Le surnaturel au naturel

» Critique de l'anime Freaky Girls par Rahvoc le
12 Février 2022

Loin d'un Vampire Knight, d'un Monogatari, ou tout autre anime mettant en scène des "non-humains" lycéens de façon très romanesque ou mystique, Demi-chan wa Kataritai nous narre façon slice of life la vie étudiante toute simple de trois jeunes filles différentes des autres enfants. A savoir une vampire, une yuki-onna (ou femme des neiges dans le folkore japonais) et une dullahan (être connu comme étant un cavalier sans tête dans les légendes irlandaises). Une succube, en la personne de Mlle. Satô, professeur dans leur établissement, vient compléter la petite bande. Ces quatres là graviteront autour de M. Takahashi, professeur de biologie, qui, fasciné depuis toujours par ces êtres étonnants, donnera volontier de son temps pour leur venir en aide dans leur traquas quotidiens.

Ici donc, pas de pouvoir dantesque, pas de monstres à combattre, pas de Destin (avec un gand D) à affronter. Juste les déboires d'adolescentes qui cherchent à en savoir plus sur leur nature surnaturelle rendant parfois compliquée leur vie sociale.
En effet, des personnes comme elles étant très rares dans le monde (pour exemple il n'existe que 3 dullahans dans le monde), peu d'études leur sont consacrées. Or, lorsque l'on a la vue qui baisse, on va voir un ophtalmo. Un problème de dents ? Hop, direction le chicologue. Mais quand on est une jeune yuki-onna qui gêle sans le vouloir l'eau de son bain, qui va t'on voir pour apprendre à se contrôler ?
Ainsi, la petite salle du prof de bio deviendra bien vite le cabinet de recherche, le salon psychologique, le labo d'experience de nos petites freaky girls.

Je vais d'abord poser les quelques points sombres, histoire d'en être débarassé et de ne pas trop entacher ce petit tableau aux couleurs chaudes.
Premièrement les coïncidences : Que des filles. Créatures rares mais toutes dans le même établissement et toutes le même âge (exceptée la prof succube). Quid des personnages masculins ?
Secondo : De paire avec le point précédant, aucun autre personnage comme elles n'est croisé de tout l'anime. Ok elles sont rares comme je le disais. Mais quand même.
Tertio : peu ou pas d'interaction en dehors de leur petit cercle. Ce que je comprends au début cela dit. Cela changera, notamment à la fin, quand les barrières sociales entre elles et les autres élèves commenceront vraiment à sauter. Seulement cela arrive très tard, rendant quelque peu l'idée d'un huis clos. Le manga continuant, cette impression ne doit pas y être trop prononcée, mais l'anime lui souffre un peu de cela.
Et enfin, en 4ème et dernier point, j'ai trouvé étrange le peu de curiosité des gens. Ces filles devraient, de par leur particularité et leur "rareté", attirer l'attention de beaucoup de monde, ou tout du moins faire retrourner les gens sur leur passage. Il n'y a qu'une dullahan au Japon, mais quand cette dernière traverse pour la première fois une fac remplie d'étudiants avec sa tête dans les mains, tout le monde s'en fout... Ce qui contribue là aussi à accentuer le côté "petit groupe privé".

Voilà pour les quelques points ennuyeux.
Cela dit, Demi-chan wa Kataritai, est un anime marrant, calme et à la limite du moe. ... ah. Voilà. J'ai compris pour quoi il n'y a que des filles. Facilité scénaristico-mignonnesque...
Ok. On lui pardonne car il faut avouer que c'est en effet mignon. Si les questionnements, les doutes, voir les peurs des freaky constituent de réels obstacles à affronter, ils sont amenés et surmontés plutôt intelligemment et l'humour bien mené et bien dosé (jamais vulgaire ou débile) vient clairement alléger l'ambiance.
Les personnages, peu nombreux comme je le disais, sont cependant tous très bien écrit et collent à l'ambiance voulue, les rendant de fait tous très attachants. Mention spécial au prof de bio, protagoniste étonnant dans ce genre d'oeuvre, nous évitant largement la vieille blague d'un héro shônen random et de son harem. Il y a d'ailleurs bien un peu de sentiments romantiques, mais rien d'extravagant non plus. Une des gamines s'est un peu amouraché de lui et les quiproquos évidents entre ce dernier et sa collègue succube sont bien évidemment source de sourires, mais tout cela est amené de façon cohérente et surtout parcimonieuse. Rien d'indigeste donc de ce côté. J'ai même été agréablement surpris des ambrassades sans arrières-pensées entre le prof et ses élèves. Plutôt rare quand on connait le côté peu tactile des japonais (à fortiori dans le cas prof/élève), et cela largement retranscrit dans les animes. Bref. Du mignon et du sain de bout en bout.

L'animation quant à elle est plutôt pas mal. J'en ai même été plusieurs fois surpris. Certes on est pas dans du sakuga de cinglé façon Soul Eater ou Mob Psycho, donc rien de comparable, mais les personnages sont plutôt biens animés pour ce genre de série.

Un petit anime sympatique et reposant donc, qui fait parfaitement le job. Je dirais même un peu plus, car il aborde parfois certains points de façon très mature (mention spéciale pour le discours d'Atsumi sur les différences raciales au début du 11ème épisode).

Voilà pour cette petite série que je recommande si vous cherchez quelque chose de posé, de marrant, et pleins de bons sentiments.

Verdict :7/10
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A propos de l'auteur

Rahvoc, inscrit depuis le 24/04/2010.
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