Critique de l'anime House of Five Leaves

» par Afloplouf le
15 Juillet 2010
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Avant de commencer la série, à la lecture du synopsis, je croyais que Goyô permettrait d'écorner un peu l'idéalisation du fameux bushidô pour se rapprocher un peu plus de la réalité historique des ronins, ces guerriers sans maître. Peut-être même que cette série d'animation renverserait le manichéisme béat pour montrer que ceux qui se battent pour de l'argent ont aussi une morale. Quand j'ai commencé la série, j'ai cru qu'à l'instar d'un Vagabond les combats seraient surtout ceux de l'esprit dont la résolution physique dure à peine le temps qu'une feuille d'érable tombe sur le sol. Je me trompais. Goyô n'a pas répondu à mes attentes, ce n'est certes pas un chambara comme les autres. Il m'a surpris. Mieux, il m'a agréablement surpris.

Je comprends les déceptions que l'on peut avoir devant Goyô. Je les ai partagées au début. Puis j'ai découvert la véritable richesse de la série estampillée du label Manglobe. En fait, l'époque est anecdotique. L'histoire pourrait se dérouler dans l'antiquité ou de nos jours, au Japon comme ici ou en Europe. Bien sûr, ça nous aurait privé de sublimes décors dépaysants mais le cœur de l'atour Goyo n'est pas dans son contexte mais dans des personnages. Que ce soit bien sûr le franc mais timide Masa, les taiseux Matsukichi et Umezou ou encore la sensuelle Otake et surtout l'énigmatique Yaichi, le caractère ces brigands, les liens qui les unissent, leur passé sont à la fois le ciment et les briques de l'histoire.

L'atout devient défaut si vous vous arrêtez au chara-design anguleux que j'ai mis longtemps à apprécier et si vous restez sur vos attentes dessus. Les autres, à la recherche de genres différents, trouveront une narration léchée jusqu'à la moindre virgule. Les temps morts sont autant de préparations aux climax. La tension se lit dans une intonation, l'ennui dans un regard fuyant. Les sous-entendus sont à chaque coin de phrase. Certaines séries donnent du temps de cerveau disponibles, d'autres nécessitent toute votre attention. Mais Goyô n'essayent pas de se cacher derrière un verbiage pour simuler de la complexité ; au contraire la série montre sa richesse dans sa simplicité.

Servis par une bande-son hétéroclite mais qui contre toutes attentes s'inscrit dans cet Edo finalement presque familier comme des pièces fabriquées l'une pour l'autre. Les génériques sont une parenthèse énergique à ce qui est l'une des plus séries de ce cru 2010 décidément bien riche.

Verdict :8/10
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A propos de l'auteur

Afloplouf, inscrit depuis le 14/05/2008.
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