Autant la première saison m’avait bien emballée, autant celle-ci s’est vraisemblablement reposée sur les lauriers récoltés l’année dernière.
Le principe reste exactement le même que précédemment : des épisodes de huit minutes, tout en computer graphics, comprenant chacun leur lot de pseudo-découvertes et de monstres. Les techniques utilisées, le staff et la façon d’avancer dans l’histoire étant sensiblement les mêmes que la première saison, je pense qu’il faut vraiment regarder les deux en une traite. Compte-tenu de la durée des épisodes, cela ne pose pas vraiment de problème.
Le problème réside plutôt dans la conclusion qui est amenée dans cette saison, et qui détruit les bases solides posées dans la première. Des monstres plutôt réalistes sont aperçus un peu partout à la surface de la Terre, sans qu’on ne sache d’où ils viennent et quels sont leurs objectifs. Le pitch de départ est à mes yeux plutôt pas mal. S’ajoute à cela le visuel de la série, incluant parfois des images de prise de vue réelle, ce qui nous plonge encore plus dans cet univers réaliste sous bien des aspects.
Tout allait donc bien jusqu’à ce que nous soit apportée la conclusion, traînant sur cinq / six épisodes. Je ne me plains absolument pas sur la durée de cette conclusion, ce qui me paraît tout à fait adéquat pour ne pas apporter des réponses trop abruptes et tirées par les cheveux, surtout quand on connaît la rapidité avec laquelle filent les épisodes. Le problème est qu’elle reste tout de même complètement tirée par les cheveux et mal amenée. On pressent bon nombre des éléments explicatifs mis en avant, mais ceux qu’on ne pressent pas basculent dans un univers surréaliste, ce qui renverse complètement la tendance et l’ambiance installée jusqu’alors.
Kagewani dans son ensemble (les deux saisons) n’est pourtant pas un mauvais anime. Chaque épisode donne envie de visionner le suivant et chaque personnage de la série parvient à créer de l’attachement, alors même qu’on ne les voit le plus souvent que quelques minutes. Le personnage principal, le scientifique Sousuke Banba se penchant sur ces apparitions étranges, est finalement celui qui reste le plus impersonnel et le moins intéressant. Cela peut sembler bizarre, mais nous ne savons quasiment rien de son passé ou de ses craintes, alors qu’on passe parfois du temps à se pencher sur ces sujets sur des personnages bien moins importants. L’inégalité de traitement entre les protagonistes et le distinguo mal venu entre réalisme et surréalisme final sont finalement les deux points noirs qui m’ont fait réviser mon jugement global.