Quand la dèche se fait sentir niveau anime on devient davantage curieux et grâce à ça on mate des trucs qu'on n'aurait pas matés en temps normal. Dans mon cas, un anime comique et dans sa forme la plus emblématique : Celle du sketch.
Honnêtement il faut avouer que l'humour nippon si particulier divise souvent les foules, la différence culturelle en moins cela varie selon la sensibilité d'un tout à chacun. Pour ma part il me laisse souvent de marbre car il sonne souvent creux à mes oreilles. Pourtant l'humour au second degré si ce n'est au troisième degré de Saiki Kusuo No Psi Nan m'a séduit insidieusement( Dans un souci d'ordre pratique, on dira SKNPN même si ça fait nom de rappeur de seconde zone).
SKNPN donc, possède un schéma narratif somme toute relativement simple. À savoir, des épisodes divisés en plusieurs arcs accompagnés d'une narration de notre héro, ce qui n'est pas sans rappeler le lunaire Yojouhan Shinwa Taikei (The Tatami Galaxy). Par ailleurs ce procédé possède un charme essentiel et singulier étonnamment appréciable au fil du temps.
Tout comme Danshi Koukousei no nichijou et d'autres de ses comparses, SKNPN utilise la banalité du quotidien comme fil conducteur. Un quotidien vous l'aurez compris un peu particulier dans le cas de Saiki, notre protagoniste. Cela sera le point de départ pour maintes intrigues toutes plus fantasques et farfelues les unes des autres.
Mais surtout cela autorisera l'anime à s'affranchir des conditions qui le caractérisent afin de mieux dénoncer les idées reçues qu'il véhicule universellement parlant, je pense à Deadpool notamment. Autre procédé propre au registre de la comédie, notre héros n'hésitera pas à briser le quatrième mur afin de souligner des axiomes fumeux et des syllogismes tirés par les cheveux. Ainsi, on saura enfin pourquoi dans les mangas, en l'occurrence dans SKNPN, les gens ont les cheveux de toutes les couleurs (avouez que ça vous a toujours intrigué)! De grands classiques en somme : Utiliser le manga pour parler du manga (non...pas comme dans Bakuman).
SKNPN est donc un anime auto référent dans sa construction et au final pas si "concon" malgré ses vannes qui ne volent pas toujours très haut. D'ailleurs c'est un peu le problème, l'humour se révèle très inégal d'un épisode à l'autre, un coup un gag de génie abrupte et décalé nous fait péter de rire puis, un arc entier peut se dérouler et nous passer au dessus.
Tout comme GTO et ses mimiques à se fendre la poire, l'anime fait de son charadesign une force et en joue consciemment. En effet ce dernier extrêmement générique (Je fais mieux avec ma palette graphique, les yeux bandés) couplé à une animation en dent de scie pour ne pas dire au rabais, se fond parfaitement dans l'ensemble:
"Hey les gars on s'en fout c'est qu'un anime comique on peut se lâcher! Et pourquoi pas en rire! hahaha".
Oui, c'est fou ce que l'on s'amuse avec SKNPN qui rigole de tout. Cela dit, force est de constater une sérieuse baisse d'intensité en milieu de saison et l'émoi des premières passions s'affaisse au fur et à mesure que notre intérêt retombe. Dur dur après tout de faire rire sans arrêt pendant 24 épisodes surtout quand on sait que tout l'enjeu de cette production repose là-dessus. Malgré des idées brillantes, l'anime peine à se renouveler, la base quoi démarrage sous nitro puis la panne sèche en fin de course.
Il eût été plus judicieux d'en faire une série de 12 épisodes quitte à taper une saison 2 pour continuer de promouvoir le manga l'année d'après. Enfin bon, les voies de la Japanimation sont impénétrables. Il faut donc prendre l'anime pour ce qu'il est : Un agréable moment pour passer le temps.