C’est un anime dans la tradition du studio Doga Kobo avec pour la première fois aux manettes Takaharu Ookuma, un chevronné aux multiples casquettes qui a notamment travaillé aux postes de réalisateur assistant, character designer ou encore animateur clé. Je ne le connaissais pas et ce n’est pas dans mes habitudes de citer des « inconnus » mais la qualité de cet anime est notable et je voulais par conséquence souligner le nom du réalisateur en chef sur ce projet.
Pour mon plus grand plaisir, Doga Kobo aligne des talents dans les staffs de ces animes « moe » et leur touche artistique est « mignonne » comme il faut. Ils font le job aussi du côté de l’animation et de la mise en scène. Ce n’est pas pour rien que je pense désormais à eux pour les comédie/tranche de vie « moe » étant donné que Kyoto Animation est moins productif et répond davantage aux codes du public féminin que masculin ces dernières années.
Assez de digressions, venons-en au sujet principal : Houkago Teibou Nisshi.
Alors qu’elle va entrer en première année au lycée, l’héroïne retourne avec ses parents à sa campagne natale. La ville est portuaire et le thème de l’anime est la pêche. Par conséquence, elle va s’inscrire au club de la jetée même si ce n’est pas à celui-là qu’elle avait de prime abord pensé.
Comme bon nombre d’héros et d’héroïnes d’animes avant elle, la présidente du club va la « piéger » pour essayer de la forcer à s’inscrire mais l’héroïne ne lui en tiendra pas rigueur car elle choisira de rester après avoir tester les activités du club.
Les membres du club sont désormais quatre. On va apprendre à connaître la dynamique amie d’enfance de l’héroïne qui est en seconde comme elle, la maladroite mais instruite « grande perche » à lunettes de première et la présidente qui est en terminale, une lycéenne rusée et espiègle mais qui sait aussi se conduire en aînée.
L’héroïne est amusante de pleins de façon, dont l’une est son dégoût des trucs répugnants, tel que les insectes ou… les vers, ce qui alimente la comédie de quelques gags. Elle n’est cependant pas juste un ressort comique. Douée de ses mains grâce à ses créations de peluches, elles se débrouillera bien pour monter les lignes de cannes à pêche et démêler les fils. Particulièrement tenace, elle va au bout de toutes les tâches qu’elle commence et sera d’une aide précieuse au club.
Les personnages sont fonctionnels, synergiques et répondent aux codes « moe » de l’héroïne jusqu’à la professeure responsable du club. Cette dernière est célibataire, boit de la bière, manque de maturité et je suis sûr qu’elle conduit comme une branque même si on n’a pas eu l’occasion de le voir. Elle coche toutes les cases.
Les activités du club tournent autour de la pêche et on « découvrira » cette discipline en même temps que l’héroïne.
Les demoiselles ne s’éloignent guère des environs de leur local et n’iront pas en mer mais il n’est pas question uniquement que de pêche basique. Tout un tas d’éléments seront abordées, de l’équipement aux techniques en passant par le vidage des poissons. L’héroïne progressera et l’anime aura à cœur d’appuyer sur cette évolution, notamment lors de sa conclusion particulièrement soignée et intelligente. On n’est pas dans une production où, arrivé à la conclusion, le staff souffle et finit à l’arrache car ils n’en ont plus rien à foutre. Ce sérieux est palpable dans tous les épisodes et enjolive toutes les scènes.
Houkago Teibou Nisshi est une série qui bénéficie d’une très bonne qualité technique et artistique et qui se situe à la croisée des chemins entre la tranche de vie, la comédie et la pédagogie. Il lui manque cependant des enjeux plus significatifs et des relations humaines plus poussées pour viser plus haut mais la relaxation attendue est au rendez-vous.