Critique de l'anime Ginga Eiyû Densetsu : Die Neue These - Sakubô

Contre toute attente, le projet de remake de Ginga Eiyuu Densetsu, qui a commencé à être diffusé en 2018, continue son bout de chemin avec une troisième saison. Quand on voit que la plupart des animes modernes peinent à durer plus d’une douzaine d’épisodes, la plus grande crainte envers cette nouvelle adaptation ‘Die Neue These’ était de voir cette saga space-opera, originellement contée en 10 livres/110 épisodes, réduite à peau de chagrin. Non seulement cette crainte se réduit de saison en saison, mais les interviews avec son réalisateur, Shunsuke Tada, montre une volonté claire de poursuivre autant que possible l’histoire de Yang Wenli et Reinhard von Müsel.

Pour revenir à l’œuvre en elle-même, les épisodes 25-48 se présentent comme la suite logique des événements précédents. Yang continue de servir de bouclier au camp démocratique, alors que la corruption de L’Alliance des Planètes Libres semble être devenue une gangrène incurable. De son côté, l’Empire entreprend ses réformes et planifie de nouvelles conquêtes militaires afin d’étancher la soif du jeune blondinet. Au milieu du conflit bipartite, la faction indépendante de Phezzan entreprend de jouer ses principales cartes, ses manigances habituelles ne semblant plus suffire.

Cette nouvelle saison peut être perçue comme un arc intermédiaire, assez lent, dont la deuxième moitié sert surtout de prélude aux hostilités à venir. En plus des quelques combats et des nombreuses intrigues politiques, la série consacre beaucoup de temps à développer ses personnages au-delà du cercle primaire des héros principaux. C’est le cas de Mittermeyer, Reuenthal et surtout Julian Mintz qui est élevé progressivement en tant que personnage principal.

J’apprécie beaucoup ‘Die Neue These’ pour ses efforts d’adaptation sur une œuvre pas si simple à interpréter. C’est encore davantage le cas dans cette troisième saison, puisque le studio I.G. y apporte, plus que jamais, ses propres touches au matériel de base; des ajustements qui vont généralement dans le bon sens et permettent soit d’enrichir le récit (flashback sur l’entraînement de Julian par exemple) ou bien simplement d’ajouter de la cohérence à certaines scènes (au niveau des batailles notamment).

J’ai tout de même eu quelques réserves envers la lenteur de certains passages, qui conjugués à aux répétitions inhérentes des livres, m’ont donné l’impression de prêchi-prêcha ‘démocratie contre tyrannie’ parfois interminables.

Cela dit, le rythme posé de cette saison a eu ses bons côtés, puisqu’il nous a permis de pleinement profiter de Phezzan, cette faction secondaire mais au rôle plus proéminent dans cette partie. Dès sa première apparition, j’avais grandement apprécié la patte visuelle et l’atmosphère données à cette planète vivant de complots et coups bas, et c’est donc avec beaucoup de plaisir de voir cette adaptation lui donner l’occasion de briller.

Pour continuer sur mon ressenti personnel, j’ai également été agréablement surpris par les scènes entre Julian et Yang, toutes très réussies à mes yeux. Je ne peux m’empêcher de régulièrement comparer ‘Die Neue These’ à l’ancienne version d’Ishiguro, de me plaindre intérieurement que ‘tel seiyuu n’a pas la même carrure que son prédécesseur’ ou que ‘comme c’est dommage que tel détail manque’, mais parfois, de manière tout aussi inexpliquée, il y a certains aspects de ce remake qui me paraissent avoir un charme particulier, et tel est le cas en ce qui concerne la relation entre Yang et Julian.

Même si je ne ressens pas la même magie que lors de ma première découverte de Ginga Eiyuu Densetsu, ce qui est logique, ‘Die Neue These’ continue d’être un anime non seulement convaincant, mais surtout sous-évalué par les potentiels nouveaux venus qui, pour une raison ou l’autre, manque l’occasion de profiter d’un space-opera digne de ce nom. Le seul obstacle à une recommandation plus enthousiaste reste son statut incomplet, mais avec une éventuelle nouvelle saison à venir, ce point pourrait bien disparaître, alors que nous atteindrons son premier grand climax.