Hamatora The Animation: Enquêtes, pouvoirs et message à la jeunesse

Hamatora The Animation fait partie d'un vaste projet : parution du manga, production de l'anime en même temps, jeu vidéo prévu, etc.
Je tiens à préciser dès le début de cette critique qu'il est plutôt conseillé d'avoir lu les quelques chapitres parus de la version papier, pour comprendre quelques clins d'oeil faits dans l'anime et notamment dans le dernier épisode. En effet, la version anime d'Hamatora commence l'histoire bien après les événements retracés dans le manga.

Hamatora. Des détectives aux pouvoirs paranormaux (appelés Minimum), un mystérieux tueur de ces détenteurs. Un plot ultra classique, reste à savoir comment il est exploité.

Chara et animation: 5/10
Aux commandes pour les dessins, l'auteur de Blood Lad. C'est toujours assez basique, mais largement plus digeste (plus beau, quoi) dans Hamatora. Les couleurs sont tendance dark-flashy et il faut aimer l'effet spécial qui accompagne l'utilisation des Minimums, soit le monde qui devient multicolore. Assez agressif, il faut bien l'admettre.
L'animation est....médiocre. Dommage dommage, mais force est d'avouer que c'est plus que moyen, et le chara se maintient très mal, l'épisode 4 était à pleurer tant il était moche. Malgré quelques efforts, le petit budget se fait clairement ressentir.
Tout un style visuel, donc, qui pourra en rebuter certains.

Musique : 6/10
En ce qui concerne l'opening, ne soyez pas dégoûtés visuellement dans le premier ep, vous avez le droit à un vrai générique à partir du deuxième. Musicalement, ça s'écoute bien, ça peut être un peu chiant à la longue. Je vous conseille, quitte à l'écouter, de préférer la version full (dont l'ultime note est d'ailleurs une jolie piqûre de rappel quant aux événements de l'épisode sept mais aussi du douze è_é )
Pour une fois j'ai préféré l'ending, plus entraînant, dont je conseille aussi la version longue.
Pour ceux qui aiment se spoiler, lire les textes du premier ending est une bonne idée !
Les musiques s'accordent bien avec l'ambiance sans être spécialement notables.

Scénario: 6,5 /10
Bon, alors je suis gentille. Parce que dans Hamatora, on se fait souvent chier.
Toutes les enquêtes ont beau être liées entre elles par le fil conducteur de l'anime, elles sont peu voire pas du tout intéressantes, manquant de punch et de rebondissements.
L'intérêt est quand ce fil conducteur émerge. Un méchant complètement fêlé et ses plans tortueux pour arriver à un objectif surprenant puisqu'il désire rendre service....au héros ! Vous vous en douterez, c'est plus complexe que ça, mais je vais pas tout vous spoiler. Fil rouge qui réserve aussi de bons rebondissements (épisode 7 sans doute le plus marquant).
En clair, l'idée générale est très bonne, mais noyée sous un tas d'histoires secondaires dont on se passerait bien.
Le fonctionnement des Minimums est assez original dans l'idée qu'il faut obligatoirement remplir une condition pour qu'il se déclenche (enlever ses lunettes, écouter de la musique...).
Hamatora s'adresse aux jeunes. C'est un objectif qu'il ne cache pas du tout et qu'il nous rappelle à chaque épisode : par la caricature (j'ai beaucoup ri avec les lycéennes et leurs "j'avoue" à chaque fin de phrase), en évoquant constamment les réseaux sociaux et les adolescents en difficulté dans leurs écoles, avec la violence, aussi. Et, dans Hamatora, c'est principalement cette jeunesse et sa technologie en communication qui se révèle la meilleure arme de l'ennemi. Percutant ou pas, à chacun de voir.
MENTION ENORME ET PAS GENTILLE DU TOUT A LA FIN, qui, malgré un rassurant "to be continued" m'a laissée sciée devant mon écran pendant trois bonnes minutes. Comparée à la fin bien close d'un Noragami, Hamatora se termine sur le cliffhanger de l'année, le genre qu'on réserve en fin d'avant-dernier épisode pour faire monter la tension pour l'ultime.....pas quand il s'agit vraiment du dernier opus !

Personnages : 8/10
Dans Hamatora, il y a trois sortes de personnages: les secondaires, les héros secondaires et les principaux.
Dans la première, tous les personnages rencontrés le temps d'un enquête qui refont parfois des apparitions de ci de là.
Dans la deuxième, eh ouais, tout le groupe de détectives et leurs alliés. WTF? Me direz vous. Ben....c'est bien la question!
Birthday et Ratio, le deuxième duo des détectives : on leur réserve un épisode flash-back pour nous rappeler qu'ils existent, vu qu'ils vivent leur vie surtout en dehors de l'anime et qu'on les voit vaguement dans les épisodes, juste le temps de faire les missions de second ordre.
Koneko et Master: l'une a le mérite de parler un peu mais l'autre ne fait que tourner sa manivelle en non-stop.
Three et Honey: davantage exploités, même si l'épisode spécial Three était...spécialement chiant.
Hajime: je suis gentille de la mettre dans cette seconde catégorie. C'est un personnage dont on comprend vite le potentiel, et le mystère derrière.....mais on saura jamais rien sur elle.
Et ouais, plus des trois quarts des persos de l'anime font décor ou accumulent les rôles mineurs. Dommage, car aucun n'est dénué d'intérêt.
Troisième catégorie, je mets Murasaki. Je suis gentille là aussi: bien que second membre du duo Hamatora, il est surtout là....pour se tromper. Et valoriser son collègue. Pourtant, il n'est pas bête, ni faible, mais faut voir qui il se trimbale comme équipier!
Je mets Art, aussi, parce que oui épisode 7 mais ça ne l'empêche pas d'être majeur dans la série. Un bon flic qui fait comme il peut sans Minimum, le meilleur ami du héros, un type dont on connait le destin à trois kilomètres tant il est évident vu son comportement, mais...surprise surprise....
Bref, Art est à mes yeux un des meilleurs personnages de l'anime.
Moral, eh oui, ce méchant qui donne des airs de Psycho-Pass à la série. Son charme est peut-être un peu bizarre voire pas convaincant du tout, mais il est totalement taré et pas idiot, moi je l'ai trouvé pas mal.
Et puis...Nice.
Soyons clairs, si vous n'aimez pas Nice alors que tout l'anime tourne autour de lui, vous pouvez passer votre chemin.
Nice est de façon très paradoxale celui qui plombe un peu l'anime. Les enquêtes seraient peut-être plus passionnantes si il ne les résolvait pas avec deux indices et une faculté de déduction à concurrencer Sherlock Holmes. Les combats seraient peut-être plus intenses s'il ne oneshotait pas tous ses ennemis. Ses copains paraîtraient peut-être moins minables si il n'avait pas toujours raison. Et caetera, et caetera. Nice est le génie, le N°1 : même Moral est en admiration béate devant lui. En plus, il n'est pas spécialement gentil, pas super héroique. C'est le seul héros que je connaisse qui, en totale connaissance de cause, invite tranquillement le méchant à boire un verre ! Nice est je-m'en-fouttiste, il fait ce qu'il veut quand ça lui chante, mais ses choix sont toujours justes. Pour ceux qui aiment les héros qui galèrent, laissez tomber, mais Nice reste un personnage tantôt drôle tantôt assez effrayant et très charismatique.
Le 8 vaut pour ces principaux et pour le potentiel même mal exploité des autres.

On parle de Nice, mais le meilleur personnage est et reste....le tigre ! Quoi, quel tigre? Mais si, ce gros machin jaune en 3D (probablement une mascotte d'un des participants au projet) qui se tape l'incruste dans chaque épisode ! Ouvrez l'oeil: il arrive à être discret !
Dans le registre anecdotique, immense fail de censure dans cet anime (on ne s'en plaindra pas) vu qu'il nous dissimule d'un gros trait noir un trou dans une gorge...et, pas moins d'un épisode plus loin, nous laisse admirer des têtes et des corps qui explosent dans de grosses gerbes de sang. GG!

En conclusion, Hamatora est un anime à suivre surtout si on aime les personnages principaux sous peine de s'ennuyer un peu, mais, malgré une fin absolument honteuse et wtf, reste une série tout à fait sympathique à regarder.