Critique de l'anime Kyo Kara Maoh!

» par Nakei1024 le
12 Janvier 2008
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Partant sur les bases d'un shonen classique, avec un synopsis vu et revu, un nombre conséquent d'épisodes, et des personnages basiques au premier abord, Kyo Kara Maoh est un véritable coup de cœur, qui réserve bien des surprises du début à la fin.

Parlons d'abord des personnages, à première vue, rien de nouveau de ce côté-ci, ne serait-ce qu'avec la présentation du personnage principal Yuri : c'est un écolier des plus classiques qui pour un motif (en apparence) invraisemblable se retrouve propulsé dans un monde totalement inconnu dont on apprend par la suite qu'il est le souverain, avec des pouvoirs magiques spectaculaires...il est vrai que rien que ça, ça a de quoi décourager rapidement les plus téméraires en matière de Japanimation. Pourtant, on fait rapidement la connaissance d'autres personnages qui se révèlent finalement particulièrement originaux, à commencer par les quatre conseillers qui protègent leur souverain au fil de ses voyages, et qui ont la particularité d'être d'une beauté à couper le souffle. Il y a d'abord Conrad, qui ne fait pas ses 80 balais, et dont on apprend rapidement qu'il est le parrain de Yuri. Vient ensuite Gunther, bon magicien et excellent escrimeur, qui gère le royaume lorsque le roi s'absente, et à cette même occasion tombe dans une profonde dépression. Le troisième et non des moindres: Gwendal, dont le sérieux et les qualités de combattant inquiètent parfois jusqu'à ses collègues, sauf bien entendu quand il s'enferme dans sa chambre pour faire du tricot et fabriquer des peluches, ou que son amie d'enfance, inventeuse de génie et féministe convaincue lui "demande" son aide pour tester une invention farfelue. Vient enfin Wolfram, véritable gueule d'ange, mais orgueilleux et particulièrement impulsif, faisant preuve d'une jalousie sans égale lorsqu'on s'approche trop près de Yuri, qu'il considère comme son fiancé...car ce dernier ne savait pas que dans le monde où il venait de débarquer, une gifle (même violente) équivaut à une demande en mariage. En tout cas, il semble prendre cet état de fait très au sérieux.

Bien entendu, ces quatre soldats ont une mère, en la personne de Cécilia-Sama, véritable bombe affichant sans peine une opulente poitrine, et précédente reine de Shinmakoku. Mais que les choses soient bien claires: aucun d'entre eux n'est né du même père, car les mœurs de la dame sont pour le moins extrêmement légères, comme on pourra d'ailleurs s'en rendre compte tout au long de la série. Pour en finir avec les personnages les plus importants (mais il y en a une flopée tout aussi originaux), citons également Morgrif, une épée démoniaque considérée comme la plus puissante du monde, mais qui s'avère simplement être une antiquité avec le visage d'un vieux pervers sur son pommeau...

Examinons maintenant le scénario: avec le synopsis de base, on peut s'attendre à une histoire type shonen des plus basiques, avec ce qu'il faut de combats à rallonge, de discours éculés à n'en plus finir ou de techniques de combat impressionnantes avec des noms qu'il est impossible de retenir tant ils sont long. Là aussi, la série surprend: la plupart des protagonistes sont des personnes normales, conscientes de leur faiblesses, et les seuls avantages sur lesquels ils peuvent compter en combat sont finalement leurs statuts de soldats vétérans ou de magiciens de hauts rang. Qui plus est, les combats dans cette série entraînent rarement des résultats significatifs, au contraire, c'est par le biais de la négociation et d'alliances parfois surprenantes que Yuri réussira à ramener la paix dans un monde en pleine agitation. Car c'est là l'un des points forts de la série: les développeurs ont réussis à recréer un monde cohérent avec une multitude de royaumes entretenant entre eux des relations complexes, et avec des rapports de forces qu'il ne faudra à aucun moment négliger pour éviter de créer une catastrophe ou un conflit majeur.

Un autre point bienvenu, et qui fait que cette série continue de se démarquer d'un shonen classique: habituellement, les personnages masculins sont forts et combattent, tandis que les personnages féminins se contentent de jouer les spectatrices, ou les soigneuses une fois que tout le monde s'est massacré dans la joie et l'allégresse. Kyo Kara Maoh met un grand coup de pied dans cette conception assez machiste (et typiquement Japonaise) de la société, puisque les différentes femmes rencontrées au cours des épisodes se montrent régulièrement plus matures et douées que leurs homologues masculins, car si elle sont parfois la source des complications affrontées par le héros, elles apportent également régulièrement la solution du problème, de manière qui plus est assez surprenante.

Enfin, on trouve un bestiaire assez intéressant et plein de surprises: il y a bien sûr des dragons, mais c'est bien le moins qu'on puisse trouver pour une série qui se déroule dans un univers médiéval fantastique. A côté de ça, citons des pandas hauts de trois mètres capable de creuser de longs tunnels sous le sol; des koalas qui deviennent enragés et perdent tout leur charme dès qu'on les fait descendre de leur arbre (expérience fortement déconseillée); des moutons effrayés par les beignets, et capable de faire des miracles si on leur en fait avaler un; des oiseaux qui annoncent les mauvais présages; des squelettes ailés qui aident les humains dans leurs tâches quotidiennes; des chats qui bêlent ou encore un croisement improbable entre l'ours et l'abeille...Le moins qu'on puisse dire, c'est que le studio a du bien s'amuser en s'intéressant aux animaux croisés au fil des épisodes.

Un point particulier qui marquera le spectateur est également une ambiance légèrement Yaoï qu'on retrouve à chaque épisode. Je tiens à rassurer les plus prudes, il n'y a aucune scène choquante dans cet anime, et la plupart des sous-entendus ou situations équivoques servent simplement l'humour de la série. Qui plus est dans ce monde au coutumes particulières ,il semble que les relations homosexuelles ne soient plus un tabou; en tout cas personne ne s'en plaint, à part le héros qui aimerait bien que son "fiancé" le laisse un peu tranquille de temps en temps.

Bien entendu, cet anime n'est pas exempt de défauts: le premier étant qu'avec 78 épisodes, on trouve de temps à autre des épisodes légèrement sous-traités (que ce soit du point de vue de l'animation ou du scénario). Il y a ensuite les séquences où Yuri réveille le pouvoir du Maoh qui sommeille en lui qui sont selon moi totalement ratées: alors que la série adopte un style assez sobre et réaliste dans les combats, avec un soupçon de magie, ces passages font vraiment tâches car ils sont trop tape-à-l’œil, prévisibles, et font davantage penser à une caricature de combat de shonen façon Naruto (apparition en lumière, discours répétitif à souhait, attaque finale et résolution du problème). Il s'avère également que la naïveté du héros (de même que son optimisme) me semblent un peu exagérés par moment, même si au final, cela permet de trouver une solution pacifique à une situation apparemment insoluble. Enfin (mais ça c'est mon côté fleur bleue), en 78 épisodes, avec un nombre incalculable d'occasions, Yuri n'a jamais réussi à draguer une seule demoiselle, et se contente d'entretenir avec elles des relations d'amitié ou purement politiques. Même si on veut bien admettre qu'avec une personne aussi collante et jalouse que Wolfram la tâche est loin d'être aisée, ça semble quand même un peu gros qu'il n'y ait aucune jeune fille qui soit capable d'agiter le petit cœur d'un adolescent de 15 ans...bah oui mais non, y'a un blocage qui se fait quelque part du côté sentimental.

Un petit mot concernant l'animation: sans être ce qui se fait de mieux, et malgré les baisses de régime mentionnées plus haut, elle reste d'excellente facture. Les thèmes musicaux collent également bien à l'action, donc on peut dire que le studio a fait du bon boulot de ce côté-ci.

En conclusion, Kyo Kara Maoh est un excellent anime, capable de faire passer un agréable moment, avec un bon nombre de surprises. Que ceux qui seraient effrayés par le nombre d'épisodes se rassurent: une des dernières bonnes trouvailles des développeurs est d'avoir divisée l'action en mini-chapitres, par le biais des allers-retours du personnage principal entre la Terre et Shinmakoku. Ainsi, on peut facilement faire une pause entre deux étapes de l'histoire et éviter que l'ennui ne survienne: que demander de plus, et dans ces conditions, pourquoi attendre avant de visionner cette série?

Verdict :8/10
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A propos de l'auteur

Nakei1024, inscrit depuis le 05/01/2007.
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