Critique de l'anime Lamu (Urusei Yatsura) Un Rêve Sans Fin (film 2)

Voilà un film bien étrange que celui-ci!

Réalisé par Mamoru Oshii (Avalon) à partir de l'oeuvre éponyme de Rumiko Takahashi, il consiste en un équilibre constant entre rêve et réalité, rire et drame.

Je ne connais pas du tout Urusei Yatsura, hormis le fait qu'il s'agit de l'amour (vache, mais amour quand même) de Lum, une extra-terrestre jalouse, et d'Ataru, un terrien volage. Connaître le manga d'origine ou l'anime n'est pas obligatoire pour comprendre le film, mais cela a le mérite de situer les personnages et de comprendre pourquoi ils sont là.

Le film en lui-même est très intrigant: très onirique, il questionne le temps et la réalité à travers le prisme d'une journée sans fin. Si l'humour est très présent et vient désamorcer l'aspect potentiellement anxiogène du film, une dimension plus grave et profonde affleure sans cesse, de sorte que la vérité elle-même devient floue, tout comme la limite entre la plaisanterie et la volonté de nuire. Cet équilibre délicat se maintient tout au long du film, au demeurant très plaisant à regarder, malgré quelques longueurs passagères...

Le graphisme particulier de Takahashi est respecté, mais force est de constater que, malgré une animation très propre, l'image a un peu vieilli; les musiques sont agréables et collent bien à l'ambiance du film.

Les personnages sont dotés de caractères bien définis, mais la force du scénario fait que certains sont vraiment mis à l'écart, sauf Mujaki et Ataru par exemple. Lum est un peu absente de ce film, ce qui est assez dommage...

Le film oscille entre légèreté et gravité, les rires menacent de devenir grimaces, le rêve peut devenir un cauchemar... il y a quelque chose de fascinant dans cette sorte de langueur mystérieuse et rêveuse qui est, plus que l'humour, l'élément le plus marquant du film et le plus réussi.

Je mets un petit 7, pour un scénario complexe et une ambiance captivante, malgré quelques questions restant sans réponse pour les non-initiés à l'univers d'Urusei Yatsura.