L'histoire nous dépeint un univers que l'on peut trouver aisément dans chaque recoin de la japanimation : c'est à dire un héros aux pouvoirs démentiels, des combats à base de magie, une pincée de stéréotype, et pour changer des dragons (quand c'est pas des démons). Plusieurs cas sont similaires cette saison que vous pourrez retrouver notamment ici, ici, et là. Malheureusement Juuou Mujin no Fafnir ne remplit aucun de ces critères et ce pour une bonne raison : tout.
Il y a d'abord la construction scénaristique que l'on peut découper en 3 parties : de l'épisode 1 à l'épisode 3, de l'épisode 4 à l'épisode 7, et de l'épisode 8 jusqu'à la fin. Chacune de ces parties mettant en scène un Dragon animé en CGI qu'il faudra bien sûr tabasser pour le bien du peuple. Car c'est là la seule ligne de scénario de cet anime. En effet ce qui caractérise avant tout Juuou Mujin no Fafnir c'est sa quantité inouïe de dialogues inutiles ; d'après mes estimations, 85% de l'anime se résume à des discussions stratégiques moyen de combattre les méchants et c'est tout : l'épisode 7 peut très bien être pris comme le dernier épisode puisque l'affrontement avec le boss final démarre à ce moment là. Cet interminable combat avec ce monstre au design qui dépasse la laideur de l'excès, aura traîné en longueur pas moins de 5 épisodes. Oui un combat qui dure 5 épisodes sur 12. Et c'est le même traitement pour le reste des parties.
Ainsi nous avons sur un total de 3 actes le nombre ahurissant de 3 combats. L'histoire étant exclusivement axée sur les attaques de Dragon ne laisse aucune place pour un quelconque développement ou autres éléments d'intrigue. D'ailleurs un détail qui suggère que la série ne sait pas quoi raconter : c'est le fait que les personnages aillent aux sources chaudes alors que la destruction de l'humanité est imminente ; les créateurs de l'anime ayant apparemment cru bon qu'une scène de ce genre aiderait à prendre l'histoire au sérieux. S'il peut être judicieux pour une série de se concentrer pleinement sur l'intrigue, ici c'est clairement cet aspect qui fait défaut.
Du début à la fin la plupart des personnages resteront de parfaits inconnus à nos yeux, certains avec des passés inexpliqués, et d'autres complètement sous-exploités. Citons le cas du héros, que l'on remarque non pas pour son charisme, mais par son superflu : il ne sert à rien. En dehors d'une ou deux actions ou certes il a fait preuve d'un peu d'utilité, son intérêt se limite au confident tout juste bon à écouter les petits problèmes de cœur de ses amies. Il existe également des secondaires que l'on ne peut décrire avec des mots puisqu'il n'y a rien à décrire. Exception subjective faite à ce personnage, qui s'avère un peu plus intéressant que les autres parce qu'il est doublé par KanaHana, et celui là pour son sourire ringard.
Mais la série qui non contente de ne pas pourvoir compter sur une histoire solide et des personnages fiables, ne bénéficie en plus pas d'une réalisation qui pourrait lui sauver la mise. Rappelons déjà que l'apparence des monstres fait vraiment pitié, et que l'animation est assez moyenne (on a vu mieux chez la concurrence). Le fait est aussi que l'on a régulièrement des soucis techniques toutes les 5 minutes par épisode : mauvaise gestion de la lumière ou tout simplement manque de budget, les couleurs sont très souvent à la ramasse et on a fréquemment droit à ce genre de plan. Ou encore ceux là. Celui-ci ne vous parait-il pas un peu trop lumineux ?
On notera au passage que le chara-design du héros est identique à celui du personnage principal de cet animé. Toutefois malgré l'effervescence suscitée par la réalisation, la production a pourtant l'air d'avoir eu certains moyens : la présence d'un casting aguicheur avec Kana Hanazawa déjà citée, Saori Hayami, Yoshitsugu Matsuoka, et dont on se demande franchement ce qu'ils font dans un tel anime. Il faut donc être réaliste, Juuou Mujin no Fafnir n'est qu'un spot publicitaire négligé par Diomedea qui n'en avait visiblement rien à faire : une réalisation hasardeuse, des longueurs incessantes, et de toute évidence du fric. Finalement on a une histoire extrêmement médiocre avec des personnages plats comme des assiettes. Enfin ce n'est pas une grande déception car personnellement j'en attendais rien.