Critique de l'anime Glass Fleet

» par Scalix le
30 Avril 2007
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Gonzo est clairement l’un des studios faisant le plus parler de lui dans le monde des grands de l’animation japonaise. Créateur de blockbusters, tels que Last Exile, Gankutsuou, ou encore du très récent Romeo X Juliet, toujours en cours de parution au Japon, c’est avec Glass No Kantai que je compris, tardivement je l’admets, que le célèbre studio n’était pas une machine à succès, comme je le pensais auparavant. Car s’il est indéniable que son inventivité n’est plus à prouver, la qualité générale de ses œuvres est on ne peut plus erratique. Glass no Kantai fait partie de ses « erreurs ».

La série est avant tout un concept, se riant des époques et des technologies ; les mélangeant jusqu’à former un univers illogique, mais alléchant. Si des armées entières de gigantesques croiseurs de guerre, vaisseaux futuristes dotés d’une fabuleuse technologie, s’affrontent dans l’espace intergalactique, les hommes, une fois sur la terre ferme, régressent dans un pseudo 17ème siècle occidental, maladroitement interprété par nos amis nippons. Les costumes de nobles sont pour la plupart ridicules, les codes sociaux ne sont absolument pas respectés, et les seigneurs se contentent de dormir et d’accueillir leurs convives, au lieu de faire prospérer leurs terres, qui miraculeusement le font par elles-mêmes.

L’accumulation de ces maladresses donne clairement un côté pathétique à la série, qu’il faut oser surmonter pour entrevoir un réel divertissement. J’ai tenté l’expérience, et me suis lancé dans le visionnage de cette série on ne peut plus spéciale.

Vetti-sama, jeune seigneur richissime, parvient à former une gigantesque armée et s’attaque à l’Alliance aristocratique, jusqu’alors maîtresse de la galaxie. Grand stratège et négociateur hors-pair, ce dernier arrive rapidement à mettre ses adversaires en déroute, et devient ainsi le Saint-Empereur, régent des cieux, des planètes, et des vaisseaux-territoires, petits morceaux de terre appartenant aux divers nobles peuplant ces mondes. Alors que la domination du monde paraissait acquise, un jeune aristocrate, Michel de Volban, prend la tête de l’Armée du Peuple, un groupe rebelle ralliant plusieurs milliers de membres. Voici en quelque sorte la base du scénario de la série, qui semble aussi original et alléchant qu’un HS de Naruto. Le manichéisme se ressent directement, avec le beau Vetti-sama, incarnation du mal, et le beau Michel-sama, incarnation du bien.

Cela dit, ne vous découragez pas si vite, car au milieu de ce duo génial apparaît très rapidement un troisième protagoniste. Il s’agit de Creo, un pirate de l’espace au sombre passé qui tente de conquérir les cieux à l’aide se son petit vaisseau de verre, appartenant à l’ancienne famille royale, pourtant décimée quinze années plus tôt.

Les rapports entre ces trois personnages vont être la clé de voute de l’anime, vont s’étoffer et se complexifier au fur et à mesure des épisodes.

Au second plan, nous trouverons l’évolution du conflit opposant le Saint-Empire à l’Armée du Peuple, plus enragée que jamais. Cette partie là du scénario m’a paru être la plus intéressante. On y découvre une réelle diplomatie et des complots pervers à souhait, bien significatif, pour le coup, des monarchies occidentales. Le poids de la religion sera critiqué, et les scénaristes mettront en avant la perfidie des hommes de foi, récoltant l’argent du peuple, et le laissant crever sur place.

Le rythme est assez bon, du fait de la complexité de la galaxie, et du nombre d’éléments se déroulant au même moment dans les différents camps. Cela permet de composer des épisodes chargés d’informations et d’actions, faisant rapidement évoluer le scénario, sans laisser de temps mort aux spectateurs.

Evidemment, Gonzo, comme toujours, a joué la carte du crescendo final, avec une montée en puissance des évènements, et des révélations saisissantes. Raté, les évènements ne changent pas des masses, et les révélations étaient inévitables, et certaines sont même ridicules à souhait. Dommage, dommage…

Pour accompagner un tel scénario, il fallait un visuel riche, varié et agréable. Encore raté ; le character-design est inégal et désagréable, les décors pauvres et sales, et l’espace encore plus vide que nature.

Certaines séquences sont pourtant vraiment belles, mais leur rareté les rend aussi exceptionnelles que les évènements imprévisibles du scénario, ce qui n’est pas peu dire.

L’animation, en revanche, est de très bonne qualité. Les personnages bougent bien, l’ensemble est très dynamique, malgré, une fois de plus, des erreurs plus grosses que des maisons. Vous aurez la joie de voir le fameux Creo courir au beau milieu d’un tir bien nourri de flèches, qu’il s’amuse à briser à coup d’épée avant qu’elles ne puissent l’atteindre. La scène est laide, le mouvement répété saute aux yeux. De nature clémente, je tolère ce genre d’erreurs, et je les ignore. En revanche, lorsque l’on réalise que les pieds de Creo ne touchent plus le sol et qu’il flotte à quelques centimètres du sol en agitant les pieds comme un idiot, on regrette vraiment que l’animation ne soit pas de meilleure qualité.

Loin de moi, cela dit, l’envie de réduire en miette le visuel de cet anime. Effectivement, les séquences 3D sont extrêmement bien réussies, et l’on est surpris par leur rapidité, tout comme par leur fluidité.

Gonzo se targuant généralement d’être parmi les meilleurs dans le traitement visuel des animes, si vous regardez Glass No Kantai, et que vous enchainez sur un Witchblade, vous allez, tout comme moi, avoir de sérieux doute concernant le talent du studio.

Le reste de l’anime est vraiment inexistant. Les musiques ne se remarquent pas, tant les voix de certains Voice-actors nous obnubilent par leurs tonalités ridicules et franchement agaçantes. Les japonais trouvent-ils ces voix féminines criardes réellement séduisantes ? Si je les supporte un bon moment, au-delà de dix épisodes, je commence réellement à ne plus pouvoir les supporter. Vous pourrez aussi noter des openings et endings ratés et désagréables.

Je me rends compte qu’au terme de cette critique, je donne tout sauf envie de se lancer dans l’aventure Glass No Kantai. Et pourtant, malgré tous ces défauts flagrants rendant plus d’une fois la série caricaturale, des éléments méritent que l’on s’y attarde un peu. La diplomatie, le charisme de certains personnages, la diversité des lieux, les séquences de combat dans l’espace…Tous ces éléments composent les bons aspects de la série, qui nous donnent envie de la continuer.

Malgré un scénario classique, l’univers choisit par Gonzo est original, et le contexte de guerre est assez bien traité. Si vous n’avez rien de mieux à vous mettre sous la dent, Glass No Kantai peut être un bon moyen de passer le temps.

Verdict :6/10
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A propos de l'auteur

Scalix, inscrit depuis le 05/04/2004.
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