Critique de l'anime Un Eté avec Coo

» par Deluxe Fan le
03 Octobre 2010
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Un été avec Coo : Un animé pour toute la famille …. et pour les Kappa, aussi.

Lorsque j’entends parler d’un animé japonais réalisé par la télévision pour la télévision, j’ai la réaction instinctive de l’otaku, qui est de zapper, un peu comme je zappe systématiquement les téléfilms produits par TF1 ou France 2. Mais après avoir vu Un été avec Coo, je dois me rendre à l’évidence : ce n’est pas parce que c’est pensé pour le grand public que c’est forcément médiocre. Loin de là.

L’histoire est celle d’un gamin qui va se lier d’amitié avec un Kappa, un monstre emblématique du folklore Japonais (je me souviens en avoir massacré des centaines dans Muramasa). Les Kappa sont des genres de tortues mutantes, mais qui ne portent pas d’armes ni ne mangent de la pizza. Elles vivent dans les marais et les rivières d’eau pure. Elles ont sur la tête un creux dans lequel se trouve de l’eau douce, nécessaire à la survie de ces créatures amphibies…. Je pourrais continuer longtemps, les Kappa ont tout un tas de capacités qui nous sont dévoilées au fil du film, style documentaire animalier (mais sans la voix off de Pierre Arditi, dommage).

Ce que je vais chercher à vous montrer, c’est que la simplicité du film, héritée de sa vocation de divertissement télévisuel, joue en sa faveur. Je dirais même que c’est sa valeur ajoutée par rapport à d’autres productions.

Suite à un concours de circonstances qui nous est conté au début du film, un Kappa va se retrouver à habiter dans la famille de Koîchi, un gamin de primaire. On va suivre alors l’incursion de cet élément paranormal dans la vie de gens on ne peut plus normaux, leur cohabitation, leur amitié, leur rupture. Tout simplement. La chronologie du film est toute droite, le scénario suit un plan logique et ne cherche pas des artifices de mise en scène. Tout est clair, net et limpide.

Pareil au niveau graphique. Le style est sobre, très simple, à la limite du moche. Le chara-design ne présente aucune originalité, les décors sont tout ce qu’il y a de plus classiques, rien à dire… La musique ? Je ne me souviens pas qu’il en ait eu une.

Ainsi, à défaut de surprendre ou de marquer où que ce soit, Un été avec Coo s’assume comme divertissement (très) grand public et joue dans la sobriété. Pourtant, il a réussi là où beaucoup ont échoué. Il a réussi à présenter un scénario cohérent et qui tient debout du début à la fin. Je défie quiconque ayant vu ce film de me prouver que celui-ci est trop compliqué ou trop incohérent quelque part. Impossible, cet animé a été conçu pour que le maximum de personnes puissent le saisir, donc il ne présente aucune ambigüité. Et c’est ça qui m’a plu.

Ne se perdant pas dans des circonvolutions qui serviraient à faire croire ce film plus complexe qu’il ne l’est, Un été avec Coo reste simple dans son déroulement. Mais il n’infantilise pas son public ni ne prend le spectateur pour le dernier des abrutis. Je pense surtout au dernier tiers du film, lorsque Coo est découvert par la presse et que le pays se déchaîne pour le voir. J’ai trouvé cette partie très bien pensée : en général dans les animés les éléments surnaturels ont tendance à rester cachés même s’ils sautent aux yeux. Pas dans Un été avec Coo. Le fait que Coo soit découvert est normal, et le film gagne en crédibilité. Les personnages réagissent de manière logique, et ont se sent encore plus attaché à cette famille qui passe de la normalité à l’extraordinaire en quelques semaines.

Un été avec Coo gagne donc du temps en explications et en artifices graphiques, et permet d’installer ses personnages et les relations qu’ils établissent entre eux. Koîchi est un gamin comme on en voit tout les jours, qui voit l’apparition de Coo comme quelque chose de totalement positif. Sa famille voit les choses d’un moins bon côté mais finira par accepter cet étranger, et l’aimer. Tout cela est progressif, l’animé ne se précipite pas et laisse le spectateur apprécier le déroulement de l’histoire.

Il faut néanmoins avouer que les producteurs disposaient de temps. Visiblement pensé pour être diffusé en plusieurs parties à la télé, Un été avec Coo dure plus de deux heures. Et malgré toute la bonne volonté des scénaristes, on n’échappe pas à des scènes de remplissage. Le voyage que font Koîchi et Coo pour retrouver la mémoire de ce dernier est peu intéressant. De même, l’histoire de la « petite amie » de Koîchi est inutile, car hors propos. Enfin, des relents de pathos se font sentir vers la fin (le chien… j’ai failli pleurer…).

Mais ces défauts ne nuisent en rien à la qualité du film. Il n’est pas très beau, il n’a pas beaucoup de goût, mais il est juste, clair et intelligemment écrit. Du vrai divertissement donc, pas une prise de tête comme le sont certains dessins animés japonais. Rien que pour cela il mérite son 7,5.

Les plus

- C'est long, et il se passe des trucs

- enfantin, mais pas puéril

- On s'attache obligatoirement aux personnages principaux

- Quelques développements étonnants

Les moins

- C'est pas bien beau

- Quelques personnages secondaires dispensables

Verdict :7/10
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A propos de l'auteur

Deluxe Fan, inscrit depuis le 20/08/2010.
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