Il est, de nos jours, courant de voir des épopées fantastiques, plus hallucinantes les unes que les autres, vous savez (cherchez du côté de Tengen Toppa Gurren Lagann ou Berserk ). Hellsing Ultimate... c'est plus que ça. Ça remonte un peu, déjà, mais loin l'idée d'un voyage initiatique quelconque, féérique ou autre, nous avons affaire à un véritable dieu démoniaque sur Terre, en la personne charismatique d'Alucard, dans ce si noble milieu qu'est l'Angleterre de la fin du XXième siècle.
La chasse aux vampires est lancée. Integra, la fille de feu Arthur Hellsing, hérite de sa fondation éponyme. Son oncle voulant à tout prix la direction, décide d'attenter à sa vie, en vain. Effectivement, lors de sa fuite, Integra va se retrouver acculée dans les sous-terrains du QG et va donc décider de libérer le terrible, le redouté, le très grand Alucard. Après cette petite mésaventure, elle reprend l'entreprise, bien entourée. L'objectif de cette organisation est de traquer dans le secret les créatures surnaturelles telles que les vampires et leurs serviteurs zombis, les goules, dévastant toute vie sur leur passage. Voilà pour le plot principal.
En premier lieu sur cet animu, on a carrément de la chance, car le casting entier, en plus d'être classe, a l'avantage d'être complet, sous-entendant des caractères forts et fédérateurs. On sent qu'aucun personnage n'est mis réellement au ban, hormis quelques persos tertiaires, de la matière quoi.Dans l'ensemble, des personnages toutefois empreints d'un manichéisme quasi-total, mais... particulier.
En effet, ici, pas de gentils, en fait vous avez des méchants gentils, des méchants plus méchants et des méchants méchants. Mais quelle magnificence, quelle prestance ! Vous en aurez du grand, du gros, du bien garni et du mal intentionné au possible. Les seiyus sont juste exquis à entendre, et ils participent complètement à l'immersion : l'interprétation est excellente, et les tons employés sont jouissifs. On sent dans les voix que y'a pas de farces. Eh... les farces de cet animu, c'est une blague en elle-même je dois dire.
Un moins tout de même, l'humour. L'ironie. Enfin, je ne sais pas, je veux bien que pour éviter de dénaturer une oeuvre sérieuse, on restreigne la place de l'exagération, mais le jeu des voix casse ces rares instants de la série (qui sont parfaitement dispensables, d'après moi), prenons par exemple les interactions de Bernadotte surtout. On sent que ça a l'objectif de faire rire, on sait qu'on devrait rire avec ces revirements graphiques associés, pour insister. Le fait est qu'il faut le sentir dans le comique de situation, j'ai l'impression. Je pense qu'il faut trouver ça drôle dans ce sens. Néanmoins, le comique de situation, dans Hellsing Ultimate, il est quelque peu déplacé. Des tentatives audacieuses pour nous faire rire qui tombèrent à l'eau facilement pour ma part.
Avec un peu d'observation, l'aspect graphique est par contre léché, travaillé : un trait lourd, grave, et sombre, correspondant parfaitement à l'image qui ressort du support, l'impression qu'on a quand on évoque le nom de l'animu (Bon, il est vrai qu'entre 2006 et 2012, y'a eu le temps de travail nécessaire à cette élaboration). Votre rétine ne s'en verra que flattée, l'animation est au poil. Malgré tout, le parcours n'est malheureusement pas un sans faute, et sur ce, J'ACCUSE, messieurs, J'ACCUSE la 3D utilisée, sur les derniers OAV, qui est parfois satisfaisante, et parfois vous fera renverser votre tête de manière à pouvoir regarder en haussant un peu vos globes oculaires votre septième vertèbre cervicale. Certes, c'est clair qu'après quelques OAVs de toute beauté, on essaye de faire les scènes de masses avec les moyens du bord, on remercie le studio Graphinica pour sa contribution. Je ne m'y connais pas franchement dans ce milieu, mais même avec le contexte, je... je... je suis démuni face à certaines de ces infidélités graphiques.
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J'avoue, j'ai légèrement exagéré. Ne baser mon jugement que sur ce point est cruel et je ne devrais pas le décrédibiliser autant. Je. Comprends. Puis, au final, pour un produit qui commence à dater légèrement (sans rides pour l'instant), c'est vraiment pas du foutage de gueule, sincèrement. Par contre... venons-en... au point... qui m'attriste assurément. Le scénario. Le plot. C'est un truc qui tient la route au début, et puis ça vous largue en pleine route. Ehhh ! Je me suis attardé un peu, j'ai cherché à comprendre un minimum, mais le propos est juste ultra vague. J'en suis venu même à me demander s'il en existait un ou si c'était réellement du pur entertainment. Bon, il s'avèèèèèère que c'est de l'entertainment, donc le propos, on s'en tape au fond. Il faut comprendre que le visionnage de HU, repose sur bien des qualités, mais certainement pas la clarté de ses sous-intrigues. Qu'est ce que ça peut bien raconter, au final... Sur ce point, bien que je n'ai eu aucune attente particulière, j'ai été déçu.
Si vous regardez Hellsing Ultimate, c'est bien pour son condensé de personnages juste perfect, un méchant parfaitement méchant qui remplit son rôle, les combats stylés avec des chorégraphies dantesques, ça s'inscrit dans un bon registre "dark". Et avec tout ça, ça vaut vraiment le coup d’œil. Ça sait rester sobre quand il faut, et ça se déchaîne quand il faut, c'est bien comme ça. Mais il ne faut pas chercher la petite bête côté plot. Il faut rester simple. Ne pas se torturer l'esprit.
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