Wanpaku Oji no Orochi Taiji (Wanpaku) est le second film de Toei après Hakujaden. Nous sautons quelques années et quelques films entretemps, et cela se voit par l’expertise et l’expérience acquise qui se transpose clairement à l’écran.
Le résultat est une amélioration sans équivoque. Nous avons droit dans ce long-métrage à une réalisation plus inspirée, à commencer par une scénario une fois de plus simple mais intéressante puisqu’il reprend, à sa sauce, plusieurs épisodes de la mythologie japonaise.
Nous suivons à cette occasion le fils d’Izanagi et Izanami, Susano, alors enfant mais à la force prodigieuse. Au décès de sa mère, celui-ci décide de partir à sa recherche dans le royaume des morts. S’ensuit une quête mouvementée à travers différents domaines, dont celui de son frère, Tsukuyomi, de sa soeur, Amaterasu, et de sa future épouse Kushinadahime.
L’oeuvre arrive à se démarquer de l’influence ‘disneyen’ grâce à ses thèmes nippons, qui se répercutent aussi dans le visuel, celui du royaume d’Amaterasu en particulier. Wanpaku possède aussi un chara-design carré simplifié assez spécial qui permet de quitter le réalisme pour s’immerger pleinement dans le fantastique.
On retrouve tout de même la marque de Disney à travers la prépondérance des animaux, avec une mascotte obligatoire pour le héros (ici, Akahana), et j’ai aussi trouvé que le combat final ressemblait un peu à celui de la Belle au bois dormant.
L’animation continue la tradition d’une fluidité quasi immaculée, mais on ose aussi quelques mises en scène plus inventives, comme lors du long passage de danse mais pas que (gros zoom sur visage, plans en alternance rapide quand deux combattants se foncent l’un sur l’autre). Là où le film m’a le plus impressionné, c’est dans ses combats qui sont bougrement bien foutus. Si Hakujaden est une réalisation portée par Akira Daikubara et Yasuji Mori, Wanpaku laisse place davantage à une nouvelle génération d’animateurs. Par exemple, le combat final est relativement célèbre pour avoir été animé en grande partie par Yasuo Otsuka (mais aussi Sadao Tsukioka), et l’affrontement entre Susano et l’avatar de feu porte quant à lui la patte de Kusube Daikichiro (fondateur d’A Production et Shin-Ei Animation). Bien sûr, d’autres animateurs clés pourraient être cités (Norio Hikone, Hideo Furusawa) et Yasuji Mori quant à lui est loin de disparaître puisqu’il occupe le rôle de direction d’animation (un nouveau poste dans la japanimation, officiellement).
Le progrès se ressent dans d’autres aspects du film, je pense au doublage et musiques d’Akira Ifukube (Godzilla). Le seul point qui respire encore un peu l’amateurisme est la direction sonore, avec des actions qui restent anormalement silencieuses.
En conclusion, Wanpaku Oji no Orochi Taiji n’est pas un film que j’aurais particulièrement envie de regarder à nouveau mais je suis étonné de l’avoir autant aimé. Une évolution positive pour Toei et surtout une oeuvre de la vieille école qui tient tout à fait la route.