Avant de commencer, il faut dire que cela fait déjà un bon moment que j’ai vu l’anime mais je n’avais pas voulu faire une critique, car penser à l’histoire en ces temps me rendait triste.
"La nuit du 21 septembre 1945, je suis mort."
Provenant d’une œuvre d’Akiyuki Nosaka, « la tombe des lucioles » des années 1960, on se dirait très clairement que c’est un vieux « machin » ce truc, ce qui n’est pas du tout faux surtout que cette adaptation date de 1988. Cependant, « la tombe des lucioles » ayant remporté le prix Naoki, le plus prestigieux prix littéraire nippon, et l’adaptation lauréate du prix du Jury et du prix des droits de l'enfant au Festival du film d'animation pour enfant de Chicago, il serait nécessaire de lui accorder ne serait-ce qu’un tout petit intérêt.
L’histoire nous plonge dans l’univers réaliste de la seconde guerre mondiale, un passé douloureux que tout humain s’efforce de bien garder en mémoire afin de ne plus jamais retomber dans de telles animosités. Il faut donc sensibiliser, exhiber l’atrocité, présenter au monde entier la situation chaotique qui en est résultée.
Le tombeau des lucioles se présente dans cette optique comme un témoignage, non seulement celui de A. Nosaka, mais aussi de Isao Takahata, tous deux des années 1930, qui ont vécu les bombardements et vu des hommes s’écrouler sous leurs yeux. Simplement, l’œuvre ne peut laisser indifférent.
Au début, la chose véritable qui retient, est le générique. Une vraie berceuse est mise en marche et on comprend tout de suite que l’histoire pourrait se focaliser sur des enfants. En effet il s’agit de l’histoire Seita et Setsuko, deux enfants noyés dans un japon pétrifié par les bombardements meurtriers pendant la seconde guerre mondiale.
Setsuko, certaines fois souriante et d'autres fois pleurnicharde, manifeste tous les caractères d’un enfant de son âge : l’innocence personnifiée.
Seita, bien que chagriné par les circonstances, s’efforce de paraitre le plus joyeux possible aux yeux de sa sœur. Le plus important, c’est Setsuko, il faut qu’elle garde son innocence et sa joie de vivre. Quant à Setsuko, elle parle bien de ce qui se passe mais en réalité, ne sait pas vraiment de quoi il s’agit. Deux adorables petits enfants innocents luttant pour leur survie dans ce monde rempli de cadavres, quoi de plus pour dénoncer l’atrocité de la guerre ?
C'est une histoire très profonde qui a dépassé mes attentes. J’ai été frappé de plein fouet par ce récit. Je n’avais lu aucune critique sur l’anime et j’ai été surpris par la tournure des évènements. Je n’ai vu que la tristesse tout au long de cet anime. L’un semble vivre sa vie normalement et l’autre s’efforce pour que cela reste ainsi. Lourde est la responsabilité de ce dernier qui doit tenir un rôle dont il n’est pas habilité. Puis vient l'indifférence des uns envers les autres. Préoccupés par leur propre survie (Ce qui est tout à fait normal), il n'est pas question de penser à autrui, cette indifférence naît alors dans ce monde de désespoir et tant pis pour plus faibles. Cependant, la relation développée entre les deux personnages principaux en est au delà, ce n'est que de l'amour fraternel pur. Rien ne pourra les séparer, ni la dureté de la vie, ni les échecs, ni les maladies, ni la faim, ni la guerre encore moins la mort.
Le design des personnages et la musique de Michio Mamiya sont très vite noyés dans l'histoire. Pas qu'ils soient mauvais, car c'est une très belle association qui caractérise la situation qui prévaut. De toutes les façons, seuls les survivants pourront apprécier.
Pour finir, ce trésor nous montre un Setsuko et un Seita, mais en réalité combien de ces enfants ont vécu cela ? Combien de Setsuko et de Seita vivent aujourd’hui la même situation quelque part dans le monde ?
Voici un anime qui nous fait vraiment réfléchir. Pas que je ne le savais pas, mais je me suis souvenu qu’il y a des guerres quelque part dans le monde. Triste est le sort de tous ces enfants qui doivent vivre cela.
J’en ai eu les larmes aux yeux. Je ne le regarderai peut être plus jamais de peur d'être triste à nouveau!
Pour le partage de ma triste joie qui en est ressortie, je vous la recommande vivement !