Critique de l'anime Gokudo

Vous en avez assez des séries d'Héroïc Fantasy avec des persos toujours propres sur eux, toujours prêts à défendre de nobles causes, qui affrontent des adversaires 100 fois plus puissants qu'eux, mais finissent toujours par triompher au nom de la morale et du bien. Vous vous êtes toujours demandé comment ils faisaient pour toujours se procurer une tenue impeccable, et un équipement au top niveau? Ne cherchez plus, Gokudo va enfin vous permettre de briser la monotonie de ces scénarios qui veulent que toujours ce soit le bien qui triomphe, et que les gentils se couvrent de gloire.

Pour une série datant de 1999, le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est beau et bien animé, les couleurs sont dans le ton de l'ambiance générale, c'est à dire assez explosives et colorées, mais au final on obtient un très bon rendu. Pour le chara-design, on évite là aussi de tomber dans le classicisme des séries actuelles: pas d'héroïne déjantée à forte poitrine, ni de beau gosse totalement narcissique. On pourrait même dire qu'au final, les personnages pourraient presque passer inaperçus s'ils n'étaient pas impliqués dans des histoires totalement rocambolesques. Tous ne disposent pas forcément d'un charisme détonnant, ce sont principalement leurs actes qui leurs permettront de se hisser (avec difficulté vu leur niveau de maladresse) au-dessus des simples mortels. Donc un bon point de ce côté là.

Coté psychologie, les personnages sont originaux, puisqu'au final aucun ne suit le comportement "normal" qui s’impose habituellement dans une série de ce genre. Après tout, quand le héros décide de prendre la fuite (en ayant au passage subtilisé quelques bourses et autres trésors), c'est finalement la princesse qui s'y colle en mettant des baffes aux agresseurs. Le génie alterne entre une apparence homme/femme et est de plus incapable de réaliser un souhait sans faire une leçon de morale, ce qui lui fait perdre toute crédibilité; et la sorcière n'a de cesse d'arriver au moment imprévu où elle complique la situation plus qu'elle ne l'améliore.

Les ennemis ne sont pas en reste, ce sont généralement eux qui ont le comportement le plus immature, et quand leur apparence ne suffit plus à les enfoncer, c'est leur bêtise ou leurs caprices qui s'en chargent. Même en combat, leur puissance ne sert finalement à rien, puisqu'il est relativement difficile d'affronter un adversaire quand celui-ci ne pense qu'à s'enfuir pour sauver sa peau, après vous avoir détroussé de tous vos bien de valeurs.

Le scénario est principalement inspiré du conte Chinois "La légende du roi des singes", mais prends énormément de libertés avec l'original, pour nôtre plus grand plaisir. Au cours des aventures, on voyagera d'un bout à l'autre du monde imaginaire créé par les auteurs, de l'Occident à l'Orient, en n'oubliant pas d'aller mettre un peu le boxon aux Enfers, pour finalement se retrouver à bronzer sur une île. Les clins d’œils aux classiques de l'animation japonaise sont également nombreux, et systématiquement parodiés (les animes de mécha, Saint Seiya, les animés magical girl...shôjo ou shônen, tout y passe, toujours de manière parodiée). L'humour a une place dominante dans la série et est finalement très poussé. Lui aussi ne tranche totalement avec celui des séries actuelles. Enfin, le fan service est totalement absent de la série, même lors des fantasmes du héros, que les auteurs ont pudiquement décidé de voiler à nos yeux.

En conclusion, Gokudo est une série d'excellente facture, même par rapport à ce qui se fait en 2006, sinon de meilleure qualité. Ca fait longtemps que je n'avais pas autant ri devant les pitreries et la mauvaise foi d'un personnage (même Tenma de School Rumble n'arrive pas à un tel niveau, c'est dire). Donc c'est un anime que je conseille vivement.