Réalisé par le même studio qui avait déjà commis Aika et Najica, Labyrinth of Flames pousse encore un peu plus loin le "concept".
Ces deux OAV sont conçues comme un vibrant hommage au dieu des Petites Culottes et des fessiers dénudés. Au centre de cet univers, un débile mental irrémédiablement fondu, confis dans sa certitude d'être un être exceptionnel, alors qu'il possède la dextérité d'un morse et l'acuité d'une baleine. Autour de ce centre, de ce soleil de la connerie humaine et mal coiffée, un amas de jeunes filles nubiles hystériques et peu farouches, prêtes à tout pour gagner les faveurs de ce héros en plastique certifié, condamné à errer dans les limbes de l'impersonnalité et de la fadeur congénitale.
C'est un festival cosplay qui s'offre à vous : cowgirl, femme ninja, princesse, fi de toute logique et de toute absurdité, choisissez celle que vous préférez et assistez au strip tease : le personnage féminin se consomme ici, pas besoin de préliminaire pour ceinturer la bête, elle sera à poil avant même que vous lui ayez serré la main. Labyrinth of Flames est probablement le dessin animé ecchi qui cherche le plus à atteindre l'idéal pornographique de la femme-objet, transformée en poupée que l'on habille selon ses goûts.
Vous l'aurez compris, ce dessin animé est une série harem des plus (dé)culottée, un Love Hina hardcore pour les fanatiques de baston entre femmes et de ridicule consommé. Cela dit, ne taxons pas trop vite ce dessin animé d'inepte, car il faut reconnaître que le ridicule est revendiqué, érigé au rang de condition essentielle au bon fonctionnement de la chose. Et il faut avouer qu'à une ou deux reprises, c'est à deux doigts de marcher : pour preuve, quand je repense à certaines séquences je me dis que quand même, j'aurais dû sourire parce que ça se voulait drôle, et ça a failli l'être. Du coup, comme je suis un peu bête, je souris quand même tout seul, comme à regret, devant ma télé éteinte, afin de ne pas sembler trop impoli aux yeux du staff qui a tant sué pour nous offrir la quintescence de la petite culotte lycra, le sommet du string vynil, l'apogée du boxer dentelle à clous, et du sabre en bois mal taillé, condamné à resté rangé dans sa cellophane, rongé par la mycose du bois.
A présent parlons CUL, parce qu'après tout, on n'est pas là pour rigoler, on n'est pas des poètes non plus. On est là parce qu'on veut du CUL, on a acheté ce dvd exprès pour se rincer l'oeil sous prétexte de rire (merci au studio Fantasia de nous déculpabiliser de la sorte). Au détour d'un gag, tandis que votre petite soeur rigole parce qu'à son âge on est encore un peu bête, vous avez tout loisir de vous rincer l'oeil incognito en observant ce déhanché des plus improbables mais des plus ecchi, et bien souvent l'envie vous prend de vous exclamer "oh! great!". Mais à aucun moment l'animé n'évoque la question de l'acte sexuel, paradoxe ultime de cette comédie trash, qui laisse son spectateur impuissant, à l'image de ce héros cerné de joiles femmes mais incapable de se rendre compte qu'elles ne veulent que "ça". Belle image sexiste en fin de compte, de l'homme rêveur, le regard toujours tourné vers l'horizon, tandis que sa femme terre à terre attend vainement au lit que son homme daigne la saillir, parce que elle, en bonne pragmatique, ne rêve que de "ça".
Et puis le générique de fin arrive, et comme le dit Aristote, après le coït (ou l'espoir d'en avoir eu un, en l'occurence), l'animal est triste. C'est exactement le cas ici : on est triste quand ça se termine, parce que toute cette vulgarité, tout cet humour manqué, ce désir de faire dans l'érotisme burlesque, échoue lamentablement, laissant le spectateur frustré sur tous les plans : non seulement on ne rit pas, mais on se sent terriblement con d'avoir cru que cet animé pouvait être autre chose qu'une farce ecchi des plus épaisses et des moins sensibles. Vulgarité et lourdeur ne permettront jamais de faire des oeuvres excitantes (à tous les points de vue).
C'est à ce moment que votre petite soeur vous demande : "pourquoi les dames elles portent presque rien en bas ?"
Et, encore une fois, vous vous sentez terriblement con...
La chair est triste, hélas, même (surtout) dans les dessins animés !