénario va un peu s'étioler, ce qui est dommage, mais on y gagne malgré tout une exceptionnelle complexité dans la psychologie des personnages. La comtesse est tout bonnement parfaite, à la fois manipulatrice et fragile, tandis qu'Enkidu, à force de ne pas apparaître, finit par gagner une aura mythique, ses Gilgamesh étant particulièrement intéressants (en plus leur look gothique est très bon).
Le rapport entre le garçon et sa soeur relèvent du coup de génie : en ne donnant la dynamis qu'au garçon, les scénaristes ont eu un coup de génie leur permettant d'enrichir grandement l'aspect psychologique du dessin animé : a comtesse adore le garçon mais déteste -pourquoi ?- sa soeur, avec qui elle fait preuve de cruauté parfois, à tel point que ce traitement finira par rejaillir sur les rapports unissant les deux orphelins, lançant un effet boule de neige qui achèvera de compliquer les rapports entre Orga et Gilgamesh. Bref : ce n'est pas une série de baston entre deux groupes fermés.
Le scénario malheureusement se met un peu à tourner en rond au bout d'une dizaine d'épisodes, et ne reprend son rythme que vers l'épisode 18, où la menace apocalyptique se précise.
Il serait facile de taper sur l'animation minimaliste et de critiquer le chara design (parfois pas si raté que ça : les personnages ont la classe, surtout les femmes, au design et à la psychologie particulièrement soignés dans cette série : ce ne sont pas des faire-valoir).
Bref, la seule fausse note est la gestion de l'histoire, excellente, mais un peu stagnante pendant 7 épisodes.
A voir malgré tout !