Critique de l'anime Ginga Eiyû Densetsu : Die Neue These - Seiran

C’est dans un anonymat presque glacial que la suite de Die Neue These a été diffusée lors de l’automne 2019. Il faut dire que le public ne s’attendait pas à une arrivée aussi rapide sur nos écrans. En effet, la suite de la série de 2018 a été prévue au départ sous la forme de trois films (intitulés Seiran) qui, bien que gardant une structure épisodique classique (quatre par longs-métrages), devaient être diffusé dans les cinémas japonais avant d’être plus largement distribués via streaming et blu-ray. Cependant, l’Occident a bénéficié d’un véritable privilège puisqu’au lieu de devoir acheter une version physique des mois après leur sortie dans les salles obscures, nous avons pu profiter du nouveau contenu sans réel décalage sur les plateformes streaming habituels (ADN dans ce cas-ci) comme n’importe quel autre anime en simulcast.

Il est donc assez dommage que le projet assez ambitieux du studio I.G. soit si peu discuté et j’ai bien peur que ce remake soit relégué à un public très restreint malgré le statut de classique de l’oeuvre originale. Comme pour enfoncer le clou, rappelons que la première saison s’est arrêtée au beau milieu d’une campagne militaire. Une décision qui a sans doute eu un effet négatif pour le spectateur démarrant cette continuation après plus d’un an d’absence. Se rappeler de l’Empire et de l’Alliance des Planètes Libres d’accord, mais qui se souviendra que nous étions en pleine bataille d’Amritsar et que la cinquième, huitième et treizième flottes étaient aux prises avec les forces de Lutz, Wahlen, Kempff, Mecklinger, Bittenfield, Mittermeyer et Reuenthal ?

Je reste malgré tout heureux de retrouver Die Neue These. En terme de scénario, les épisodes 13-24 continuent d’adapter les livres, jusqu’à la fin du deuxième tome, à un rythme similaire à celui des OVA. Nous sommes encore dans le premier acte de cette histoire aux proportions épiques mais les événements abordés sont ici particulièrement significatifs car plus directement façonnés par les deux héros Yang Wenli et Reinhard, alors que le camp démocratique et impérial continuent leur déliquescence. En outre, le remake prend cette fois le temps de mettre en place l’intrigue principale de cette deuxième saison. Si on ajoute à cela les apparitions répétées de Phezzan, et du mystérieux Culte de la Terre, l’échiquier galactique prend plus clairement forme tout en se complexifiant.

Par ailleurs, qui dit plus d’épisodes, dit plus de temps pour développer les nombreux personnages de l’oeuvre. Bien sûr, Yang Wenli et Reinhard sont toujours au premier plan et voient leurs convictions remises en cause alors que leur prépondérance s’accroît. D’autres figures secondaires ont également droit à un peu d’attention (Schenkopp, Julian, Bucock, Reuenthal/Mittermeyer, Merkatz) alors que d’autres profitent de cette suite pour faire leur entrée sur scène (Mariendorf) ou au contraire la quitter (...spoiler évidemment). Dans tous les cas, il est agréable de voir Die Neue These donner lentement mais sûrement corps à l’ensemble de son casting.

Mon plus gros problème envers les films Seiran est une question d’adaptation. J’ai déjà fait remarquer lors de ma première critique que je préfère juger Die Neue These sans devoir constamment le comparer aux livres et aux OVA (je pourrais y passer des heures). Après tout, je trouve la touche moderne apportée par le remake appréciable, ne serait-ce que graphiquement, en dehors du chara-design, et même cinématographiquement certaines scènes possèdent une excellente atmosphère avec des décors sci-fi séduisants. En revanche, je ne suis pas fan de la tendance de cette série à ne pas inclure des détails tant qu’ils ne sont pas nécessaires à la compréhension directe d’un événement. Bien que les conséquences soient mineures, elles sont là et affectent certains personnages (Léopold, Farenheit), le contexte de certaines séquences ainsi que la crédibilité du scénario (aucune mention du canon de Geiersburg). Il faut ajouter à cela des soucis plus flagrants de rythme qui rendent certains épisodes brouillons, surtout en ce qui concerne le pan impérial et le déroulement de la guerre de Lippstadt.

La conclusion atteinte par les films est aussi satisfaisante que possible compte tenu des circonstances mais cela ne m’empêche pas d’être désespéré pour une éventuelle suite. Ayant la perspective d’un fan, il m’est difficile de recommander ou non Die Neue These à ce stade de l’histoire malgré le fait que j’ai dévoré chaque épisode. J’ai personnellement beaucoup aimé ce nouvel opus Seiran et le considère être un space-opera pas encore extraordinaire mais louable. Vu le manque de compétition dans le genre, ça s’apprécie.