Complètement incompréhensible de bout en bout, Interlude impressionne par le choix systématique de toujours tout faire de travers. La production a pourtant été assez luxueuse pour que les couleurs, l'animation et les décors soient de qualité supérieure, mais rien n'y fait : on pénètre dès les premières secondes dans un dédale démentiel, où l'intrigue fait ce qu'elle peut pour mettre les tout petits plats dans les grandes marmites...
On oscille entre Evangelion, RG Veda, Angel Sanctuary, X Tv et Please Save my Earth : délire de fin du monde, rêve improbable de patient comateux, calvitie, mitraillette et tir à l'arc, sans oublier une vague odeur de réincarnation et un soupçon d'amour fou, Interlude est une oeuvre à fuir, qui tente vainement d'amalgammer des ingrédients trop riches pour sa frêle constitution (tout ça en 3 OAV !).
Malheureusement, il y avait quelques bonnes idées de départ, comme placer nos héros dans un monde quasiment vide de vie humaine (même si ce n'est pas inédit), en proie à de mystérieux conflits a priori d'origine fantastique. De même, la petite mise en scène en début de chaque OAV est intéressante : tout à tour, les personnages principaux apparaîssent sur une scène de théâtre (chaque épisode est présenté par un personnage différent donc), seuls sous les projecteurs, devant le rideau baissé, et se lancent dans un monologue douloureux se concluant toujours par la même phrase en anglais : "This will be my Interlude".
A la limite, cette trouvaille fonctionne bien sur la première OAV, car ce discours a pour effet de placer le personnage qui parle au coeur de l'histoire. Mais répéter ce procédé dans chaque épisode rend le tout ridicule, d'autant plus qu'au bout du compte, on achève la série en n'ayant absoluement rien compris à cette histoire d'interlude fumeux. Bref, c'est un procédé purement gratuit et la trouvaille devient une erreur...
A éviter absolument, ces OAV ne valent quelque chose que par leur graphisme.