Ore no Imôto ga Konnani Kawaii Wake ga Nai, sortie en 2010 m'avait laissé un plutôt bon souvenir. Sans être une excellente série, Oreimo avait susciter mon intérêt pour plusieurs raisons.
Tout d'abord, cet anime semblait vouloir dresser un tableau (bien moins brillant que Genshiken évidemment) assez lucide de ceux que l'on appelle les hotakus , mais qui correspondent peut-être tout simplement à l'inavouable perversité contenue en chacun de nous. C'est me semble-t-il, ce que disait en substance (et parfois avec maladresse), la première saison des aventures de Kyôsuke. Ce dernier par exemple, très vite présenté sous son aspect lubrique mais finalement banal se révélait par la suite bien moins pervers et excentrique que tout le reste du casting.
L'autre qualité que j'avais remarquée dans ce premier opus était d'assumer complètement le fait de ne pas être une romance mais plutôt le compte-rendu d'une certaine jeunesse japonaise, et ce, grâce à un éventail de personnages secondaires assez intéressants.
Voilà pour cette longue introduction sur la première saison d'Oreimo, qui servira vous l'aurez compris à mieux illustrer ce qui ne va pas dans cette suite produite par A-1 Pictures.
Personnellement, je crois que le principal problème de cet anime est son scénario qui semble ne jamais savoir où il va. Les quatre premiers épisodes constituent une succession de petites histoires sans continuité, en résumé : on commence par voir l’héroïne, Kirino, initier son frère à un nouvel eroge. Sans transition, on a ensuite le droit à un flashback pas très utile pendant un épisode entier, puis à l'apparition éclair d'une fillette (qui va surtout servir de fan service lolicon) et qui disparaîtra aussi vite qu'elle était venue.
La principale conséquence de cette enchaînement incohérent des événements est une absence totale d'enjeu scénaristique et par là même, un manque cruel d’intérêt de la part du spectateur.
La suite n'est malheureusement pas meilleure : le scénario semble vouloir se diriger vers une romance mais commence par brouiller les pistes avec une première idylle pas très crédible et très mal exploitée.
On enchaîne ensuite par l'inévitable (manifestement) regain d’intérêt de tout le casting féminin pour le protagoniste et la série se transforme ainsi sous nos yeux en une mauvaise comédie romantique de type "harem".
On reprend enfin l'intrigue principale, mais c'est trop tard et le treizième épisode ne conclut rien. Du coup, la production a relancé trois épisodes (et peut-être même un quatrième paraît-il) qui ne disent pas grand chose de plus et qui ont plutôt l'air de meubler en partant dans tout les sens.
Voilà pour le scénario, passons maintenant aux personnages.
La grande victime de cette deuxième saison, c'est Kyôsuke. Lui qui m'avait séduit en 2010 par une certaine complexité et par une bonne dose de cynisme devient parfaitement monolithique et uniquement défini par ses pulsions. Il en résulte un protagoniste tout simplement insupportable.
Le pire, c'est que lui et Kirino (qui pour le coup était imbuvable dès le début) rêgnent sur la série en maîtres absolus, laissant une place dérisoire aux autres personnages qui perdent ainsi toute saveur.
Avant de conclure (déjà tout ce pavé pour Oreimo !?), et pour bien enfoncer le clou, je signalerai un humour complètement à la ramasse, toujours prévisible et bien souvent graveleux qui ne m'aura finalement fait sourire qu'une seule et unique fois lors du visionnage, et ça c'est triste.
Finissons-en : Oreimo 2 est une romance ratée, une comédie ratée, une suite ratée, bref une très mauvaise série.