Après la très bonne saison 2, j’avais un peu peur de cette saison 3, qui amorçait un nouveau départ. Cette nouvelle saison est-elle aussi bonne que les précédentes?
Pas vraiment mais elle offre de bonnes et nouvelles choses. Dès le début, on se doute que cette saison ne sera pas (trop) une mauvaise copie des précédentes. Le personnage de Yuzuki n’est pas là que pour décorer ou servir à Enma de revenir. On se doute qu’elle jouera un rôle important car elle est trop présente pour n’être qu’un personnage de transition. Et je dirai que c’est sur ce point que la série ne parvient pas à faire aussi bien que les autres. En effet, pendant trop longtemps (comme d’habitude je dirai), on assiste à une succession de vengeances qui n’ont d’original que Yuzuki. Certes, il y a toujours ce coté sadique, qui nous pousse à détester encore plus l’humanité et sa lâcheté, mais j’espérais un peu plus de nouveauté dans le schéma. Car le début n’est peut-être pas accrocheur pour ceux qui ont suivi les saisons précédentes.
Mais, mais (car il y a toujours un « mais), tout commence à changer à partir du 13ème épisode qui est vraiment un tournant dans l’anime. La relation entre Enma et Yuzuki évolue suite à un événement qui provoque un changement chez Yuzuki (regardez bien, vous verrez un petit détail qui renseigne sur la suite). A partir de là, Enma revient pleinement tandis que Yuzuki se voit doter d’un « pouvoir » pas facile à porter: celui de savoir à l’avance qui va faire appel au « Courrier de l’Enfer ». Dès lors débute une sorte de course contre la montre pour la lycéenne, qui sait que faire changer d’avis les victimes sera une tache très difficile. Dès lors, Yuzuki s’affirme pour faire face à Enma qui la regarde toujours de façon passive, comme si elle essayait de lui transmettre un message. Du même coup, notre regard sur les victimes change aussi. On les comprend peut-être un peu moins puisqu’on les voit à travers le regard de la jeune fille.
Les nouveaux personnages sont inégaux. Yuzuki offre une perspective intéressante qui finit par se révéler encore mieux. Jeune fille insipide au début, elle gagne en profondeur par la suite. Par contre, Yamawaro ne sert pas à grand chose, sauf à jouer les esclaves à Kikuri (par exemple, c’est lui qui remonte la clef de Kikuri car elle réapparait en poupée) Quant aux vieux personnages, ils restent assez fidèles à eux-mêmes, accomplissant les vengeances tout en éprouvant un certain dégout parfois, quand ce sont des innocents. Ils éprouvent de la compassion pour Yuzuki car savent bien ce que cela signifie. Ils partagent quelque part son envie de sauver tout le monde mais ne peuvent rien y faire.
Humanité détestable (surtout à la fin), un petit renouveau scénaristique, toujours les mêmes qualités comme les défauts, Mitsuganae s’inscrit dans la lignée de la saga. L’histoire est originale mais elle tarde peut-être à démarrer. Saison 4? Qui sait. Je ne suis pas forcément convaincu par l’idée mais on ne sait jamais.