Oh noooo ! Qu'est-ce qu'ils racontent là, ce n'est pas possible. Il ne peut pas VIVRE comme si de rien n'était après avoir pris ça, et puis d'abord... Oh et puis on est dans JoJo's Bizarre Adventure après tout.
JoJo's Bizarre Adventure: Stardust Crusaders, ce n'est pas seulement 24, mais 48 épisodes dans une quête qui est incontestablement comparable à celle d'un Kenshiro avec une nana à sauver, un boss à vaincre mais surtout tous les sbires à se farcir durant le voyage, et du chemin il y en a souvent quand on prend comme point de départ le soleil levant.
Des adversaires il n'y en a pas des masses en vérité, mais ils sont adroitement répartis et assez résistants pour ne jamais en manquer quelque soit l'épisode visionné, et je mets bien l'accent là-dessus car Stardust Crusaders représente avant tout ici un périple affronté par une équipe de héros au niveau plutôt comparables, dotés chacun de leurs propres personnalité, pouvoir et motivation. Il s'agit d'un groupe qui va créer des liens d'amitié en faisant face à des ennemis aux techniques toujours plus bizarres qu'il faudra vaincre à la méthode Jojo : de la science, de la tactique, de l'audace puis du bluff, mais aussi un soupçon de sorcellerie quand même.
Comparé à la série TV à laquelle ça fait suite, la profondeur de l'histoire est clairement sacrifiée sur l'autel de l'action, ce qui rend l'animé plutôt digeste quand on adhère à la recette alliant la personnalité atypique des personnages à leur manière qui l'est tout autant de se battre. Le grand vilain de l'histoire, Dio, est malheureusement aussi connu qu’inexploité dans cet arc. Dio était un méchant cohérent quand il était mis en opposition avec Jonathan Joestar, mais semble ici dénué de but qu'il n'ait déjà atteint, et ceci fait de lui un antagoniste extrêmement décevant, à l'inverse du groupe des musclés au grand cœur dont la progression représente l'unique fil directeur de l'histoire.
L'histoire inclue un nouvel élément, le Stand, qui est une projection créée par les héros capable de prouesses fantastiques, donnant lieu évidemment à des combats riches en possibilité puis en rebondissement, suscitant toujours la réflexion du spectateur pour deviner le prochain coup à venir, et chaque nouvel ennemi apporte sa petite pierre à l'édifice pour changer ce qui s’annonçait n'être qu'un simple tracé sur une carte en une épopée digne des 12 travaux d'Hercule.
Il faut tout de même rappeler que l'humour est toujours omniprésent. Ironie et auto-dérision sont là pour donner cette saveur si particulière que tout le monde ne comprend pas mais qui prendra toujours après y avoir adhéré une fois. Ça tombe néanmoins aussi parfois dans des poncifs un peu vulgaire, très rares certes mais qui désarçonnent de fait d'autant plus.
C'est donc une expérience assez agréable entachée d'un grand bémol. J'attendais des vilains qui viennent mettre la pression de façon à changer la donne sur le court de l'histoire, pas des sous-fifres éphémères à la pelle venant poser chacun leur tour un barrage avant de sombrer. 48 épisodes avec un scénario qui tient sur un timbre poste c'est long même si je le souligne, le tour de force a fonctionné, en partie aussi parce que les capacités des ennemis sont sources d'aventure en elles-même. Jojo ici au final, c'était juste une succession de combats qui agrémente une longue tournée touristique.