Un groupe de guerriers court dans la forêt, sans doute pour fuir quelque chose, mais quoi ? Des ennemis qui ne semblent vraisemblablement craindre ni les katanas, ni l’entraînement perfectionné du clan adverse. Ces ennemis ne sont autres que des ninjas immortels souhaitant régner en maître sur la forêt et le territoire qui l’englobe. Mais c’était sans compter sur la princesse des lieux, Rangiku, et ses aptitudes singulières dans la manipulation des poupées… et des guerriers.
Tout cela peut prêter à sourire mais le sérieux dont se drape l’anime permet de ne prendre aucun des personnages à la rigolade, sans pour autant qu’il ne vrille au nanar. En un épisode et d’une durée modeste, cet OAV compile en quarante minutes tout ce qui peut être inséré dans un film (liste non exhaustive) :
- des scènes d’action (combats et explosions)
- des ninjas et un mage
- une scène de nu (et donc une tentative de viol)
- des flashbacks pour raconter le passé trouble et mystérieux de l’héroïne
- du sang, beaucoup de sang
- des actes motivés par une longue vengeance
- quelques touches d’humour
- un personnage qui souhaite devenir le maître du monde incontesté
- un parricide
- de la torture sur des enfants
- des moments au ralenti ou en noir et blanc selon l’aspect dramatique ou sentimental
- un conflit familial à résoudre
On pourrait penser que tout cet ensemble pourrait aboutir à un gloubi-boulga de scènes mises les unes après les autres sans réel sens ni talent. Que nenni. L’enchaînement est logique, l’histoire entière se tient et les péripéties ne traînent pas, tout en restant compréhensibles. La mise en scène générale vaut le détour, mélangeant des plans larges sur les paysages ou des bataillons notamment, à des plans plus resserrés, centrés sur les personnages principaux. Les jeux d’ombre sont également bien nuancés et permettent d’assurer une bonne qualité de réalisation tout au long de l’anime.
Datant « seulement » de l’an 2000, l’anime semble être plus ancien que cela quand on s’attarde sur la réalisation et surtout sur le rapport de forme de l’image avec un bon gros 4/3. S’ajoutent à cela les traits parfois grossiers et la résolution de l’époque à laquelle nous sommes moins habitués, et on dirait bien que nous sommes devant un OAV des années 90.
Pour autant, La Princesse Marionnettiste présente une histoire originale, même si pavée de lieux communs, et reste cohérente avec ce qu’elle construit tout du long. L’image a certes mal vieilli mais les personnages ont des ambitions propres et qui se tiennent, le tout enrobé d’une pointe d’humour, mais sans que cela ne vienne mettre à mal le reste de l’anime.