Kurozuka semblait partie pour être une série pleine de promesses, au visionnage des premiers épisodes en tout cas. De plus, avec Madhouse aux commandes, on pouvait s'attendre à une adaptation en bêton armé. Cependant, à mon grand regret, nous avons pour résultat une série esthétiquement très intéressante mais dans l'ensemble plus proche de la série B que de l'incontournable.
Cette série laisse un sentiment extrêmement mitigé; parce que l'on sent que le studio a fait un véritable effort sur certains aspects, mais que certains éléments de leur production oscillent entre le pathétique et le ridicule.
Déjà parlons de l'aspect visuel. On a réellement le cul assis entre deux chaises, tellement certaines idées sont à saluer, d'autres à huer. Il y a un réel travail sur la mise en scène et les différents cadrages sont ingénieux. L'ensemble bouge plutôt bien, les couleurs sont assez réalistes... du moins les trois quart du temps.
Car parfois, il faut bien admettre que Kurozuka fout un peu la gerbe. Si l'animation est quasi sans faille, ça bouge parfois beaucoup, les images passent du coq à l'âne, les couleurs virent de naturel à psychédélique en quelque secondes. Bref, si par moment on est interpellé par une scène bien présentée, on peut l'être aussi par la suivante, mais dans un sens tout à fait contraire.
Toujours visuellement, il y a de véritables fautes de goûts sur certains points. Avec en tête de liste le charadesign que j'ai trouvé tout simplement affreux. Tous les personnages ont des têtes de vicieux/psychopathes et aucun n'est du coup vraiment sympathique. Seule Kuromitsu s'en sort bien et encore, pour une femme dont la beauté fascine, moi je l'ai surtout trouvé flippante...
Ajouté à cela que la série est gore... ou plutôt... sanglante. Comprenez que vous ne verrez aucun organe humain, mais par contre çe gicle de partout! Mais que je dis que ça gicle... c'est la fontaine! Le sang coule à flot à chaque combat, bruitages en option. Alors bien sûr, on sent une certaine symbolique (ou exagération volontaire...), mais on ne peut pas dire que ça donne beaucoup de crédibiter et de sérieux à la série.
En terme de fond, c'est un peu le même constat. C'est mitigé. La narration se veut sinueuse, mais ne tombe jamais dans le n'importe quoi. Le studio essaie de nous embroyer en mélangeant (un peu aléatoirement certes...) passé et présent, histoire de tenir durant les 12 épisodes.
Et heureusement qu'il y a ça, car lorsque l'on comprend que le scénario ne tient en réalité que sur une ligne, on se dit qu'il fallait bien trouvé un moyen de nous divertir un minimum... Il ne faut pas en effet chercher midi à quartorze heures, le scénario de Kurozuka est d'une simplicité enfantine, ce qui malheureusement n'est pas très valorisant dans notre cas...
Surtout qu'il est parfois difficile de comprendre pourquoi on s'obstine à suivre la série alors qu'elle n'est finalement qu'un enchaînement que combats sanglants. Les personnages ne sont même pas attachants, le spectateur n'ayant le choix qu'entre des gentils inutiles et des méchants psychopathes, avec rire sadique débile et sale tronche à l'appui. Pour le coup, ça paraît presque burlesque par moment, ce que fait que l'on ne prend finalement jamais l'histoire au sérieux.
En conclusion, Kurozoka est pour moi une série B version deluxe. Deluxe parce que il y a un réel travaille sur la forme, et série B parce que l'histoire qui nous est proposée est naze mais que malgré tout on va jusqu'au bout.
Juste divertissant, du moment que l'on ne prend pas l'ensemble au sérieux, sinon, avec du recul, on peut trouver la série vraiment à chier...