Il y en a un peu plus, je vous le laisse ?

Il y a quelques semaines, j’ai eu l’occasion d’aller voir en avant-première One Piece Stampede au cinéma. Je dois avouer que l’expérience en elle-même était très amusante. La salle était bondée de fans et outre quelques cosplays, c’est quand même assez rare de voir une salle de cinéma applaudir ou crier à l’unisson au milieu d’un film (et à plusieurs reprises) loin des « chut ! » auquel on a l’habitude. De fait l’ambiance m’a rappelé cette fois où j’étais allé voir au cinéma… un match de rugby. C’était une tentative pour exploiter la diffusion à 3D et j’avais eu la même impression incongrue d’être au stade.

Et la comparaison est adaptée car One Piece Stampede est un pur film de supporters de la franchise. Alors vous me direz que c’est souvent le cas quand ces adaptations de shonen arrivent sur grand écran et One Piece n’a jamais dérogé à la règle mais je crois que Stampede est encore plus marqué. Vous connaissez le même extrait de Leon avec Gary Oldman qui hurle « Everyone ! » ? Je crois que ça n’a jamais été aussi littéral. Alors à strictement parler, il n’y a pas tous les personnages donc j’éviterais de citer les absents pour ne pas divulgacher les seuls éléments de surprises mais le film est bourré ras la gueule : ce n’est plus un film choral, c’est une gigantesque foire, totalement bordélique.

A bien des égards, c’est raccord avec la promesse d’une gigantesque chasse au trésor avec tous les pirates donc il n’y a pas vraiment de tromperie sur la marchandise. C’était d’ailleurs très drôle de regarder ce film dans ces conditions pour détecter à l’applaudimètre les personnages favoris. Néanmoins, même en grand fan de One Piece (j’aurai envie d’hacker le site pour mettre 11/10 au manga) c’est n’importe quoi. Ils ont tellement bourré la pinata qu’elle dégueule par tous les orifices. Que l’histoire soit un prétexte, la cause est entendue, mais là c’en est presque pénible tellement tout tient à quelques bouts de ficelles. Il y a bien quelques micro arcs (tellement One Piece dans l’esprit) qui arrivent à garder la tête hors de l’eau mais c’est assez peu.

Reste le plaisir visuel et là les choses sont déjà beaucoup plus inégales. Certaines séquences d’animation sont très jouissives avec l’utilisation de techniques connues mais qui font toujours plaisir, d’autres sont plus statiques. Mais surtout bon dieu la 3D. Alors déjà dans le film précédent c’était pas ça sauf que là c’est un très (trop) gros morceau du film avec un méchant de Final Fantasy VII, mais pas le remake en cours de préparation. Non le truc bien moche qui ferait honte dans un direct 2 DVD. Et quand on a sous la main une licence aussi lucrative que One Piece, qu’on n’essaye pas de me la faire à l’envers sur le manque de moyens. Je ne m’attends pas à du Hosada Mamoru à chaque fois mais Toei respectez-vous un peu.