Grandiose, épique.
Ce sont les seuls mots qui me viennent à l'esprit après avoir vu ce film, alors que cela fait bientôt quatre ans que j'ai englouti les 110 OAV. Pourquoi avoir attendu si longtemps pour explorer les autres éléments de la licence GinEiDen? Pour profiter des versions Blu-Ray qui rendent le spectacle encore plus époustouflant peut-être. Plus sûrement parce que j'ai mis du temps à me remettre du choc éprouvé devant une telle fresque.
Waga Yuku wa Hoshi no Taikai (on ne remerciera pas Kazé d'avoir simplifié le titre) nous plonge de suite dans le feu de l'action, à Legmiza, où Reinhard et sa flotte sont méchamment accueillis par le commandant des lieux qui ne manque pas sa première occasion de l'envoyer au casse-pipe. Il faut dire que le jeune blondinet est mal perçu car sa virulente ascension dans la hiérarchie militaire lui vaut le surnom d'amiral dans les jupes. Le bruit court en effet qu'il serait privilégié par de hautes instances depuis que sa soeur est entrée dans le harem royal. Malgré ses prouesses à El Facil, Yang ne profite pas du même statut et se heurte à un commandant stupide et borné, incapable d'écouter les conseils de ses subordonnés. Yang est donc condamné à un rôle passif (mais il en profite pour boire du thé avec son pote Dusty) et doit agir en coulisses pour éviter à ses camarades un cuisant échec.
Le film commence par une réflexion sur l'histoire, la guerre et le progrès. Ceux qui ont eu l'ambition de changer le monde aussi : les héros. On peut y lire un regard critique sur une guerre qui dure depuis bientôt 150 ans et dont chaque épisode n'apporte que des pertes humaines. On y voit un jeune néophyte faisant ses premières armes au côté d'un sympathique vétéran qui n'a qu'un seul souhait pour l'issue de la bataille : appartenir aux chanceux, aux survivants.
Waga Yuku wa Hoshi no Taikai, prélude à la saga (on est en février 1988, quelques mois avant la parution des OAV), c'est aussi l'occasion de rencontrer des héros sublimes de charisme et de classe. Le duo épique formé par Reinhard et Siegfried. Ces dialogues toujours aussi savoureux entre Reuenthal et Mittermeyer. Film oblige, on sent que la réalisation a été particulièrement soignée pour l'occasion : l'animation est nettement mieux gérée et l'esthétique déjà superbe de la saga en ressort étincelante.
Et tout s'achève sur cette monstrueuse bataille de Tiamat accompagnée d'un puissant Boléro donnant l'impression que les vaisseaux se détruisent en toute quiétude. Car la guerre est un art qui s'attache une sorte de raffinement dans GinEiDen. Comme ces stratégies à couper le souffle qui renvoient Reinhard et Yang dos à dos, tous deux avec un seul nom à l'esprit : celui de l'adversaire qui a rivalisé d'ingéniosité.
La brillante annonce d'un spectacle grandiose en quelque sorte.