Critique de l'anime Heroman

Heroman se veut la rencontre des comics des mangas chapeauté d'une part par le studio Bones qui n'a plus de preuves à faire et Stan Lee, le papa de Spiderman (entre autres), d'autre part. Bien sûr, la série pullule de clichés : la cheerleader blonde, le héros faiblard et orphelin qui va trouver sous le sapin un robot géant téléguidé, le quaterback qui martyrise le héros et qui finalement va se battre à ses côtés et de vrais méchants. Ce dernier point est le plus satisfaisant. On a trop vu les faux méchants qui sont comme ça parce qu'on leur a piqué leur sucette quand ils étaient bébés. Voilà du vrais gros salopard qu'on peut détester de tout notre saoul. Mais pourquoi sont-ils aussi méchants ? Parce que !

Mais en fait même les autres clichés ont quelque chose d'apaisant. Je reconnais le paradoxe, partout ailleurs j'aurai plutôt tendance à reprocher ce défaut mais ici je préfère y voir un hommage aux séries de notre enfance. Les contes de fées sont caricaturaux mais ça n'enlève rien à leur qualité. De plus, il faut bien considérer le public visé: les pré-ados et les adultes qui n'ont pas oublié leur âme d'enfant.

Doublé d'une technique de grande qualité qui commence malheureusement à se perdre, notamment l'animation à la fois dynamique et de qualité, de couleurs éclatantes, la série est inattaquable sur le plan graphique. Bien sûr, j'entends et j'accepte les reproches sur des rebondissements trop souvent prévisibles ou même le manichéisme exacerbé. Moi-même, j'aurai espéré plus d'aspérité à Heroman. La série manque un peu d'ambition en dehors de réaliser une série à contre-courant de la doxa moe actuelle. Le constat est cruel mais juste : comme les précédentes productions du studio Bones, elle manque de prendre le risque de décevoir son public.

Heroman souffre de la comparaison avec la française Wakfu ou avec l'américaine Avatar, le dernier Maître de l'Air. Il n'empêche que s'il ne marquera pas les mémoires, Heroman est un très bon divertissement à voir à l'heure du gouter ou le samedi/dimanche matin.