Sortons de derrière les fagots un anime que personne sur ce site ne semble avoir vu – si j’en crois la fiche – nommé Umezu Kazuo no Noroi, OAV de 1990 qui regroupe deux histoires liées au domaine du surnaturel. Je ne comprends pas pourquoi personne ne l’a regardé d’ailleurs, moi je trouve ça assez vendeur comme descriptif.
L’OAV commence par un avertissement du présentateur, précisant qu’il ne faut pas jouer avec le surnaturel, et encore moins vouloir en rire. Les bases sont posées. Et si ce n’était pas assez clair, il ajoute également que tous les mystères rencontrés dans votre vie peuvent trouver une explication irrationnelle, et même les cicatrices dont vous avez oublié la provenance, bah ça se trouve, elles sont le résultat de forces mystiques. Hé oui.
Je ne vais pas décrire par le menu les deux histoires racontées dans l’OAV mais, le coup de bluff et de zèle du personnage du présentateur mis à part, on se trouve face à un anime de bon niveau. Les deux histoires utilisent les lieux communs du thème de l’horreur mais s’en servent de façon plutôt intelligente pour l’époque. Le regard des personnages est un élément très important et plutôt bien travaillé. De même que pour le chara-design des protagonistes, où on sent qu’une grande importance y a été accordée pour donner un vrai sentiment de réalisme. Evidemment, on a droit à des musiques stressantes à souhait : tantôt ressemblant aux boîtes à musique, tantôt versant dans une saturation de cuivres, typique de l’horreur, ou tantôt avec des sons bien plus aigus de type course poursuite dans la jungle. On ressent toujours la tension des personnages grâce à la bande-son, qui est véritablement variée selon l’intensité des scènes.
Le jeu des couleurs permettant de mettre l’emphase sur les ombres / lumières est bien jaugé et les effets de « caméra » (disons photographie) présentent des angles plutôt intéressants. Je prends l’exemple d’une scène où la protagoniste est seule dans son lit, déjà terrorisée par des événements passés. Le point de vue du spectateur est au-dessus de son visage allongé et va se reculer de plus en plus, jusqu’à donner la sensation que les murs ne cessent de s’allonger, renforçant ainsi l’impression de solitude et d’insécurité de l’héroïne. Héroïnes très bien doublées d’ailleurs mais comme elles passent leur temps à crier, j’ai commencé à saigner des oreilles à la moitié de l’anime.
Bien qu’en lien avec le surnaturel, les deux narrations bénéficient de réelles thématiques (jalousie, envie, courage, etc.) et d’interprétations qui peuvent être faites après avoir eu le fin mot de chaque histoire. Durant une quarantaine de minutes, cet OAV se regarde agréablement et prouve que dans le domaine de l’horreur en anime, c’était assurément mieux avant.