Cette série est adapté d'un Web Manga de Amahara, auteur du bien connu Ishuzoku Reviewers : la comédie de fantasy où l'on suit des critiques qui évaluent des "monster girls" dans des bordels. Ce web manga a bénéficié d'une version manga à proprement parler, toujours en cours de publication et dessiné par Cool Kyôshinja, l'auteur de Miss Kobayashi's Dragon Maid dont la suite était d'ailleurs diffusée durant la même saison.
Tout cela, pour arriver au premier avertissement : l'anime s'arrête brutalement au même endroit que le web manga, en plein milieu de l'histoire. Donc, pour ceux qui seraient éventuellement intéressés par la suite, il faudra attendre que le manga mensuel rattrape l'anime et cela prendra une quinzaine de chapitre, selon l'auteur, donc environ un an au moment où j'écris la critique. Cependant, cette brutalité est bien dans l'esprit de la série donc le spectateur n'en sera pas particulièrement surpris.
Le second avertissement pour le spectateur éventuel, c'est que contrairement à la plupart des séries en général, la série est absolument immorale, il n'y a en fait pas d'humains à proprement parler parmi les personnages principaux.
Reprenons les choses un peu dans l'ordre... la série nous propose de suivre les "idatens" qui, dans les grandes lignes, sont des dieux immortels, quasiment indestructibles créés par les prières des humains. Ils se contrefichent de ce que font les humains et n'interviennent que quand le monde ou l'humanité toute entière est menacée. Ils sont donc intervenus 800 ans auparavant pour affronter la race des démons qui menaçait de détruire le monde et l'humanité. Face à eux, les démons ont quasiment été oblitérés lors du conflit mais certains semblent avoir survécu en se dissimulant au milieu des humains. L’histoire tournera donc autour de l'affrontement entre une nouvelle génération d'idatens apparus depuis le conflit et la race des démons qui a évolué pour essayer de survivre.
On comprends assez rapidement que toute cette bande de sociopathes (idatens comme démons) vont se livrer à de l'affrontement bien gore et sans pitié où les valeurs morales humaines n'ont aucun intérêt et où tous les coups sont permis. Et pour ceux qui n'auraient pas saisi, la fin du premier épisode présentera le seul personnage humain un peu récurrent dans l'histoire, une none, qui se fera violer sans autre forme de procès.
Donc la série est assez étrange car bien que la critique des religions soit présente, elle n'est clairement pas neuve ni subtile ici, ce n'est pas vraiment le sujet. De même, la partie "science-fiction" est complétement accessoire et se verra traité par des info dump en avance rapide, donc il reste surtout des combats sanglants à se mettre sous la dent ainsi que de la stratégie pour assurer une victoire totale à un des camp. Dans la partie stratégie de survie/bataille, ça explore aussi des pistes scénaristique qui mettront en avant la torture ou la dépravation incarnée par le personnage de Miku.
Le gore est représenté de façon cartoonesque car ça reste de la comédie, l'hémoglobine coule à flot, ça arrache des tripes mais de façon rigolote... De même, le sexe/dépravation/autre seront traité sur le ton de la comédie, mais certains choix laissent penser que l'auteur à un peu trop lu de doujin hentai underground pour son propre bien.
Le studio MAPPA a d'ailleurs choisi un code visuel inspiré de pop art qui fonctionne plutôt bien pour poser instantanément les ambiances et dédramatiser un peu tout ça. De même, la réalisation à essayé d'atténuer un peu le côté dépravation/ecchi en changeant les scènes pour être moins visuellement explicite que le manga mais le contenu du récit est conservé donc le malaise éventuel sera bien présent.
En conclusion, c'est une série bien étrange avec un humour noir très particulier que nous propose la case Noitamina qui nous avait habitué à des adaptation de josei bien sage. J'ai plutôt apprécié cette expérience qui sort le spectateur de sa zone de confort moral et ça m'a rassuré sur la liberté créative encore présente chez les producteurs japonais.